Combats, Facing challenges ou Pa kile, pa soumet : trois titres, trois langues pour raconter en 30 nouvelles les multiples façons de combattre sous nos latitudes. Lors de la présentation de cette 19e édition de Collection Maurice, dirigée par Rama Poonoosamy, Cassam Uteem s’est lui-même étonné de cette diversité dans son allocution. La diversité se trouve aussi dans les styles et le niveau des textes, puisque cette revue a l’habitude d’accueillir auteurs confirmés et grands débutants.
L’ancien président de la République a l’habitude de restituer à chaque lancement du recueil annuel de nouvelles de Collection Maurice ses impressions de lecture. Vendredi dernier, Cassam Uteem a notamment insisté sur le diversité des combats, thème imposé pour cette cuvée 2012. « J’ai accompagné les auteurs dans des combats politiques, a-t-il notamment déclaré devant l’assistance des écrivains et sponsors de la revue, des combats désespérés contre la maladie notamment le cancer, et contre la mort, des combats contre la drogue, contre les sentiments d’amour interdit mais irrésistible, des combats pour la préservation de l’environnement ou celle des valeurs considérées aujourd’hui obsolètes, le combat d’une femme trahie, le combat contre la violence domestique, le combat contre la haine et la peur, le combat contre son propre ego, le combat contre la dépression. Et moi qui, dans ma naïveté, avait cru jusque là que le seul combat qui vaille la peine de mener en ce début d’un nouveau siècle est celui contre la misère ! Je voudrais exprimer à tous ces auteurs toute mon appréciation et ma gratitude pour m’avoir ouvert les yeux et permis de prendre conscience de tant d’autres combats qui méritent également d’être menés activement. »
27 auteurs ont participé à cette 19e édition, trois d’entre eux publiant deux nouvelles : Melhia Bissière, Lindsey Collen et Aumwatee Sreekeessoon. Trois autres sont de nouveaux participants, la tradition étant de rassembler en un même ouvrage auteurs confirmés et auteurs en herbe. Julienne Chan Soobrayen partage en trois pages son angoisse de la page blanche et ses interrogations sur les sujets de combats qui méritent d’être traités… Ainsi donne-t-elle un timide écho de grande « débutante » à la remarquable réflexion que mène par ailleurs l’écrivain Vèle Putchay sur le rapport de l’écrivain à son activité, à ses personnages, à son sujet, sur cet état de « mésaise » dans lequel il se trouve lorsqu’il est traversé par le doute ou en panne d’inspiration. Écrire, « ce perpétuel recommencement » est aussi un combat : « long et d’apparence interminable » énonce-t-il notamment.
Aqiil Gopee, un autre débutant, raconte en 19 strophes le combat pour revenir à la vie et à l’air libre, d’un jeune homme de 18 ans qui a été enterré vivant dans un cercueil à deux mètres sous terre. Cette lutte pour ne pas se laisser manger et asphyxier par la terre tient le lecteur en haleine jusqu’au dernier vers. Le troisième nouvel auteur est Peggy Lampotang qui évoque dans The lantern, un texte en anglais, certains défis qu’ont eu à relever les immigrants chinois lorsqu’ils sont venus s’implanter à Maurice. Ce texte raconte notamment l’histoire de la jeune Mee Yin, neuf ans, et les difficultés d’adaptation auxquelles elle est confrontée. Cette nouvelle met aussi en exergue l’indispensable solidarité entre nouveaux et anciens arrivants, seule garante de la réussite de cette implantation.
VIENT DE PARAÎTRE:Combats humains, des plus anodins aux plus mythiques
- Publicité -
EN CONTINU ↻
- Publicité -