Des centaines de touristes restaient bloqués vendredi sur les îles du golfe de Thaïlande, avec des aéroports régionaux fermés et des bateaux à quai à cause de la tempête tropicale Pabuk qui déferlait dans le sud du pays avec ses pluies torrentielles et ses vents violents.
Pabuk, première tempête tropicale à frapper cette partie du pays en dehors de la saison de la mousson depuis environ 30 ans, s’est renforcée ces dernières heures avec des vents soufflant à 75 km/h et des vagues pouvant atteindre cinq mètres. Elle a touché les terres plus tôt que prévu à 12H45 (05H45 GMT).
Un pêcheur de la province de Pattani, près de la frontière malaisienne, est mort vendredi avant l’aube lorsque que des vagues de plusieurs mètres se sont abattues sur son bateau alors qu’il rentrait au port. Un autre membre de l’équipage est toujours porté disparu.
Des pluies torrentielles et des vents violents devraient déferler sur plus d’une douzaine de provinces, mais celles de Nakon Si Thammarat et Surat Thani qui abritent les îles très touristiques de Koh Samui, Koh Tao et Koh Phangan, devraient être les plus durement frappées.
Toutes les îles du golfe « seront touchées, car Pabuk est immense », a prévenu lors d’un point presse Phuwieng Prakhammintara, directeur du centre météorologique thaïlandais.
D’après les prévisions des météorologistes, Pabuk ne devrait toutefois pas se transformer en typhon qui implique des vents d’au moins 118 km/h.
Mais, « elle pourrait provoquer des crues éclair », a averti Phuwieng Prakhammintara.
De nombreux foyers sont d’ores et déjà privés d’électricité dans les provinces de Nakon Si Thammarat et Surat Thani en raison de la chute d’arbres et de poteaux qui ont endommagé des lignes électriques, a-t-on appris auprès d’un responsable de l’autorité provinciale de l’électricité.
Les autorités thaïlandaises ont suspendu leurs services de ferry dans le golfe de Thaïlande et trois aéroports régionaux – Surat Thani, Nakhon Si Thammarat et Koh Samui – ont été fermés jusqu’à samedi, contraignant un grand nombre de vacanciers à rester sur les îles, désormais totalement isolées du continent.
Rien qu’à Koh Phangan, réputée pour ses fêtes de la pleine lune, « 10.000 touristes sont toujours sur place », a déclaré à l’AFP Krikkrai Songthanee, chef du district de l’île.
« J’ai parlé à certains d’entre eux la nuit dernière. Ils n’ont pas peur, ils comprennent la situation », a-t-il ajouté.
Sur Koh Tao, l’un des meilleurs sites de plongée d’Asie du Sud-Est, résidents et vacanciers se sont aussi préparés à affronter la tempête.
« Le temps se dégrade et le vent se lève. J’ai fini d’acheter des provisions (…) Mais il n’y a plus de gaz et le supermarché est déjà à court de certains produits », a relaté un moniteur de plongée espagnol.
– Haute saison –
Après avoir touché le golfe de Thaïlande, Pabuk devrait perdre en intensité au-dessus de la mer d’Andaman, où se trouvent les stations touristiques de Krabi et de Phuket, et se diriger vers le parc national de Similan, un paradis pour les plongeurs.
Des dizaines de milliers de touristes ont fui la zone depuis mercredi.
« C’est très vide. Les plages sont désertes », a relevé Pui Suriwan, un résident de Koh Phangan. Partout, des drapeaux rouges ont été mis en place pour interdire la baignade.
Jeudi, un ressortissant russe s’est noyé à Koh Samui après avoir ignoré les interdictions.
Pabuk déferle sur le sud du royaume en pleine haute saison, une mauvaise nouvelle pour l’économie thaïlandaise fortement tributaire du tourisme.
Le pays devrait accueillir un nombre record de 40 millions de visiteurs cette année, dont une majorité se rendent dans les stations balnéaires du sud.
En 1989, le typhon Gay, dernier système météorologique majeur à avoir frappé la région à cette période de l’année, avait coûté la vie à des centaines de personnes.