Deux mois après la promesse faite par le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, à l’effet qu’un second batch de médecins serait recruté par la Public Service Commission (PSC), ces derniers, dont plus de cinquantaine on contract, sont toujours dans l’attente. La frustration augmente davantage compte tenu qu’à la longue liste d’attente s’ajouteraient d’autres médecins ayant fraîchement terminé leur internat depuis avril dernier.
En février dernier, Week-End faisait état de la frustration des médecins dont, en dépit de leurs années d’expérience passées on contract, la candidature n’avait pas retenue par la PSC. Une frustration encore plus grande du fait que le critère d’ancienneté n’avait pas été pris en compte dans le cadre de la procédure de recrutement. Or, la candidature d’une cinquantaine de praticiens, dont certains venaient tout juste d’obtenir leur préenregistrement auprès du Registrar du Medical Council, avait elle été retenue par la PSC.
À l’époque, et aujourd’hui encore, il se chuchotait que certaines des dernières recrues étaient « des proches du pouvoir ». Après les dénonciations de cette frustration dans nos colonnes fin février, lors de la cérémonie d’intronisation des nouveaux médecins, le ministre de la Santé — qui s’est défendu d’être responsable du recrutement, la responsabilité revenant à la PSC suivant la soumission d’une liste de poste vacants du ministère — a donné la garantie qu’un deuxième recrutement allait se faire au mois d’avril-mai.
« Nous sommes à la fin de mai et nous attendons toujours. Aucun signe ni du ministère ni de la PSC », disent les médecins frustrés. Leur frustration va grandissant car ils craignent d’être une nouvelle fois lésés dans le prochain exercice de recrutement si ce dernier a effectivement lieu, car de nouveaux médecins ayant terminé leur internat en avril dernier devraient aussi s’ajouter à la liste d’attente d’un poste permanent dans les hôpitaux. « La dernière fois, les plus jeunes, dont certains n’étaient même pas à Maurice, ont été retenus par la PSC. Qui nous dit que cette fois encore d’autres ne passeront pas sur notre tête ? »
Parallèlement à cette situation, le personnel hospitalier dénonce le manque de médecins, principalement en cette période de grippe où les patients affluent dans les hôpitaux. Une situation qualifiée d’ironie du sort car les médecins en poste estiment qu’un recrutement est plus que nécessaire pour alléger le lot de travail dans le service hospitalier. Les médecins du public pensent que la solution à ce surplus de travail dans les hôpitaux est aussi, outre de recruter des médecins, de mettre en place, comme c’est le cas pour les infirmiers, un shift system. Ce qui permettrait de soulager les médecins qui doivent effectuer des services de près de 32h lorsqu’ils sont de garde.
« On arrive à 9h aujourd’hui et on repart le lendemain à 16h », confient certains d’entre eux. « Lorsqu’on travaille plus de 12h d’affilée, la fatigue nous pèse. Ce n’est pas toujours évident. Le service en souffre quelquefois car nous sommes aussi humains », disent-ils.
Les médecins du public espèrent qu’en attendant l’introduction du shift system, comme proposé une nouvelle fois par le syndicat au Pay Research Bureau (PRB) et recommandé depuis 1993, le ministère s’attarde sur le nombre de postes de médecins vacants pour que la PSC enclenche la procédure pour le deuxième batch de recrutement au plus vite, comme l’a garanti le ministre Bundhoo.
SANTÉ PUBLIQUE: Des médecins attendent toujours leur recrutement
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