La santé financière du secteur bancaire est intrinsèquement liée à la qualité de ses actifs et se reflète dans ses liquidités et ses profits. Selon les chiffres disponibles, les créances douteuses des banques à l’international (“Gross non performing advances extended out of Mauritius”) ont connu une hausse, atteignant la somme de Rs 18 milliards à la fin de l’exercice financier 2017/2018 (année financière se terminant au 30 juin dernier). Et ce chiffre est en hausse de 5,2% comparé à l’année précédente. Cette augmentation inclut certainement les créances douteuses (“bad loans”) liées à des prêts transfrontaliers révélés au grand jour durant ces derniers mois, touchant notamment une institution financière.
Quoi qu’il en soit, dans leur globalité (local et international), les prêts bancaires non performants (“Gross non performing advances”) ont baissé de 5% pour l’exercice financier 2017/18, passant à Rs 45 milliards, comparé à Rs 47 milliards (fi n juin 2017). Cette baisse a ainsi amélioré le ratio de “Non performing loans” (NPL) de 7% à 6,5%. Si les créances douteuses à l’international sont en hausse, par contre, sur le plan local, elles ont chuté de 3,1%, à Rs 26 milliards.
Par ailleurs, les provisions faites par les banques par pour les “loan losses” ont pris l’ascenseur, passant de Rs 23 milliards à Rs 25 milliards fin juin dernier, soit une progression de 8,6%. De manière générale, les prêts accordés par les banques ont augmenté de 6,6% cette année pour totaliser Rs 710 milliards fin juin dernier. Hormis ses provisions pour les créances douteuses cette année, le secteur bancaire demeure dans sa globalité en bonne santé. Toutes les banques ont réalisé des bénéfices cette année, sauf trois, qui essuient des pertes, principalement en raison de pertes d’exploitation élevées. Pour l’exercice financier clos au 30 juin, le secteur bancaire a réalisé un profit avant impôt total de Rs 20,3 milliards, soit en hausse comparé à l’année précédente (Rs 19,6 milliards). Une performance largement attribuée à la hausse de 8% de l’interest income, qui atteint cette année Rs 43 milliards.
Les banques dominent largement le secteur financier puisqu’elles en contrôlent 83% des actifs. Elles jouent un rôle moteur dans l’économie et leurs actifs atteignent 333% du Produit intérieur brut du pays. Le secteur demeure toutefois largement concentré entre deux institutions phares, soit les groupes MCB et SBM, qui regroupent, à eux deux, 40% de parts de marché en termes de dépôts, prêts et actifs