Même la DBM, banque d’Etat, « fait fi » de la décision du gouvernement, déplore la FHTA
Cela fait presque un an que les chauffeurs de taxi d’hôtel sont au chômage forcé, en raison de la pandémie de COVID-19. Contrairement à d’autres, ils n’ont que la moitié du salaire minimum comme allocation mensuelle de l’État.
Leurs démarches pour une aide à hauteur de Rs 10 200 se sont révélées vaines. Pire, les banques et compagnies de leasing menacent de saisir leurs voitures, devant leur incapacité à rembourser leurs dettes. La Federation of Hotel of Hotel Taxis Associations dénonce cette situation.
Avec les frontières qui restent partiellement fermées et l’absence de touristes, les chauffeurs de taxi d’hôtel n’arrivent plus à voir le bout du tunnel. Leur situation est d’autant plus compliquée du fait qu’ils ne perçoivent qu’une aide de Rs 5 100 du gouvernement, sous le Self-Employed Assistance Scheme. Leurs démarches pour bénéficier d’une allocation équivalant au salaire minimum n’ont pas abouti à ce jour. De plus, ils disent subir des menaces des banques et des compagnies de leasing car ils sont incapables d’honorer leurs dettes.
Selon Yashpal Murrakhun, président de la Federation of Hotel Taxis Associations, une réunion à ce sujet a eu lieu en novembre dernier, avec le Dr Zouberr Joomaye, Senior Advisor au Bureau du Premier ministre. « Suite à une marche pacifique que nous avions organisée à Port-Louis, nous avons envoyé une pétition au PMO. C’est dans ce contexte que le Dr Joomaye nous a reçus et nous lui avons expliqué notre situation. Nous voulions comprendre pourquoi nous, chauffeurs de taxi, n’avions droit qu’à Rs 5 100, alors que d’autres personnes affectées touchaient Rs 10 200. C’est une discrimination envers nous. »
Malheureusement, a poursuivi le président de la FHTA, la situation n’a pas évolué depuis. Il se demande comment un chauffeur de taxi pourra vivre et honorer ses engagements, avec une allocation qui est en dessous du salaire minimum. Pire, a-t-il précisé, les taximen doivent aujourd’hui faire face à des saisies de leurs véhicules. « Il y a des banques comme la DBM ou les compagnies de leasing privées, qui font des menaces de saisie, en dépit du fait que le gouvernement a accordé un moratoire. Nous avions rencontré le ministre du Transport, Alan Ganoo, qui nous a dit qu’il allait faire le nécessaire auprès de la DBM, mais nous recevons toujours des rappels. »
De son côté, Atma Shanto, négociateur de la FHTA regrette qu’après plusieurs années de combat pour obtenir le salaire minimum, il y ait toujours des travailleurs qui ont moins que Rs 10 200 pour vivre. « Selon quelle logique, quelle mathématique, a-t-on décidé que les chauffeurs de taxi ne devraient avoir que Rs 5 100 ? D’autre part, on voit qu’il y a des “schemes” de tous genres pour les hôtels. Nous ne sommes pas en train de demander une augmentation, mais qu’ils soient considérés sur un pied d’égalité avec les autres. On a vu que les pêcheurs récemment ont eu Rs 10 200. Pourquoi pas les taximen ?»
Ce dernier fait aussi appel à la compréhension des banques et autres créanciers, dans cette situation sans précédent. « On ne demande qu’un peu d’humanité. On ne peut venir faire des menaces sur des personnes qui sont déjà très affectées. La DBM, qui est une banque d’Etat, doit en premier, donner l’exemple. »
La FHTA souhaite que son appel soit entendu. Si la situation n’évolue pas d’ici mars, elle prévoit une action forte pour faire entendre la voix des taximen. Par ailleurs, la fédération a réitéré sa demande pour la démission du ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, pour avoir interdit l’importation de voitures par des individus. « Il est en train de protéger un cartel », a dit Atma Shanto.