Un peu moins d’un mois après la démission de Konrad Morgan en tant que vice-chancelier de l’Université de Maurice, il est confirmé que la principale raison derrière cette décision n’est autre que des ingérences politiques venant de très haut niveau. C’est ce qui découle des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès de sources concordantes. Celles-ci confirment que lors d’un de ses derniers jours de présence au sein des instances de l’Université de Maurice, le principal concerné a révélé la raison profonde derrière sa démission, soit une ingérence From Very High Quarters pour mettre en péril le plan de réorganisation de l’Université de Maurice, qui avait atteint un stade bien avancé.
Toujours selon ces mêmes sources, la décision du Prime Minister’s Office de procéder à un remaniement du conseil d’administration à la veille de l’adoption formelle du plan, le 22 décembre 2011, a constitué la dernière goutte qui a fait débordé le vase sur le campus du Réduit. L’ancien vice-chancelier n’a pas digéré ce coup de jarnac venu de si haut, même si, entre-temps, il subissait des humiliations quasi quotidiennes avec les diktats venant du ministère de l’Education tertiaire. Des responsables de l’Université de Maurice, présents lors de ces confidences, ont confirmé en substance la teneur de la déclaration.
La dernière réunion de l’ancien conseil d’administration de l’Université de Maurice l’année dernière devait avaliser le plan de réorganisation, qui avait fait l’objet de consultations au cours de ces 18 derniers mois et dont la version finale fut présentée au Council lors de sa réunion du 26 août. Mais la décision du Prime Minister’s Office de ne pas reconduire les membres du conseil d’administration, à l’exception d’un, à la veille de la réunion du 22 décembre dernier, a été prise par l’ancien vice-chancelier comme une remise en question du plan pour des raisons obscures par le Prime Minister’s Office ou encore un véritable affront pour cette institution tertiaire.
Entre-temps, Konrad Morgan a fait parvenir à Week-End une correspondance en fin de semaine en vue de « clear misunderstanding leading to controversies ». D’emblée, il souligne avec force que « restructuring of a university is not a matter which can be done in just a few months. It took us some 18 months. Some of the earlier versions which set the ball rolling were soon found to contain things which were not in accordance with the present University of Mauritius principles, such as the way members of the Council are selected ».
Les éclaircissements de l’ancien vice-chancelier de l’Université de Maurice portent sur des propostions à l’effet que « all senior management position posts to be on fixed-term, performance-based contractual positions » aussi bien que l’abolition des postes de Registrar, de Deputy et Assistant Registrars. « Moreover some of these suggestions were possibly not only illegal but more importantly their implementation went against the very philosophy and principles of the reorganisation », ajoute-t-il.
Devant cet état de choses, décision fut prise au niveau du conseil d’administration de constituer un sous-comité sous la présidence du Chairman of the Council. Le mandat de cette instance était de se pencher sur toutes les options de la restructuration. « The final (then) unanimous version was presented to Council on 26 August 2011. The proposals of the subcommittee were approved by Council. This is the Morgan plan, and not any else of the 23 or so earlier versions », s’appesantit l’ancien vice-chancelier.
Konrad Morgan poursuit avec la chronologie des événements après l’étape du 26 août 2011. Le Sénat de l’Université de Maurice fut saisi du dossier. Aucune objection de nature académique ne fut formulée au niveau de cette instance contre le plan, sauf une requête pour d’autres consultations avec le personnel non-académique.
« An external and independent technical task force was appointed to continue the consultations advised by Senate, particularly with the staff members concerned as regards implementation », souligne Konrad Morgan dans ses explications à Week-End. La Task Force avait également eu pour mission de réconcilier les statuts de l’Université, de proposer de nouveaux aussi bien que d’élaborer des Restyled Schemes of service.
La collaboration d’un haut cadre du ministère de la Fonction publique fut embrigadée pour faciliter la tâche en prévision du prochain rapport du Pay Research Bureau. La première phase de cette tâche fut complétée et soumise à l’Université de Maurice le 16 décembre 2011 avec le reste prévu pour le mardi 24 janvier 2012.
Commentant l’organigramme proposé, l’ancien vice-chancelier fait ressortir que « as one will observe from the more detailed organigram, there is not a single ladder but several avenues. It removes the bottleneck at the top. » Il ajoute que pendant le processus de consultations, il a pu éplucher les différents scénarios de réforme.
« It is by now abundantly clear to me that the only sensible plan to move the University of Mauritius forward is the one that has evolved over the past 18 months and approved by Council in August 2011. The plan is a holistic one and piecemeal modifications are thus not possible », déclare Konrad Morgan, qui rappelle que le président de la Task Force indépendante est du même avis. « There is but one way forward and that institutional interests should prevail over personal preferences », rajoute-t-il.
L’ancien vice-chancelier se permet une suggestion allant dans le sens de la transparence et pour éviter la confusion au sujet du plan de réorganisation. « It would certainly help remove any misunderstanding if a copy of the full set of documents delivered by the Tsak Force were placed for reference in the Mauritian section of the University of Mauritius library », propose-t-il.
UNIVERSITÉ DE MAURICE: Départ du VC, ingérence politique de haut niveau
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