Mais la vulnérabilité des motocyclistes de plus en plus inquiétante
Toutes les personnes décédées dans des accidents de la route jusqu’ici ont été des hommes
Par contre, les piétons sont jusqu’ici les plus épargnés avec 50% de baisse des tués
12 décès en janvier contre 14 l’an passé marquent une baisse de 14%, alors que les seniors toujours dans le rouge
Les routes mauriciennes ont connu une légère accalmie en ce début d’année 2025. Selon les statistiques compilées jusqu’au 31 janvier, le nombre d’accidents mortels a diminué de 21,4% par rapport à la même période en 2024. Douze personnes ont perdu la vie sur les routes cette année, contre quatorze l’an dernier, marquant une baisse de 14,3% des décès. Si cette tendance à la baisse peut sembler encourageante, certains indicateurs laissent toutefois planer des inquiétudes, notamment en ce qui concerne la vulnérabilité croissante des motocyclistes.
Une amélioration globale, mais des disparités selon les catégories de victimes
Les piétons semblent avoir bénéficié d’une meilleure sécurité cette année, avec seulement deux décès enregistrés contre quatre en 2024, soit une baisse de 50%. Les passagers de véhicules ont également été épargnés, avec trois décès, un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Les conducteurs, quant à eux, ont connu un bilan inchangé avec un décès à déplorer.
Cependant, le tableau est loin d’être tout rose. Les motocyclistes, ou riders, paient un lourd tribut en ce début d’année. Le nombre de décès dans cette catégorie a doublé, passant de deux en 2024 à quatre en 2025. Cette hausse de 100% met en lumière la nécessité d’intensifier les mesures de sécurité pour les deux-roues, souvent les plus exposés aux dangers de la route.
Les heures de pointe sous surveillance
Les cyclistes, les passagers de motos (pillion riders), ainsi que les conducteurs de bus n’ont, fort heureusement, enregistré aucun décès sur cette période.
L’analyse des accidents en fonction des tranches horaires révèle des tendances intéressantes. Les accidents survenus entre minuit et 6 heures du matin restent stables avec deux décès. En revanche, la tranche de l’après-midi (12h01-18h00) a vu son nombre de victimes diminuer de moitié, passant de quatre à deux décès. Cependant, la période entre 18h01 et minuit soulève des préoccupations : les décès y ont augmenté de 25%, passant de quatre en 2024 à cinq en 2025. Cette hausse pourrait indiquer un relâchement de la vigilance en fin de journée ou des comportements à risque accrus en soirée.
Les seniors toujours
les plus touchés
En ce qui concerne les tranches d’âge, les seniors (60 ans et plus) continuent d’être les plus touchés, avec sept décès enregistrés en janvier 2025, un chiffre identique à celui de l’année précédente. Cette constance met en évidence la nécessité de renforcer la sécurité des personnes âgées sur les routes, que ce soit en tant que conducteurs ou piétons.
Les jeunes de moins de 15 ans, qui n’avaient enregistré aucun décès en 2024, comptent désormais une victime en 2025, ce qui pourrait soulever des interrogations sur la sécurité des enfants dans les environnements routiers.
Par ailleurs, les jeunes adultes (26-40 ans) voient leur nombre de décès passer de un à deux, soit une augmentation de 100%, tandis que les personnes âgées de 41 à 59 ans ont connu une légère baisse (de quatre à trois décès).
Les véhicules impliqués: une tendance stable,
sauf pour les vans
Du côté des types de véhicules impliqués, les voitures particulières restent en tête avec cinq accidents enregistrés en janvier 2025. Les motos suivent de près, avec cinq incidents également. Fait notable, les vans ont vu leur implication doubler, passant de deux à quatre incidents, une augmentation qui pourrait refléter des imprudences accrues ou un manque de contrôle de ces véhicules utilitaires. Un autre fait marquant de ce début d’année est la surreprésentation masculine parmi les victimes. En 2025, toutes les personnes décédées dans des accidents de la route étaient des hommes, contre un bilan plus équilibré les années précédentes. Ce déséquilibre pourrait refléter des différences dans les comportements de conduite ou dans l’exposition aux risques routiers.
Une situation
sous contrôle,
mais des défis à relever
Si la baisse globale des accidents et des décès est un signe positif, la situation reste préoccupante pour certaines catégories de la population, en particulier les motocyclistes et les seniors. Les autorités sont appelées à renforcer les mesures de prévention, notamment en ciblant les comportements à risque en soirée et en sensibilisant les conducteurs de deux-roues aux dangers spécifiques qu’ils encourent.
La sécurité routière reste un défi constant. Ces chiffres, bien qu’encourageants sur certains aspects, soulignent la nécessité d’une vigilance accrue et de politiques de prévention adaptées pour protéger les usagers les plus vulnérables.