« Nous voulons travailler sur les chantiers de construction de la piste d’atterrissage et du petit port. Donnez-nous du travail ! Donnez l’occasion aux Agaléens d’ici (NDLR sur l’archipel) et qui vivent à Maurice de participer au développement de leur île ! » demandent les Agaléens qui assistent actuellement aux préparations pour les travaux, y compris l’aménagement d’une jetée artisanale pour les besoins de l’acheminement des matériaux.
Avec l’arrivée et l’installation de deux contingents d’une centaine d’ouvriers indiens, les 1er et 15 décembre derniers, sous la supervision de la firme de construction Afcons Infrastructure Ltd, les Agaléens sont, depuis, témoins des changements qui vont transformer leur île. Mais, entre-temps, c’est aussi un sentiment de frustration qui a gagné principalement la population masculine en âge de travailler.
« Nous n’avons rien contre la main-d’oeuvre indienne ! D’ailleurs, la cohabitation entre eux et nous se passe très bien. Ces hommes ont tout quitté pour travailler loin de leurs pays et familles », précise Arnaud Poulay, le porte-parole de l’association La Voix des Agaléens. Ce dernier, qui se trouve actuellement dans son île, explique que les autorités mauriciennes sont en présence « d’une liste de noms d’Agaléens qui voudraient travailler sur le chantier de la piste d’atterrissage », mais jusqu’à présent, dit-il, personne n’a été informé sur la main-d’oeuvre locale.
Il déplore l’absence de communication de la part des autorités, y compris, dit-il, la construction de 50 maisons prévues sur les deux îles. Les terrains ont été certes identifiés, mais selon Arnaud Poulay, les habitants auraient souhaité voir la maquette du projet. Pour l’instant, les résidents s’acquittent d’un bail de Rs 1000 annuellement.
Fazila Daureeawoo, VPM : « Nous devons intégrer les Agaléens sur les chantiers »
Construction des maisons NHDC à Agaléga : l’appel d’offres lancé ce lundi
« Nous devons intégrer les travailleurs agaléens sur les chantiers ! Il n’y a aucun souci à ce qu’on les intègre. Ils doivent être impliqués ‘as we need to empower them’ dans le cadre du développement de leur île », a déclaré la vice-Première ministre et ministre des Collectivités locales et des Îles éparses, Fazila Daureeawoo.
Dans une déclaration à Week-End, après que des habitants se sentant mis à l’écart des projets nous ont fait part de leurs sentiments de frustration, la VPM s’est prononcée pour la participation des Agaléens dans la construction de la prochaine piste d’atterrissage et du mini-port.
Par ailleurs, au sujet des maisons de la National Housing Development Co. Ltd, la ministre précise que l’appel d’offres pour la construction des structures sera lancé demain. D’autre part, les Agaléens qui vivent et travaillent à Maurice et qui doivent débourser Rs 8 000 pour se rendre dans leur île, ont toujours déploré la cherté du billet. Et si les Agaléens qui résident dans l’archipel ne payent pas leur déplacement interîles, en revanche les Mauriciens doivent, eux, payer Rs 20 000 pour se rendre à Agaléga.
Fazila Daureawoo explique que le prix élevé du tarif est dû au coût que représentent les sorties du Mauritius Trochetia, lorsque le navire se rend à Agaléga. Notamment Rs 1,1 million par jour.