« Nous, les collectifs et associations soussignés en appelons à votre responsabilité de dirigeants de veiller que ce projet immobilier ne voit pas le jour », est indiqué dans la lettre envoyée, le 19 juillet, au président du directoire de BPCE. Dossier avec avis d’experts à l’appui, les collectifs espèrent ramener BPCE à la raison.
Précisant que « le groupe BPCE est aujourd’hui engagé dans une démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE) ambitieuses », PML, Ecosud, Protégeons l’écosystème de Roches Noires et MRU2025 soutiennent que BPCE s’est ainsi engagé pour la sauvegarde de la biodiversité et que la suite logique serait de se désengager de ce projet immobilier menaçant de détruire 358 hectares de forêts endémiques, de caves volcaniques et autres.
Par ailleurs, les collectifs proposent une alternative, soit celle annoncée il y a quelques mois par le Collectif mauricien pour Roches Noires, composé de plusieurs conglomérats mauriciens pour créer un parc naturel sur ledit site. « Vous n’êtes certainement pas sans savoir qu’un collectif d’entreprises mauriciennes a fait une proposition d’utilisation alternative du site qui serait en accord avec sa sensibilité. Nous en appelons donc encore une fois à votre responsabilité pour considérer cette proposition qui a le mérite de réellement prendre en compte les caractéristiques environnementales et écologiques de ce site d’une grande richesse naturelle et patrimoniale, tout en promettant un développement économique et social inclusif », indique la lettre.
L’alternative : un parc naturel
Pour rappel, le promoteur, PR Capital, subsidiaire du groupe français City Group, qui a fait la demande en 2021 pour un Smart City Certificate auprès des autorités concernées, a obtenu une letter of comfort en mars 2022 lui permettant de soumettre son Master Plan ainsi que son Environment Impact Assessment (EIA) dans l’attente d’obtenir le feu vert pour démarrer les travaux. Les citoyens, eux, ont soumis leurs commentaires publics en avril 2022 et le ministère de l’Environnement annonçait avoir « set aside » le projet. Sauf qu’en début d’année, le groupe français a repris les activités, en organisant entre autres deux rencontres avec les habitants de la région et les ONG. Entre-temps, un consortium d’entreprises mauriciennes, dont les groupes Eclosia, IBL, Currimjee, Scott et d’autres, a proposé une alternative plus respectueuse de la nature. Nouvelle favorablement accueillie par les Organisations non gouvernementales (ONG) engagées dans la préservation de ce site naturel sensible. Si à ce stade rien n’est joué, les différents protagonistes de l’affaire Roches Noires attendent le verdict des autorités.