Terminaux urbains à Plaines-Wilhems : À l’état embryonnaire depuis cinq ans

   Quatre-Bornes : La firme RBRB Construction Ltd manifeste son intérêt, malgré les macadams    Vacoas : Un soumissionnaire, avec Gamma Civic en première ligne, pour faire oublier le duo Laxmanbhai/Manser Saxon ?    Rose-Hill : L’acquisition du bâtiment délabré d’Atrium, pierre angulaire du projet, complétée   Curepipe : La LDA estime que le site identifié pour le projet est classé zone à risque d’inondation…

Le Victoria Urban Terminal de Port-Louis, inauguré en  avril 2022, semble faire l’unanimité auprès du public. A contrario, le retard considérable dans l’exécution des travaux des terminaux de Curepipe, Quatre-Bornes, Vacoas et Rose-Hill, censés moderniser lesdites villes et  promouvoir  l’intermodalité avec l’avènement du Metro Express, en 2020, mérite qu’on s’y attarde. Ces projets qui reposent sur des partenariats public-privé placés sous la tutelle du ministère des Collectivités locales, peinent non seulement à trouver des financiers mais butent sur des pierres d’achoppement liés à l’acquisition de terres, la réticence des soumissionnaires à se conformer à certaines conditions des Requests Of Proposal (RFP), au point où il est compliqué d’évoquer le nombre de fois où les exercices d’appel d’offres ont tourné au fiasco. Reste que des développements importants sont survenus le mois dernier en ce qu’il s’agit des terminaux urbains de Rose-Hill, Quatre-Bornes et Vacoas.  

- Publicité -

Le projet de l’Urban Terminal de Vacoas a de quoi séduire si on se fie à la maquette de promotion, dévoilée en septembre 2021 par le cabinet d’architecture Architects Studio, qui fait la part belle à un emplacement commercial, incluant un marché moderne, doté d’un « green hanging garden concept », reliant un autre espace shopping. L’intégration du projet dans son environnement existant composé, entre autres, de la plateforme ferroviaire, avait de quoi séduire le consortium Laxmanbhai / Manser Saxon qui avait décroché le contrat pour développer le terminal au coût avoisinant les Rs 4 milliards. Le terminal avait, alors, été mis sur les bons rails, et d’aucuns avaient misé pour une inauguration en grande pompe du site avant les prochaines échéances électorales. Sauf que les choses ont tourné au vinaigre au fil du temps sur fond de profonds désaccords entre le ministère des Collectivités locales et le promoteur.

L’objet du litige a eu pour toile de fond le refus du consortium à consentir aux velléités des Collectivités locales à s’arroger les prérogatives du business model à adopter en termes d’implantation, de gestion et de l’activité économique déployée sur certains sites du terminal. Le promoteur a émis des réserves sur la capacité des fonctionnaires dudit ministère à assurer la mise en œuvre de la stratégie de développement commerciale et la montée en gamme des commerces. « Un élément susceptible de compromettre un retour sur investissement », disaient-ils. Les négociations pour un compromis n’ayant pas abouti, les deux parties ont décidé d’un commun accord de mettre un terme à leur collaboration.

Quid du business mode à adopter ?

Répondant à une question de l’ex-leader de l’opposition, en novembre 2023, le ministre des Collectivités, Anwar Husnoo avait affirmé qu’un autre appel d’offres a été lancé en avril 2023, mais qu’aucune offre n’a été reçue. Toujours est-il qu’on a été mis au parfum, cette semaine, qu’un nouveau consortium a manifesté son intérêt pour développer le terminal de Vacoas. Nos informations confirment que Gamma Civic Ltd fait partie de ce groupement d’entreprises et que des discussions sont arrivés à un stade avancé entre toutes les parties prenantes. Le ministère des Collectivités locales va-t-il pouvoir convaincre ledit consortium sur le business mode à adopter, là où il a échoué avec le duo Laxmanbhai / Manser Saxon ? On en saura plus dans les jours à venir. Les maraîchers du vieux bazar, contraints parfois de travailler les pieds dans l’eau, compte tenu de la toiture qui s’est nettement dégradée au fil du temps, prêteront forcement l’oreille.

Les choses semblent se décanter à Quatre-Bornes. Une source proche du dossier au ministère des Collectivités locales nous a confié que le dernier exercice d’appel d’offres a accouché d’un soumissionnaire : la firme RBRB Construction Ltd appartenant à Bhooshan Ramloll. Une réunion regroupant des représentants de la compagnie et le Senior Chief Executive dudit ministère a eu lieu, au cours de la semaine écoulée, pour éclaircir certains points de désaccord concernant l’aménagement du Fish Market dans le futur terminal et l’épineuse question du site plan de la gare d’autobus. Notre interlocuteur souligne, toutefois, que les négociations semblent aller dans la bonne direction en ce qu’il s’agit de la désignation de RBRB Construction Ltd en tant que promoteur.

Mettre toutes les chances de leur côté

L’aménagement d’une passerelle vitrée et bordée de verdure, surplombant la route Saint-Jean, pour relier la station de métro à la foire et au marché, constitue le point d’orgue du terminal de Quatre-Bornes. Outre la modernisation du bazar en contrebas, la Newton House, qui trône au-dessus du centre-ville depuis 61 ans, pourrait être détruite pour faire place à un centre commercial moderne. Le promoteur désigné aura la tâche de construire un parking pouvant accueillir 1,400 véhicules sur une superficie de 3,930 m² à l’arrière du bazar. Et quid de la relocalisation temporaire des locataires du bazar et de la foire lorsque débuteront les grands travaux ? Les rumeurs allant dans le sens d’une relocalisation vers un site longeant la station de métro à Trianon se sont multipliées, ces dernières semaines. Si cette option tient la corde, elle n’a, toutefois, pas été confirmée par les autorités.

« Nou finn akerir batiman Atrium. Proze Urban Terminal pe al de lavan ! » C’est ce qu’a fait ressortir Fazila Daureeawoo, ministre de l’Intégration sociale, de la sécurité sociale et députée au No 19, lors d’un congrès politique, le 27 juin dernier, à Stanley. Est-ce le signe que le terminal de Rose-Hill devrait connaître un coup d’accélérateur dans les semaines à venir, après avoir sans cesse été reporté aux calendes grecques ? Rien n’est moins sûr, quand bien même l’acquisition par l’État du bâtiment délabré d’Atrium, sis en face de la station de métro, sous les procédures liées à la compulsary acquisition of land, a enlevé une épine des pieds des parties prenantes, confrontées depuis 2020 à la longue bataille juridique impliquant les 52 héritiers du bâtiment qui avaient, pour la plupart, disparu des radars. À côté d’Atrium, se trouve un édifice qui accueillait naguère le bureau du service clientèle et de caisse du Central Electricity Board (CEB). Il a été transféré à Beau-Bassin depuis le 16 octobre 2023, car le bâtiment bâti sur une superficie d’un arpent et appartenant à l’État sera démoli pour faire place au terminal. Afin de mettre toutes les chances de leur côté après la série de rejets liés aux appels d’offres, les autorités ont décidé d’inclure, dans le dernier document d’appel d’offres, une clause permettant aux éventuels soumissionnaires d’écarter l’une des parcelles de terre qui ne ferait pas l’unanimité.

Casse-tête

L’appel d’offres pour l’extension du projet Metro Express vers La Vigie et l’installation de l’Urban Terminal de Curepipe autour du site avait été annoncé en grande pompe, en décembre 2023, par le PM adjoint Steeven Obeegadoo. Un appel d’offres a été lancé par le ministère des Collectivités locales le 28 février dernier. Or, il s’avère que les autorités se retrouvent face à un vrai casse-tête depuis que la Land Drainage Authority (LDA) a conclu, dans un document, que le site identifié pour le projet est classé zone à risque d’inondation. Un avis que ne partage pas Steeven Obeegadoo qui a clairement indiqué qu’il trouve peu probable que le développement empiète sur la zone à risque d’inondation. La LDA a étayé ses analyses en soutenant que « le terrain, identifié par les autorités pour la construction de l’Urban Terminal à La Vigie, Curepipe, est une zone à risque d’inondation où aucune construction n’est recommandée. » Reste à savoir lequel aura le dernier mot.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -