Chacun a vécu 2018 à sa façon : bonne ou mauvaise, challenging ou pleine de surprises. En attendant de découvrir les 365 nouveaux jours, voici quelques témoignages de citoyens sur ce qu’ils ont retenu de cette année écoulée.
Rolando ISABEL (Curepipe)
32 ans, Consultant et formateur
“Des choses qui font peur”
“L’année 2018 a eu ses hauts et ses bas. Sur les plans international et local, que ce soit dans la sphère politique, économique ou écologique, il y a beaucoup de choses qui font peur. Il y a des changements et heureusement des solutions qui sont trouvées, des obstacles qui sont surmontés. Je retiens surtout le mouvement populaire : les gens s’investissent de plus en plus dans de belles causes, pour un avenir meilleur pour tous. Maurice a brillé sur la scène internationale, portée par des athlètes, sportifs, artistes et autres Miss de beauté. Bravo à tous ! C’est une vraie fierté quand nous voyageons et de voir le quadricolore flotter haut. C’est ce que j’ai envie de retenir de cette année en tant que citoyen.”
Johanne RANNOOJEE (Beau Bassin)
23 ans, Chargée de communication
“Une invitation à s’engager”
“À mes yeux, 2018 a été, pour la jeunesse mauricienne, une invitation et un tremplin pour s’engager. Entre causes écologiques, activisme politique, artistique et social, beaucoup de personnes ont essayé et continuent à apporter un changement dans notre île. Les divers mouvements citoyens, souvent formés par des jeunes et se battant contre le développement à outrance ou encore œuvrant pour un système plus juste, en sont la preuve. Ils inspirent par leur détermination et leur sens de la solidarité, nous interpellent et nous donnent espoir. Mais ils nous invitent surtout à nous engager auprès de la communauté, comme on le peut.”
Christian FRANCIS (Curepipe)
52 ans, Chef de sécurité
“Montée de la violence”
“Malheureusement, ce que je retiens le plus, ce sont les accidents de plus en plus graves et quasi-quotidiens. Les nouvelles lois en vigueur ont tenu à mettre l’accent sur l’alcool au volant, mais je ne pense pas que ce soit vraiment l’alcool qui soit à l’origine de tous ces accidents. Je constate aussi la montée de la violence à tous les niveaux et surtout le non-respect de nos institutions. La police n’arrive pas à imposer son autorité, avec en son sein certains véreux lui donnant une image assez néfaste. En tant que père, je m’inquiète aussi face à cette persistance des marchands de la mort et des drogues synthétiques. Je retiens aussi le projet du métro léger, qui ne fait pas l’unanimité, surtout que les travaux continuent à avancer alors que le changement climatique se fait ressentir.”
David STAFFORD (Pointe aux Sables)
28 ans, Styliste
“La drogue synthétique devient la norme”
“Le pays est un chantier. Je ne suis ni contre le développement ni contre le progrès, mais un minimum de planning avant d’entreprendre des travaux n’aurait fait de mal à personne. Quant au reste, toujours la même rengaine ! Des paroles à tour de bras, mais pas d’actions. Le rapport de la commission Lam Shang Leen a été rendu public, mais rien n’a changé. La drogue synthétique devient la norme. Sécurité routière, discriminations, socioculturels, brutalité policière, et j’en passe : rien n’a changé de ce côté-là. Heureusement qu’il y a eu Murielle Ravina, une Miss qui sait parler, qui n’hésite pas à appeler un chat un chat, qui dénonce les choses lorsque cela ne va pas et qui nous a portés au Top 12 à Miss World. Franchement, cela mérite un tonnerre applaudissements.
Concernant mon domaine, Coach stylist, il y a eu quelques évolutions. De nouveaux visages sont arrivés, ce qui n’est pas mal. Ces derniers temps, on commençait à désespérer de trouver une relève. Bref, 2018 a été plus ou moins bonne.”
Géraldine L’ECLUSE-AMEER (Bambous)
37 ans, Brand Manager
“Fière d’être Mauricienne”“L’année 2018 a filé en quatrième vitesse. Elle a été porteuse de bonheur et de prospérité. Malgré les difficultés économiques, on a pu s’en sortir. Ma famille est restée soudée, malgré les hauts et les bas. Les 50 ans de l’indépendance ont été fêtés en grande pompe. J’ai réalisé que je suis fière d’être Mauricienne. Malheureusement, je déplore l’attitude de certains irresponsables lorsque je constate que Maurice compte 138 morts sur nos routes. J’espère que les gens se rendront compte que la vie est précieuse et qu’il faut faire davantage attention dans chacun de nos gestes quotidiens.”
Oliver ACHILLE (La Tour Koenig)
28 ans, Coach de natation
“On détruit la nature”
“J’ai constaté que beaucoup de jeunes se laissent tenter par des choses inutiles. En matière de développement, je vois trop d’exagérations, sans compter qu’on détruit la nature pour pouvoir construire, à l’instar du projet Metro Express. J’ai également constaté qu’il n’y a plus réellement d’harmonie entre les gens.
Pour ma part, j’avais plusieurs objectifs concernant mon travail en 2018, comme celui d’ouvrir ma propre compagnie et mon club de natation et d’obtenir mon certificat. Cela m’a permis de comprendre qu’il ne faut jamais baisser les bras et de toujours croire en soi, même si les gens ont tendance à nous mettre des bâtons dans les roues.”
Sophia ALIPHON (Curepipe)
35 ans, Coordinatrice logistique et finance
“Violence contre les femmes”
“Je dirais que 2018 a été vraiment une année difficile, marquée par trop d’accidents et de violences envers les femmes et les enfants. Une situation qui ne cesse d’empirer. Sans compter le manque d’encadrement pour les jeunes et le fléau des drogues synthétiques, qui fait des ravages même dans des institutions scolaires. En tant que citoyenne, je souhaite un niveau de vie plus respectable, un salaire équivalent au coût de la vie, plus de sécurité, des actions concrètes pour le trafic de drogue et moins de violence.”
Zehreen SUMTALLY (Bel Air)
27 ans, Maquilleuse
“Trop de critiques”“Si l’année a été plus ou moins bonne, je trouve néanmoins dommage que les gens ont tendance à beaucoup critiquer, sans essayer de trouver des solutions aux problèmes qui existent à Maurice. Ils préfèrent s’aligner sur les commentaires des uns et des autres sans se faire leur propre opinion. Si Facebook demeure un bon moment pour s’informer sur ce qui se passe, il faudrait quand même savoir comment l’utiliser, sans tomber dans le voyeurisme et en respectant la vie des autres.”