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Vendredi prochain : Deux jeunes Mauriciens tenteront l’ascension du Mont Blanc

— Roomesh Seebaluck et Loïc Tse, des amis du collège St Esprit, qui se sont retrouvés à Paris, s’offrent un merveilleux cadeau pour leur 30e anniversaire

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— Au-delà du challenge, ils souhaitent encourager les jeunes à aller vers le dépassement de soi

Le rêve de liberté, de dépassement de soi, le bonheur d’atteindre son sommet et de profiter d’une vue dégagée sur tout le massif alpin français et suisse, le Mont-Blanc, en fait rêver plus d’un ! Ce rêve, Roomesh et Loïc, deux jeunes Mauriciens établis en France, sont sur le point de le réaliser. Ils embarquent demain pour cette grande aventure, le temps de se préparer à l’ascension du plus haut sommet d’Europe qu’ils comptent entreprendre vendredi. Les deux amis, qui se connaissent depuis leur adolescence, souhaitent ainsi marquer leurs 30 ans, mais surtout encourager d’autres jeunes, dont leurs compatriotes mauriciens, à se surpasser et aller à la découverte de la beauté du monde.

Leur amitié date de 20 ans. Si après leur HSC leur route s’est séparée – Loïc lui boursier de l’Alliance française s’envolant pour ses études en Sciences vivantes à Paris et Roomesh lui se cherchant encore, préférant prendre une année sabbatique –, ils se sont vite retrouvés à Paris, au sein de la communauté mauricienne qui y vit et qui se rencontre régulièrement. Depuis, l’amitié entre Loïc Tse, Product Manager à HealthHero (leader européen en santé mentale numérique) et Roomesh Seebaluck, Corporate Strategy Analyst chez Natixis Investment Managers, n’a fait que se renforcer. Et cette année, pour fêter leurs 30 ans, les deux amis se sont lancé un défi. Non pas qu’il s’agisse d’une crise de la trentaine, rigolent-ils. Il s’agit surtout d’un challenge pour pouvoir se surpasser. C’est ainsi qu’ils entameront à partir de vendredi prochain, pendant deux jours, l’ascension du mythique toit des Alpes, le Mont Blanc.

Le déclic au Lac Blanc

L’idée a germé l’année dernière. Juste après le premier confinement, très pénible pour ces jeunes installés à Paris depuis plusieurs années, à la fin de leurs études. « C’était le week-end du 14 juillet. On a voulu s’aérer et respirer le grand air. Nous avons décidé d’aller à la montagne », raconte Roomesh Seebalcuk, originaire de Vacoas. Avec Loïc Tse, lui originaire de Sorèze, les deux jeunes hommes entreprennent une randonnée menant au Lac Blanc, dans la Vallée de Chamonix, qui offre un panorama inoubliable sur le massif du Mont Blanc. Le sentier vers le Lac Blanc en lui-même n’est pas difficile, expliquent-ils. Toutefois, il faut de la rigueur et de l’endurance pour cette marche qui a duré une demi-journée. « Mais ça en valait la peine », renchérit Loïc. En effet, en face d’eux, le Mont Blanc, un géant de glace du haut de ses 4 808,72 mètres d’altitude surplombant la Vallée de Chamonix. C’était la première fois que ces jeunes voyaient le Mont Blanc d’aussi près. « La vue était à couper le souffle. On était subjugués. C’était grandiose de voir le Mont Blanc devant nous », dit Roomesh, soulignant que « pour nous avant, les montagnes, c’était dans les livres, les documentaires. Et là, on voyait ce massif sublime devant nos yeux. À portée de mains. »

Ce géant de glace les impressionne tant par sa beauté, son inaccessibilité que son imposante stature. La même pensée vint à l’esprit des deux camarades qui se disent « j’aimerais bien monter tout là-haut ». Ce soir-là, les deux amis discutent de leurs expériences et de leur avenir. Surtout qu’ils doivent fêter, la même année, soit en 2021, leur 30 ans. Pourquoi pas l’ascension du Mont Blanc ? se disent-ils. D’autant qu’au cours de leur randonnée au Lac Blanc, ils avaient rencontré un couple qui se préparait pour l’ascension du toit de l’Europe. Ils connaissent aussi un autre Mauricien, Ceshil Gungaram, également élève au St Esprit, qui a lui aussi déjà tenté l’ascension. « Alors pourquoi pas nous ? » disent les jeunes hommes.

30e anniversaire

Il n’en a fallu pas plus pour que la décision soit arrêtée. « L’année prochaine on se fait le Mont Blanc », se disent Roomesh et Loïc. Et ils se fixent l’été 2021 comme objectif. « D’une, nous fêtons tous deux nos 30 ans pendant l’été, et de deux, il a fallu attendre le déconfinement cette année encore », explique Roomesh.

Pour pouvoir réaliser leur objectif, il leur faut une préparation. Ils le savent. Férus de randonnées, ils se documentent sur l’ascension des montagnes, car si Roomesh et Loïc sont des passionnés de randonnée, les montagnes ils connaissent très peu. Ils sont plus habitués à des sorties en Ile-de France. Pendant ces derniers mois, ils enchaînent les sorties, dont le Bossapas, une randonnée pédestre de 35 km de dénivelé, ou encore le circuit des 25 bosses de Fontainebleau. « On peut faire beaucoup de marche, mais en montagne, il y a des dénivelés et il faut pouvoir grimper avec de gros sacs », expliquent les jeunes hommes. Mais plus encore, ils savent qu’ils doivent se conditionner pour résister au froid.

« À Chamonix il peut faire 25°C, mais au sommet il peut faire -10°C voire -40°C », confient-ils. Conscients que le manque d’oxygène peut être un obstacle à leur ascension, les deux jeunes se préparent pour ce grand challenge. D’où le départ pour leur aventure dès ce lundi afin qu’ils puissent s’acclimater en montagne. Ils se rendent ainsi demain dans les Alpes et leur parcours, qui se fera avec un guide, est programmé pour différentes étapes d’acclimatation. La première sera une ascension 2500m et ils passeront la nuit dans le refuge Albert Premier. Mercredi, ils retournent à Chamonix et une fois le matériel bien préparé, ils entameront une nouvelle ascension à 3500m pour se rendre au refuge Tête Rousse. Jeudi soir, ils dormiront au refuge du Goûter à 3800m, avant d’entamer vendredi l’ascension du Mont Blanc à 4800m.

Défi physique et mental

Loïc et Roomesh le savent : l’ascension du Mont Blanc est un vrai défi physique aussi bien que mental. La durée de marche et l’altitude en font un sommet particulièrement exigeant. Mais c’est ce challenge qui les excite aussi. « On ne sait pas comment notre corps va réagir. Il faut être relaxe et concentré à la fois. C’est un défi mental. Il nous faudra aussi faire attention aux crevasses. Il y a le fameux couloir de la mort… Mais tout ça, c’est dans le challenge. On doit pouvoir le faire », disent-ils. D’ailleurs, leurs proches ici à Maurice, quoiqu’angoissés, sont tous derrière eux. « Ils sont surtout fiers de nous voir accomplir notre rêve. De voir que si nous avons réussi professionnellement, nous sommes épanouis et nous nous surpassons », disent-ils. D’ailleurs, Deevesh, le petit frère de Roomesh, qui est lui à Maurice, a hâte de vivre la même aventure avec son grand frère. « Rendez-vous est déjà pris », confie Roomesh, non peu fier de donner l’exemple.

D’ailleurs, c’est avec l’objectif d’inspirer d’autres jeunes que Roomesh et Loïc entament aussi cette aventure. « C’est important de réussir sa vie. Mais il faut aussi savoir prendre le temps pour soi, et d’aller à la découverte de soi en se surpassant », disent-ils excités de se retrouver dans quelques jours au plus haut sommet de l’Europe.

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