- Mise en œuvre d’un projet visant à améliorer les capacités d’observations, de prévisions et d’avertissements météorologiques à partir du mois prochain
- Les services d’ondes moyennes de la MBC maintenus; la bande 1575 kilohertz sera utilisée comme un émetteur radio d’urgence
Maurice subit déjà des conditions climatiques extrêmes affectant sévèrement la vie de la nation. C’est ce qu’a déclaré, mercredi matin, le ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation, Yogida Sawmynaden, à l’ouverture du 3e forum global de l’UIT sur les télécommunications d’urgence.
Le GET-2019 est organisé par l’UIT en collaboration avec l’Information and Communication Technologies. Il rassemble des délégués du monde entier, notamment des ministres, des directeurs d’autorités nationales de régulation des TIC, des dirigeants d’entreprises du secteur privé, des dirigeants d’organisations du système des Nations unies, ainsi que des représentants d’Ong et d’organismes humanitaires, de banques de développement, d’organisations régionales s’occupant de la gestion des catastrophes et d’établissements universitaires.
Le thème du forum est « Innover ensemble : l’utilisation des technologies dans la gestion des catastrophes. »
Les débats du Forum GET-19 sont axés principalement sur la manière dont l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au service de la réduction des risques de catastrophe contribue à la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.
Maurice, 16e pays le plus exposé
Yogida Sawmynaden a pris pour exemple la tornade qui a fait 23 victimes à Alabama, aux États-Unis, cette semaine pour soutenir que « le changement climatique est désormais une réalité dont nous faisons l’expérience tous les jours. » Maurice est considérée par le World Risk Report comme le 16e pays le plus à risque avec un indice de risque mondial de 14,27. « Maurice, petit État insulaire de l’océan Indien, connaît déjà les conditions climatiques extrêmes avec ses “flash floods”, les cyclones tropicaux violents qui affectent la vie de la nation », a-t-il souligné. Et d’évoquer les efforts déployés par le gouvernement pour mettre à jour son “National Multi-hazard Early Warning System” avant de s’embarquer dans une gestion novatrice des catastrophes, de l’éducation, de la formation et des initiatives pour sensibiliser la population. Il est revenu sur les différentes initiatives prises depuis 2016, avec l’introduction de la National Disaster Risk Reduction and Management Act pour améliorer la prévention et la réaction par rapport aux catastrophes naturelles.
Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile à Maurice de 146%, (1,85 million), la mise en œuvre d’un “National Multi-Hazard Early Warning and Emergency Alert System” est envisagée. Déjà des “Automatic Weather Stations” ont été mises en place avec des senseurs en vue d’obtenir en temps réel les données sur les conditions climatiques à travers le pays. Des senseurs sont également installés dans des lieux stratégiques dans l’océan pour suivre son niveau. Le pays dispose également d’un “Tsunami Warning System” susceptible d’alerter le pays cinq ou six heures à l’avance concernant la menace de tsunami.
Amélioration des capacités d’observation météorologique
De plus, le gouvernement mettra en œuvre un projet visant à améliorer les capacités d’observation, de prévision et d’avertissement météorologiques à partir du mois prochain. Le Radar S-Band Doppler a été installé à Maurice afin d’améliorer la dissémination d’informations climatiques et d’alertes de manière à toucher les organisations appropriées et la population à temps. Toujours dans le but d’informer la population, Yogida Sawmynaden a annoncé que la téléphonie satellitaire « fait désormais partie intégrante des outils utilisés pour la gestion des catastrophes ».
D’autre part, la MBC maintiendra les services d’ondes moyennes (AM) et la bande 1575 kilohertz sera utilisée comme un émetteur radio d’urgence. Parallèlement, l’ICTA a mis en place un système de licence pour les radios amateurs à Mauritius.
Pour le ministre Étienne Sinatambou, le changement climatique constitue une menace existentielle directe. « Cela a des conséquences graves et considérables sur le fonctionnement de l’écosystème, les moyens de subsistance des personnes, la sécurité alimentaire, la santé humaine et les infrastructures. Les conditions météorologiques changent, le niveau de la mer augmente, les phénomènes météorologiques deviennent de plus en plus extrêmes et les émissions de gaz ont atteint le plus haut niveau connu. Des millions de personnes dans le monde ont souffert et continuent de souffrir de conditions météorologiques extrêmes », a-t-il dit.
Et observer qu’entre 1998 et 2017, au moins 1,3 million de personnes avaient trouvé la mort en raison des conditions climatiques, que 4,4 milliards avaient été blessées ou s’étaient retrouvées sans abri, nécessitant une assistance d’urgence. Des pertes estimées à 3 milliards de dollars ont été enregistrées en termes de pertes économiques directes dans les pays affectés.
Etienne Sinatambou a évoqué les situations climatiques extrêmes enregistrées dans le monde et à Maurice. Dans certaines régions à Maurice, jusqu’à 20 mètres de plages ont été érodées en dix ans. Il a aussi mentionné l’utilisation des TIC dans les processus d’atténuation du changement climatique pour entreprendre des travaux d’évaluation de la vulnérabilité et identifier les zones exposées aux inondations. Il a aussi observé que le gouvernement avait consacré quelque Rs 10,28 milliards (2,15% du PIB) pour les secteurs touchés par le climat. Une somme de Rs 2 milliards a été injectée dans le National Environment Fund l’année dernière.
La nouvelle directrice du Telecommunication Development Bureau de l’UIT s’est également appesantie sur l’utilisation des TIC pour sauver des vies humaines à travers la prévention et la gestion des risques. Elle a observé que les délégués des Caraïbes apporteront un témoignage important sur l’utilisation des nouvelles technologies lors du passage de deux météores dans la région l’année dernière.