Plus de 50 députés britanniques ont écrit à la cheffe de Scotland Yard, inquiets pour leur sécurité après des incidents survenus aux abords du Parlement sur fond de tensions liées au Brexit.
« Nous vous écrivons pour exprimer notre vive préoccupation face à la détérioration de la situation en matière de sécurité et d’ordre public à l’extérieur et autour du Parlement », indique cette lettre signée par des députés de tous bords politiques, envoyée à Cressida Dick, la patronne de Scotland Yard.
Ils pointent du doigt des individus « liés à l’extrême droite » se « livrant de plus en plus à des actes d’intimidation, potentiellement criminels, envers des députés, des journalistes, des militants ».
La dernière victime en date est la députée du Parti conservateur Anna Soubry, favorable à un second référendum, qui a été qualifiée lundi de « nazie » et de « fasciste » par des manifestants pro-Brexit.
Mme Soubry a décrit mardi un petit groupe de gens « errant autour de Westminster et intimidant les gens ».
« La ligne avait déjà été franchie en décembre lorsque des journalistes avaient été attaqués », a raconté la députée à la chaîne ITV, reprochant à la police de ne pas intervenir.
Elle a mentionné le journaliste politique de Sky News Faisal Islam « victime d’injures racistes par ces gens ». « C’est le même groupe, tout est filmé, et la politique de la police métropolitaine est de l’ignorer », a dénoncé Mme Soubry.
Dans un communiqué, Scotland Yard a défendu son dispositif de sécurité sur place.
« Nous traiterons avec fermeté les actes de harcèlement et d’insultes contre quiconque si ces incidents constituent des infractions », a précisé la police.
Des effectifs policiers étaient présents mardi autour du Parlement, a constaté un journaliste de l’AFP.
Interrogé par l’AFP, Harry Todd, 27 ans, un militant du groupe pro-Brexit « Leave means Leave » a condamné les insultes et intimidations envers Mme Soubry, qualifiant cette attitude d' »inacceptable ». Il a ajouté que le groupe en cause « avait aussi été horrible envers nous et envers tout le monde ».
En juin, Anna Soubry avait dénoncé des menaces de mort contre des députés qui devenaient une véritable « routine ».
Le Royaume-Uni a voté en juin 2016 pour quitter l’Union européenne, à l’issue d’une campagne qui a laissé le pays profondément divisé.
Une semaine avant le référendum sur le Brexit, la députée travailliste et pro-européenne Jo Cox avait été assassiné par un sympathisant néo-nazi, un drame qui a marqué l’opinion.
La sortie du Royaume-Uni de l’UE est prévue le 29 mars et les députés britanniques doivent voter la semaine prochaine sur l’accord négocié par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles.
-AFP