Depuis la confirmation de l’écroulement de l’empire-Rawat, les 24,143 clients du Super Cash Back Gold, avec des placements d’un montant de Rs 21,6 MD, constituent un casse-tête. Après un premier survol des dossiers de la BAI Insurance, les Conservators de PwC, André Bonieux et Mushtaq Oosman ont été catégoriques: aucun paiement ne sera effectué en faveur des Single Premier Endowment Policies et toute décision ultérieure dépendra de la disponibilité des fonds recouvrés.
Le No Man’s Land pour cette catégorie de clients des produits d’assurance du groupe BAI est confirmé dans la mesure où la nouvelle entité à être incorporée pour assurer la relève des 135,283 Normal Policy Holders ne compte pas s’occuper de leurs cas. Face au communiqué officiel des Conservators à l’effet que « les détenteurs de police d’assurance Super Cash Back Gold ne sont pas couverts par la reprise de la nouvelle société », ils n’ont pas baissé les bras avec, en fin de semaine, des signes de regroupement pour se défendre.
Dans un premier temps, ces clients du Super Cash Back Gold avaient à se battre contre le stigmate de cupidité ou d’assoiffés d’argent. Très vite, les chiffres sont venus faire la démonstration que la majorité de ceux pris dans le piège-Rawat ne sont que des petits salariés qui avaient cru trouver dans des taux d’intérêts de 12% annuellement un placement d’avenir pour leurs économies ou Lump Sums. Ainsi, 7 clients sur 10 ont investi moins de Rs 1 M chacun, et moins de 400 entre Rs 5 M et plus de Rs 10 M. Quelque 6 000 sont dans la fourchette de Rs 1 M à Rs 5 M.
En dépit de cette répartition des investisseurs, la problématique du remboursement fait encore défaut. La priorité des Conservators est de dégager des fonds nécessaires, avec la vente prochaine des avoirs de BAI, pour assurer la viabilité des 135,283 polices d’assurance régulières de la nouvelle compagnie s’assurance. Le rapport des actuaires d’Afrique du Sud sur les assurances, qui sera annexé au rapport à être soumis à la Financial Services Commission, déterminera le seuil de rentabilité de la reprise.
Toutefois, la pression se fait de plus en plus forte en vue de forcer la main au gouvernement pour venir de l’avant avec une formule de remboursement afin d’atténuer l’angoisse de ces ménages. D’ailleurs, Rezistans & Alternativ, de concert avec les syndicats de l’industrie sucrière, compte opérer un Special Desk pour un relevé du nombre de victimes de l’arnaque Rawat dans ce secteur, avec notamment les compensations sous le Voluntary Retirement Scheme (VRS) emportées par la BAI Scam.
Avec ce constat, Rezistans & Alternativ a accordé un délai d’une semaine aux autorités pour proposer une formule de compensation à ces victimes vulnérables: « Si dan enn semenn, Leta ek bann Konservater pa pran desizyon ki neseser, Rezistans pu osi vinn delavan avek ban mezir spesyal: pu asire ki sa 23,000 dimunn-la ena enn garanti ranbursman lor fon seki zot finn asire pu ki bann aksyoner BAI-Bramer peye pu ditor ki zot finn fer a bann dimunn ki finn pran enn Lasirans dan BAI. »
Que ce soit du côté des Conservators de la compagnie d’assurance ou à l’Hôtel du gouvernement, l’on concède que « c’est un principal challenge à relever. » Ils plaident des risques très élevés en raison des conditions de rémunération promises aux clients. Même si le gouvernement est tenté de revoir sa position initiale sur cette question, il faudra faire preuve de patience jusqu’à la fin de l’étape de la réalisation des avoirs des soi-disant porte-drapeaux de BAI.
Ainsi, dès cette semaine, le tanden Bonieux/Oosman compter tester le marché en lançant des appels d’offres pour la reprise de la clinique Apollo Bramwell, d’Iframac et Courts, sociétés hantées par des pertes accumulées de plus de Rs 1,4 MD au cours de ces deux dernières années. L’exercice ne s’annonce nullement facile vu la conjoncture économique et l’état financier de ces trois sociétés. Les revenus générés au cas où des repreneurs se présentent pourraient être décevants. « Difficile à se prononcer sur les offres qui pourront être soumises. We just can only keep our fingers crossed », laisse-t-on entendre.
Iframac se présente à première vue dans des dispositions attrayantes avec trois marques de véhicules de prestige international, l’Allemande Mercedes-Benz, la Française Peugeot et la Japonaise Mitsubishi. Pas nécessairement un trio d’As gagnant pour attirer les éventuels repreneurs car à aucun moment, il est dit que les franchises vont être transférées automatiquement. D’autres entreprises ont déjà entamé un travail de lobbying intense pour décrocher la représentation de ces marques de voitures avec la disparition d’Iframac sur le marché mauricien.
Sur le plan des opérations, Iframac n’affiche nullement la forme car pour ces deux dernières années, cette compagnie a essuyé des pertes de RS 247,6 M au 31 décembre 2014, soit une nette détérioration après les pertes de Rs 74,2 M en 2013. « Comment peut-on réaliser des pertes dans la vente de voitures et autres véhicules? C’est inimaginable », ajoute-t-on. Il y a encore que pour chacune de ces deux années financières, des Related Parties ont profité d’avances d’un montant de Rs 1,2 MD annuellement, plombant davantage les finances de la compagnie.
Dans le cas d’Apollo Bramwell, dont les avoirs sont évalués à Rs 4,5 MD, les perspectives ne sont guère brillantes. Les pertes opérationnelles pour les deux dernières années sont estimées à plus de Rs 1 MD, soit Rs 437,3 M au 31 décembre 2014 avec un Net Amount Due to Related Parties de Rs 228,8M , et des pertes de Rs 655,7 M en 2013. Les repreneurs s’interrogeront sur le transfert de la franchise d’Apollo Bramwell à la nouvelle entité qui pourra être retenue par les Conservators.
Difficile de répondre à cette question actuellement de même qu’à celle de savoir si les ressources financières dégagées avec la réalisation de ces avoirs atteindront le minimum de Rs 21,6 MD pour satisfaire le repaiement aux 24,143 clients du Super Cash Back Gold. Dans tous les cas de figure, l’attente s’annonce cruelle et angoissante pour ces investisseurs ayant fait confiance à BAI…
SUPER CASH BACK GOLD : Angoissante attente des petits épargnants
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