Commentant le budget 2014 présenté par le ministre des Finances vendredi dernier, la présidente de l’Association Mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises, Margaret Pan Sin, dit noter avec satisfaction que pour la première fois le gouvernement a reconnu l’apport économique des femmes, annonçant ainsi des mesures pour le promouvoir. Elle estime que plusieurs mesures annoncées dans le secteur du commerce et des petites et moyennes entreprises permettront aux femmes de maintenir la productivité.
« C’est un budget où le ministre des Finances dans un contexte économique difficile a pu faire en sorte d’annoncer des mesures bien réfléchies », soutient Margaret Pan Sin, qui est également la directrice de la chaîne de restaurants Chee Li Chop et Ogü. Au niveau des petites et moyennes entreprises, notre interlocutrice se dit satisfaite de la décision du gouvernement de reporter les prêts accordés jusqu’en 2016. Cela, dit-elle, va aider les entrepreneurs, surtout les femmes, à continuer à bénéficier de ces avantages et à maintenir leur productivité. D’autre part, cette mesure va aussi permettre de maintenir l’emploi. Par ailleurs, Mme Pan Sin observe que pour la première fois, un budget a pris en considération l’apport économique des femmes et reconnaît qu’elle contribuent à plus de 50 % de l’économie. « C’est un budget qui apporte pas mal d’espoir car nous voyons une véritable volonté du gouvernement pour faire quelque chose pour la femme afin qu’elle puisse être productive ».
Margaret Pan Sin estime que les femmes devront saisir ces opportunités afin que Maurice puisse être un high revenue country. « Les mesures sont là, tout le monde doit mettre la main à la pâte. Nous espérons maintenant que tout ce qui a été annoncé va être mis en pratique ». Quant aux prêts accordés par les banques pour les entreprises avec des revenus de moins de Rs 10 M, notre interlocutrice dit espérer que cette mesure ne va pas forcer les banques à imposer des critères plus sévères pour y être éligibles. « Dans ce cas, est-ce que cela va vraiment générer une croissance », se demande-t-elle.
Abordant le volet de l’éducation et de la formation, la présidente de l’AMFCE est d’avis qu’il était grand temps que le gouvernement présente le projet de nine year schooling et le HSC Pro. « Le gouvernement devrait accorder plus d’attention à la formation afin de donner aux jeunes les compétences qui sont en demande. La formation continue dans les entreprises est primordiale pour maintenir une bonne performance. C’est l’une des vulnérabilités des entreprises dirigées par les femmes ».
L’Association Mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises existe depuis 27 ans. Margaret Pan Sin est la septième présidente, ayant succédé en mai dernier à Vimi Appadoo qui a pris la présidence du National Woman Entrepreneur Council. Leur mission est d’aider celles qui sont dans un business à être des professionnelles dans leur secteur. « Nous donnons des conseils pour faire avancer la cause de la femme », souligne la présidente. À chaque réunion mensuelle, elles abordent un sujet particulier pour partager leurs connaissances et promouvoir le réseautage avec d’autres associations. L’AMFCE est membre de la Chambre de Commerce, de la Mauritius Employers Federation et de l’Association Africaine des Femmes Entrepreneurs. En septembre, ses membres ont eu l’occasion d’assister au congrès de cette dernière au Maroc. À travers ces activités, les membres de l’association ont l’occasion de côtoyer d’autres femmes d’affaires, d’agrandir le réseautage et d’évaluer les perspectives de déboucher sur d’autres marchés. Le dernier événement de l’association été la tenue de l’African Most Influential Women Award la semaine dernière. L’AMFCE accorde également son temps au social. Les membres offrent une partie des profits de leurs entreprises dans le cadre de la Corporate Social Responsibility. Cette année, l’AMFCE chapeaute les activités de SOS Femmes Shelter. L’année prochaine, ajoute Margaret Pan Sin, une attention particulière sera accordée aux femmes rodriguaises.
MARGARET PAN SIN (AMFCE) : « Pour la première fois, l’apport économique de la femme est reconnu »
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