Sans argent, en attente d’une opération en Inde – Annick Dohoroo : « J’implore le gouvernement de me venir en aide »

— À Maurice, l’hôpital l’avait condamnée à la paralysie

Il y a deux semaines, Annick Dohoroo, mère de famille de 38 ans, alitée et paralysée, rencontrée à Canot, confiait son désarroi dans nos colonnes. Des médecins de l’hôpital, où elle se faisait soigner, n’auraient pas jugé une opération nécessaire, la condamnant ainsi à la paralysie. Hier, c’est de son lit d’hôpital à New Delhi, Inde, qu’Annick Dohoroo a lancé un appel à l’aide au gouvernement mauricien.

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La jeune femme, atteinte de troubles neurologiques fonctionnels, qui s’est rendue en Inde à ses frais et grâce à l’aide de bénévoles et d’associations caritatives pour se faire opérer, est au plus mal. Son budget est épuisé et sa famille, modeste, doit trouver un peu plus d’un million de roupies pour financer une intervention chirurgicale. Celle-ci doit se faire au plus vite, car son état se dégrade. Annick Dohoroo s’est rendue en Inde le week-end dernier, car à Maurice, des médecins de l’hôpital auraient estimé que son état ne nécessitait pas d’intervention chirurgicale et qu’elle devrait rester alitée.

Un avis que ne partagent pas plusieurs chirurgiens indiens consultés par les Dohoroo, dont le Dr Himanshu Champaneri, neurochirurgien consultant principal au sein du département de neurochirurgie des hôpitaux Marengo Asia, où se trouve la Mauricienne actuellement. Ayant pris connaissance de la possibilité de retrouver sa mobilité, si elle se rendait en Inde, Annick Dohoroo a pris la décision de tenter l’intervention qui lui a été proposée par des spécialistes indiens.

« Je demande au ministère de la Santé de m’aider. Le gouvernement s’était engagé à prendre en charge les frais d’hospitalisation des malades inopérables ou qui ne peuvent être traités à Maurice et qui doivent se faire soigner à l’étranger. Je suis dans cette catégorie. À l’hôpital, on m’avait donné l’assurance que ma colonne vertébrale n’avait rien, que tout était normal, alors que je souffre d’une myélopathie non compressive qui demande un traitement pointu qui n’existerait pas à Maurice. Je ne comprends pas pourquoi les spécialistes mauriciens m’ont posé ce diagnostic avec pour conséquences une non-éligibilité à un Overseas Medical Treatment Scheme. Chaque heure qui passe je souffre davantage. J’implore le gouvernement mauricien de me venir en aide », suppliait Annick Dohoroo, hier après-midi.

Mercredi dernier, après l’administration de baclofène — un médicament myorelaxant qui agit sur le système nerveux central, utilisé pour traiter la spasticité musculaire causée par des affections neurologiques, dont elle souffre —, Annick Dohoroo, paralysée et alitée depuis août 2024, a pu faire quelques pas. Pour l’équipe médicale, cela constituait la certitude que le placement d’une pompe à baclofène permanente peut se faire. Toutefois, avant une prochaine intervention, Annick Dohoroo doit éviter la prise d’analgésique puissant. Elle a entre-temps subi plusieurs analyses.

Annick Dohoroo, qui a fait le voyage de Maurice à Delhi sur une civière en compagnie d’un médecin, avait été admise en soins intensifs à son arrivée à l’hôpital en Inde. Son état était jugé sérieux. La somme, Rs 800 000, réunie à Maurice pour ses soins et son hospitalisation, a été déjà quasiment épuisée. Hormis les troubles neurologiques fonctionnels qui sont à l’origine de la paralysée d’Annick Dohoroo, cette dernière souffre également de diabète. Elle est dans l’incapacité de s’alimenter normalement.

Dans son malheur, Annick Dohoroo, qui est éligible à une pension d’invalidité, avait été privée de cette assistance depuis le début de cette année. C’est un proche de la famille qui a dû effectuer des démarches auprès de la Sécurité sociale pour que le paiement de sa pension soit effectué.

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