Le Guide - Législatives 2024

Tourisme – Objectif jeudi 15 : Juillet reste froid, l’été sera chaud

Réticents à passer 14 jours en quarantaine, les touristes ont réservé pour octobre, novembre et décembre

- Publicité -

Les Mauriciens affluent pour “get back home

À trois jours de la réouverture des frontières, les sentiments sont mitigés au sein de l’industrie touristique. Ce, même si le Premier ministre parle d’« une étape extrêmement importante pour la vie économique et sociale du pays, un tournant qu’on ne peut rater ». Les réservations sont timides pour cette période qui démarre le 15 juillet. D’une part, les hôtels qui attendent les touristes restent sur leur faim. De l’autre, les hôtels réservés à la quarantaine, qui peuvent accueillir les Mauriciens non vaccinés, ont la côte. Certains affichent même un taux de remplissage de 90%. Par contre, octobre apporte l’espoir. Dans les resorts, les réservations affluent… L’été sera chaud.

Si les autorités aériennes prévoient pas moins d’une dizaine de vols par semaine, que les acteurs du secteur mettent les bouchées pour accueillir les visiteurs au mieux, et même qu’une campagne de nettoyage a été lancée hier par le Premier ministre pour que le paysage mauricien apparaisse plus attractif, les touristes eux boudent la destination. Pas de réservation en masse pour cette réouverture. « Ça ne se bouscule pas au portillon », avancent les plus gros opérateurs. Ce qui était attendu, confient-ils, tenant compte que l’obligation de rester confinés à l’hôtel, même en ayant la possibilité de profiter des aménités de l’établissement, n’est pas le meilleur séjour souhaité par les voyageurs. À titre d’exemple, le groupe Beachcomber rouvrira trois hôtels – avec Mauricia Beachcomber, qui accueillera des clients non-vaccinés pour des séjours en quarantaine, et Victoria Beachcomber ainsi que Trou aux Biches Beachcomber qui sont des hôtels In-Resort, pour les touristes vaccinés – et laisse comprendre que « les réservations sont assez timides pour nos hôtels In-Resort. Ce qui était attendu, étant donné qu’un certain nombre de restrictions seront toujours en vigueur au cours de cette première phase de réouverture. »

Incertitude

Cette réouverture s’effectue en pleine basse saison, une période généralement creuse pour l’industrie en raison du climat froid, rappellent d’autres opérateurs. Mais au-delà, c’est l’incertitude avec la crise sanitaire mondiale qui freine les envies de voyager, notent les professionnels du tourisme. « Avec la situation sanitaire à Maurice et dans le monde, les variants de la Covid jouant aux trouble-fête dans nos principaux marchés, à l’instar des pays d’Europe, la peur de voyager est constante. Les gens préfèrent visiter leur propre pays ou un pays voisin plutôt que de faire de longs voyages… avec des restrictions de mouvements », disent les opérateurs touristiques, qui lorgnent plutôt la 2e phase prévue pour le 1er octobre. Depuis l’annonce des dates de réouverture des frontières, tours opérateurs et hôteliers reçoivent plus de demandes pour octobre qui est un mois d’été, donc plus chaud que juillet. De nombreux touristes, réticents à passer 14 jours en quarantaine, ont déjà réservé pour octobre, novembre et décembre.

Optimisme

Si les opérateurs ne veulent pas s’aventurer à évoquer les perspectives, ils sont plus optimistes pour la 2e phase de réouverture. Ainsi, du côté du groupe Beachcomber, on indique que « face aux nombreuses incertitudes qui subsistent, il est assez compliqué d’établir des prévisions sur les réservations pour la 2e phase qui coïncide avec la haute saison. Nous observons, certes, une véritable envie de voyages et d’évasion de la part de nos clients, qui se traduit par une reprise des réservations. Cela dit, nous sommes dans un optimisme prudent au regard des restrictions qui sont toujours appliquées sur certains marchés, à l’instar d’Afrique du Sud. » N’empêche que les réservations pour la 2e phase s’annoncent bien meilleures que celles pour la première phase, et ce, pour deux raisons, indique l’établissement. Un optimisme qui s’appuie sur le fait qu’à partir du 1er octobre, les voyageurs vaccinés pourront se rendre en vacances à Maurice sans restriction sanitaire. Ce qui permettra des séjours en toute liberté et sécurité pour les touristes. Et également du fait qu’au niveau de Beachcomber, le groupe aura davantage d’hôtels ouverts à compter du 1er octobre, ce qui lui permettra d’accueillir un plus grand nombre de clients. Certains hôtels de luxe indiquent afficher déjà complet pour octobre et sont d’avis que la reprise de l’industrie touristique et, par-là même, de l’économie, démarrera réellement dans trois mois. Tout dépendra toutefois de l’évolution de la situation sanitaire à Maurice, comme dans le monde.

La situation est différente au niveau des hôtels réservés à la quarantaine. Selon les informations glanées auprès des opérateurs qui se préparent activement pour accueillir les premiers arrivants, mercredi prochain, « le standard résonne d’appels pour les réservations. » Les expats ainsi que les Mauriciens, qui n’avaient pu avoir une place sur les vols de rapatriement du ministère des Affaires étrangères, veulent rentrer, disent-ils, faisant état dans certains cas de 90% de réservations dès la première semaine à compter du 15 juillet. Les dispositions prises par les autorités permettent ainsi à cette poignée de 10 hôtels de remplir à nouveau les carnets de réservations. Il y a aussi les prix.

Planification minutieuse

Cet engouement des Mauriciens pour la première phase de réouverture des frontières découle du fait que « contrairement aux touristes qui n’effectuent en général que 10 nuitées, les Mauriciens eux pourront aller rendre visite à leurs proches. They are back home and nothing else matters », expliquent les opérateurs. Le casse-tête, cependant, pour les professionnels du tourisme, c’est de s’assurer du personnel nécessaire pour pouvoir suppléer à la demande. « Les séjours sont obligatoirement de 14 jours, mais les réservations se font sur différentes dates. Du coup, il faut planifier les équipes minutieusement pour ne pas être à cours de staff. C’est ainsi que nous installons les clients qui ne pourront sortir de leur chambre avant 14 jours, sur le même palier, dans un seul bloc, pour ne pas mélanger le personnel, mais aussi pour faciliter le nettoyage, après les départs », explique un opérateur d’un établisse-
ment trois étoiles sur cette seconde liste.

En outre, les protocoles sanitaires ont été revus pour s’assurer que toutes les parties prenantes travaillent ensemble pour une transition sûre et réussie. Ainsi, contrairement à l’année dernière, une liste d’agences Destination Management Company (DMC), tenue de respecter des protocoles sanitaires spécifiques, s’assurera du transfert des voyageurs de l’aéroport aux hôtels. « Cela, pour éviter les couacs de l’année dernière et surtout agir en tant que vrai professionnel pour éviter tout risque de contamination », souligne un opérateur.

 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -