La Cour suprême, où siégeait la juge Nalinee Matadeen, a eu à trancher un cas de litige familial très délicat, récemment. Il s’agissait pour elle de se décider sur la garde d’un petit garçon jovial de 8 ans, aimé d’un amour égal par son père et sa mère divorcés. La mère, une Sud-africaine contrainte de quitter l’île Maurice après l’echec de son mariage, a, en fin de compte, obtenu la garde de l’enfant, mais on a senti dans le jugement de la Cour qu’elle (la mère) aurait souhaité une autre fin de l’histoire. « La mère n’avait pas d’autre alternative », a rappelé la juge dans son verdict…
La mère et le père du petit garçon avaient logé un procès chacun l’un contre l’autre devant la Cour suprême avec pour objectif la garde exclusive de l’enfan. La juge Nalini Matadeen avait décidé d’entendre les arguments des deux parties en même temps afin de rendre un unique jugement.
Selon la chronologie des faits établie par la juge, les deux parents avaient divorcé pour raison « de torts partagés des époux » le 9 juillet 2009. A cet époque, d’un commun accord, la garde de l’enfant avait été confiée à la mère, tandis que le père retenait un droit de visite ainsi qu’un droit d’hébergement et devait contribuer Rs 15,000 mensuellement pour son entretien.
Le père est un Mauricien et la mère, Sud-africaine. Ils se sont mariés en Afrique du Sud en 2001 et, la même année, ont décidé de s’installer à Maurice. Une année plus tard, la mère voyagea dans son pays d’origine où elle donna naissance à l’enfant. Exception faite de deux années, 2004 à 2006, le petit a toujours vécu à Maurice. Et, au moment où ses parents s’affrontaient en justice, il vivait avec sa mère dans un appartement dans un village du Sud, tandis que le père résidait chez sa mère dans un village voisin.
L’enfant fréquentait une institution renommée de Curepipe et était en 4e. Mais, tout en étant sous la garde de sa mère, il entretenait un lien très fort avec son père, lequel le raccompagnait à la sortie de l’école et l’aidait à faire ses devoirs. Il passait les après-midis avec sa mère et, un week-end sur deux de même que la moitié de ses vacances scolaires, il était avec son père.
A la suite du divorce des conjoints, le permis de résidence de la mère à Maurice lui fut retiré, les autorités lui ordonna de quitter le pays rapidement et elle ne fut pas autorisée à prendre un emploi rémunérateur. Elle n’eut donc d’autre choix que de rentrer en Afrique du Sud.
La mère, souhaitant emmener son enfant avec elle, rechercha un ordre de la Cour suprême à cet effet et demanda que son ex-époux signe les documents nécessaires (passeport et visa). Le père ne l’entendit pas de cette oreille et, au contraire, sollicita à son tour un amendement du régime de garde afin que son fils reste à Maurice. A défaut d’un tel amendement, il exigea que la mère dépose une garantie bancaire d’un demi-million si la justice devait ordonner que l’enfant aille résider en permanence en Afrique du Sud.
SOCIÉTÉ : Quand l’intérêt de l’Etat prime sur celui de l’enfant !
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