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WOMEN’S FORUM  : « L’avenir s’annonce plutôt sombre pour Maurice » selon la présidente

Le réchauffement climatique pourrait avoir des effets  dévastateurs sur l’économie mauricienne, a observé ce matin la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, qui procédait à l’ouverture du Women’s Forum devant une centaine de délégués internationaux à l’hôtel Sugar Beach. La tenue du forum avait été marquée par une réception de bienvenue organisée au Paradis, durant laquelle Patrick Poivre d’Arvor, Gilbert Espitalier-Noël, CEO de Beachcomber, et Donald Payen, executive vice-président à Air Mauritius, se sont adressés aux invités.
Durant deux jours, les délégués évoqueront les mesures devant être prises afin de mitiger les effets du changement climatique et celles à prendre pour protéger la biodiversité ainsi que les défis auxquels sont confrontés les petits États insulaires en développement, à l’instar de Maurice, et le continent africain.
La présidente de la République a rappelé que Maurice est classée à la 14e place sur la liste des pays qui seront confrontés à la montée des eaux. Le niveau de la mer a déjà connu une hausse de 6 mm, ce qui est plus élevé que la moyenne internationale. De même, durant les dernières décennies, la température a connu une hausse de 1,1°C dans l’île, alors que la moyenne mondiale est de 0,85°C.  Le taux de pluviosité a en outre connu une baisse de 8%, et ce alors que les pluies sont plus intenses et plus fréquentes, avec des risques accrus d’inondations. Une érosion des plages a par ailleurs été observée sur plusieurs kilomètres alors que les glissements de terrains, eux, sont devenus plus fréquents. Ameenah Gurib-Fakim a ainsi dressé un tableau plutôt sombre de la situation provoquée par le changement climatique à Maurice et a observé qu’une hausse de 2°C aurait pour effet que l’eau potable enregistrerait une réduction de 13% alors que la production agricole, elle, connaîtrait une baisse de 30%. « The projections are that our health will be threatened, livelihoods would be compromised and socio-economic losses would accentuate. »
Ameenah Gurib-Fakim a souligné que « le poids porté par les pays en développement, ainsi que les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, est disproportionné par rapport à leurs contributions au réchauffement » climatique. Les PEID connaissent déjà des tempêtes sévères et inondations imprévues auxquelles s’ajoute la montée des eaux, rappelle-t-elle. « Plusieurs pays africains connaissent déjà une insécurité alimentaire et de mauvaises récoltes. »
Pas moins de 32 “biodiversity hotspots” ont été répertoriés, représentant une superficie équivalente à 1,4% de la surface terrestre, et 40% de ces endroits sont situés dans les PEID. « Le réchauffement  climatique donne également lieu à une nouvelle catégorie de réfugiés : les réfugiés climatiques. »
Ameenah Gurib-Fakim a souligné la nécessité d’agir dès à présent, et ce « afin de renverser la tendance ». Aussi, le Women’s Forum de Maurice constitue, selon  elle, « une excellente plateforme durant laquelle les hommes et les femmes participeront ensemble aux débats » sur des sujets brûlant touchant le climat, l’agriculture, l’énergie et la biodiversité.
Pour sa part, Donald Payen, d’Air Mauritius, a annoncé hier que la compagnie aérienne nationale atteindra l’objectif fixé par l’IATA concernant la croissance neutre en carbone en 2020. « Un objectif qui sera atteint en moins de quatre ans avec l’introduction de nouveaux aéronefs, dont six Airbus A350, à partir de septembre de l’année prochaine. » Les A350 consommeront en effet 25% moins de produits pétroliers que la flotte actuelle d’Air Mauritius. La compagnie mauricienne compte ainsi réduire de 50% ses émissions de gaz carbonique d’ici 2050. Il a par ailleurs rappelé « la politique d’Air Mauritius en faveur de la promotion de la femme », précisant que 40% de ses ressources humaines sont féminines. De son côté, Patrick Poivre d’Arvor a insisté sur les effets négatifs du réchauffement climatique et de la modernisation sur la vie marine. Gilbert Espitalier-Noël, lui, a parlé des efforts consentis au niveau de l’industrie touristique pour réduire les émissions carbones.            

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