Meloni dit que l'Europe restera proche des Etats-Unis sous Trump
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a assuré samedi que les Etats-Unis et l'Europe resteraient proches, au moment où le rapprochement entre Washington et Moscou, sous l'impulsion de Donald Trump, inquiète Kiev et de nombreux pays du Vieux continent.
"Nos adversaires espèrent que le président Trump s'éloignera de nous, mais le connaissant comme un dirigeant fort et efficace, je parie que ceux qui espèrent des divisions se tromperont", a déclaré Giorgia Meloni, qui s'exprimait en anglais, par visio-conférence, à la convention des conservateurs américains CPAC.
La dirigeante nationaliste, dont le pays a fermement soutenu l'Ukraine depuis l'invasion russe de février 2022, en envoyant notamment des armes, a aussi rappelé l'engagement de l'Europe et des Etats-Unis aux côtés de Kiev.
"Nous l'avons fait ensemble ces trois dernières années en Ukraine, où un peuple fier a combattu pour la liberté contre la brutale agression et nous devons continuer aujourd'hui à travailler ensemble pour une une paix juste et durable", a ajouté celle qui est présentée par ses soutiens comme une possible intermédiaire entre l'UE et Washington.
Elle n'a pas fait mention des tensions actuelles entre Washington et Kiev.
Depuis son entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, Donald Trump a complètement renversé la position des Etats-Unis sur la guerre en Ukraine. Il a repris la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité des autorités ukrainiennes et qualifié Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, de "dictateur".
La cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia a par ailleurs semblé apporter son soutien au vice-président américain, JD Vance, dont le discours de Munich déplorant le "retrait" de la liberté d'expression en Europe a provoqué un torrent de critiques.
"Le vice-président Vance parlait de quelque chose de plus profond, d'identité, de démocratie, de liberté d'expression, pour résumer, le rôle et la mission historique de l'Europe", a défendu Mme Meloni.
- "Casquette de Trump" -
Avant cette intervention, l'opposition italienne avait exhorté Mme Meloni à ne pas s'exprimer à la convention CPAC, à l'image du président du principal parti d'extrême droite français, Jordan Bardella, après un salut considéré comme nazi de Steve Bannon que ce dernier conteste.
"Vous savez à quel point j'apprécie ce rassemblement et je ne pouvais manquer cette édition, même si je suis loin", a déclaré Giorgia Meloni.
Elle a par ailleurs salué, dans ce discours d'une dizaine de minutes, que "des conservateurs collaborent maintenant internationalement".
"Je lance un appel à Giorgia Meloni: fais un geste qui protège la dignité de notre pays né de la résistance anti-fasciste. N'interviens pas" à la CPAC, avait lancé un élu italien de gauche, Nicola Fratoianni.
La veille déjà, la cheffe du Parti démocrate (PD, centre-gauche) principal parti d'opposition, Elly Schlein, a accusé Mme Meloni de silence face aux déclarations du président américain Donald Trump concernant l'Ukraine.
"Elle ne peut pas défendre les intérêts italiens et européens parce qu'elle ne veut pas déplaire à la nouvelle administration américaine", a lancé la dirigeante d'opposition.
"On se demande où Giorgia Meloni veut emmener l'Italie, dans son incapacité à choisir entre le T-shirt de l'Italie et la casquette de Trump", a ironisé Mme Schlein.