PREVOCATIONAL : Nouvelles admissions, le collège Lorette de Curepipe privé d’élèves en Year 1

Contrairement aux autres collèges privés à travers l’île qui ont eu des élèves en première année de Prevocational, le Lorette de Curepipe n’a enregistré aucune nouvelle admission. La classe est vide. Et pourtant il y a des places disponibles dans l’établissement de même que le personnel et l’environnement requis. Jusqu’ici le ministère n’en a pas expliqué les raisons, et la répartition de nouveaux admis dans la Zone 3 (Curepipe/Sud) suscite un gros mécontentement du côté de certains managers des collèges privés. Dans une lettre envoyée au ministère de l’Education et à la PSSA, ces derniers font état de cas de “malpractices” de la part d’un officier du Zone Directorate 3.
C’est le ministère de l’Education qui alloue les places pour la filière Prevocational Education dans les collèges d’État et privés régionaux et confie la liste des demandeurs aux quatre Zone Directorates qui se chargent de la distribution de ces places. Pour les besoins de l’exercice d’admissions, le Mauritius Examinations Syndicate, après publication des résultats du CPE, transmet au ministère les noms des élèves du primaire qui ont échoué à deux reprises à cet examen. Le Zone Directorate oriente les demandeurs vers les collèges qui peuvent en accueillir et les parents peuvent faire une demande de transfert au cas ils ne sont pas satisfaits avec l’école obtenue. « Chaque année, avant le début des examens du CPE, la PSSA soumet au ministère le nombre de places disponibles en Form I et dans le Prevocational dans chaque collège privé mais nous ne sommes nullement concernés par l’admission. La direction d’un collège ne peut accepter une demande d’un parent sans l’aval du ministère. Même pour une demande de transfert dans cette filière en cours d’année le parent doit passer par le Zone Directorate », explique un officier de la PSSA.    
On a noté un cafouillage et un gros retard dans l’allocation des places pour le Prevocational cette année. L’attente des résultats du “resit” pour les examens du CPE a provoqué un décalage dans l’octroi des places et les collèges ont été fixés sur le nombre d’admis pour cette filière deux à trois semaines après la rentrée. Croyant que le ministère n’avait pas encore complété l’exercice d’admission, le Département Prevoc du Collège Lorette de Curepipe ne s’est nullement inquiété en janvier qu’aucun parent ne se soit encore présenté au collège pour remplir les formalités administratives nécessaires en vue de l’admission de leurs enfants. Au début de février lorsque le personnel du Prevoc commence à s’enquérir de ce retard il se rend compte que les autres collèges privés de leur zone ainsi que tous les collèges catholiques situés dans les autres régions du pays ont déjà obtenu un quota d’élèves en Year I. Ils en obtiennent confirmation lors des récentes réunions de travail concernant le Prevoc et organisées par le ministère. Les responsables du Prevoc de ce collège catholique réalisent que leur établissement a été complètement ignoré, semble-t-il, par le ministère lors de ce dernier exercice d’admission.
Cette mise à l’écart du Collège Lorette de Curepipe pour l’admission cette année soulève une grande colère dans l’ensemble du secteur Prevoc du secondaire catholique. Ils se posent des questions : serait-ce un oubli du ministère de l’Education de ne pas inscrire le collège Lorette de Curepipe sur la liste d’écoles proposant le Prevoc ? Est-ce un choix de ne pas y envoyer des élèves cette année ? Et si oui, pour quelles raisons ? Est-ce dû à une réduction de demandeurs dans la Zone 3 ?
Le Collège Lorette de Curepipe a informé la PSSA de ce problème de manque d’élèves en première année de Prevoc mais l’organisme de Beau-Bassin leur a demandé de transmettre leur doléance au ministère de l’Education. « Le collège nous a écrit mais nous ne pouvons rien faire puisque c’est le ministère qui est responsable du recrutement d’élèves. Nous avons été surpris et nous ne comprenons pas nous aussi pourquoi le collège Lorette de Curepipe n’a pas eu d’élèves », indique un cadre de cet organisme. Ce dernier est d’autant plus étonné car certains collèges privés de la Zone 3 ont fait le plein d’élèves et qu’en outre, plusieurs parents, selon lui, auraient exprimé le souhait d’avoir une admission pour leur fille au Prevoc de Lorette de Curepipe mais que le ministère n’a pas considéré leur demande. « Il y a un collège de la région qui a obtenu plus de 50 élèves », affirme cet officier de la PSSA.
La direction du Bureau de l’Education voudrait elle aussi connaître les raisons qui ont motivé le ministère à ne pas envoyer d’élèves dans cet établissement des Lorette mais la lettre envoyée au ministère à ce sujet est restée vaine.
Compte tenu de ce manque d’informations les enseignants du collège ne peuvent s’empêcher de croire à une possible « riposte » du ministère au mouvement de protestation de leur département Prevoc durant le premier trimestre l’an dernier. Pour rappel, les enseignantes de ce département avaient exprimé ouvertement leur indignation et leur inquiétude au sujet de l’insécurité et de plusieurs manquements graves dans les cours au MITD Clairfonds (les élèves de 3e et 4e année Prevoc s’y rendent deux à trois fois par semaine pour une formation à certains métiers). Ces enseignantes n’avaient pas envoyé leurs élèves dans ce centre pendant trois semaines afin d’obliger les autorités à y remédier. « Est-ce une réaction du ministère à notre démarche ? » se demande-t-on. « Notre protestation a donné des résultats positifs ; il y a eu une amélioration certaine et nous sommes contents pour nos élèves », disent ces enseignantes du Prevoc.
Il n’y a pas que le Collège Lorette de Curepipe qui s’interroge sur la répartition des nouvelles admissions en Prevoc. Selon nos renseignements, plusieurs managers des collèges de la Zone 3 ne seraient pas satisfaits du nombre d’élèves obtenu et se sont plaints auprès de la PSSA et du ministère de l’Education. Ces directeurs mécontents pointent du doigt un cadre de cette Zone Directorate en alléguant qu’il y aurait eu des cas de « malpractices ». lls ont demandé au ministère de mener une enquête à ce sujet. Le ministère n’est pas resté indifférent aux griefs de ces managers et aurait demandé à l’officier concerné de revoir le nombre d’admis dans certains collèges. Mais ce deuxième exercice d’admissions n’aurait pas donné satisfaction.
Par ailleurs, la survie de plusieurs collèges privés subventionnés dépend du Prevocational, et des officiers de la PSSA confient que « certains managers seraient prêts à tout » pour éviter un éventuel “stoppage of grants”…

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