Salaire Minimum – Les syndicats montent au créneau : Pressions pour un réajustement avec effet rétroactif réclamé

Un réajustement salarial immédiat pour les travailleurs des secteurs public et privé à compter de janvier dernier. C’est ce que réclament les dirigeants syndicaux dans le sillage de la publication prochaine du rapport du Pay Research Bureau (PRB) ayant trait à la correction des anomalies créées dans les grilles salariales à la suite de l’application du nouveau salaire minimum de Rs 16 500 à compter de janvier de cette année.

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Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, justifie sa demande par le fait que, depuis l’introduction du nouveau salaire minimum, les grilles salariales dans la fonction publique et dans le secteur privé ont été chamboulées, créant de fait un sentiment de frustration chez les travailleurs comptant plusieurs années de service.

« Du jour au lendemain, un travailleur ayant plusieurs années d’expérience s’est vu rattraper par les recrues avec pratiquement le même salaire. Il ne s’agit donc pas pour le PRB de corriger uniquement les anomalies créées dans les grilles salariales, mais il faudra surtout appliquer ce rapport avec effet rétroactif », explicite le président du MLC.

Il devait ensuite faire remarquer qu’une fois le rapport du PRB sur la relativité salariale appliqué dans la Fonction publique, il incombera au National Remuneration Board (NRB) de revoir à son tour les grilles salariales dans une trentaine de secteurs couverts par cette institution. Un exercice qui, selon lui, risque d’être long, « vu que dans le secteur privé, il n’y a pas réellement de Scheme of Service ». Prenant ainsi l’exemple « d’un Salesman, appelé parfois à conduire un véhicule pour transporter des marchandises, ou encore d’un jardinier effectuant d’autres travaux domestiques à la demande de son patron ».

« Corriger les anomalies dans les grilles salariales pour les travailleurs du secteur privé sera un exercice long et fastidieux. C’est pourquoi le MLC a toujours insisté sur la nécessité de créer une seule institution pour faire des recommandations salariales », affirme le président du MLC disant ignorer quand le PRB appliquera ses recommandations.

Le négociateur de la Federation of Civil Service and Other Unions, Narendranath Gopee, abonde dans le même sens. Pour lui, un ajustement salarial avec effet rétroactif est impératif. Idem pour le président de la Federation of Parastal Bodies and Other Unions (FPBOU), Deepak Benydin, met pour sa part l’accent sur l’urgence de procéder à cet ajustement salarial, « car la colère gronde chez les travailleurs. »

« Le coût de la vie continue d’augmenter. C’est pourquoi nous voulons que cet ajustement salarial soit appliqué avec effet rétroactif », soutient le syndicaliste. Pour lui, le National Wage Consultative Council doit se réunir au plus vite pour prendre une décision. Et Deepak Benydin de dire s’attendre « que le secteur privé joue aussi le jeu pour le réajustement salarial ».

De son côté, Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), attire l’attention sur « la fausse nouvelle qui circule, à l’effet que la correction des anomalies liées à la relativité salariale concernera uniquement les fonctionnaires dans un premier temps.» Les National Minimum Wage Regulations stipulent que la correction des anomalies s’effectue à la fois en faveur des travailleurs du secteur public et que ceux du privé. « Si le gouvernement ne procède à la correction des anomalies que pour la fonction publique, les travailleurs du secteur privé seront en colère », prévient ainsi le syndicaliste.

Le président de la CTSP demande également que la correction des anomalies dans les grilles salariales prenne effet à compter de janvier 2024.

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