La Mauritius Airline Pilots’ Association s’en remet au ministère du Travail devant l’échec des négociations
Une nouvelle ère de tensions industrielles est d’actualité ces jours-ci au sein de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, avec notamment des syndicats des employés croisant le fer avec l’administration. L’atmosphère dans les couloirs du Paille-en-Queue Court, siège de la compagnie nationale d’aviation, serait lourde avec en toile de fond des discussions vaines, du moins pour le moment, entre les représentants syndicaux de plusieurs groupes d’employés et le management notamment sur la question d’augmentation salariale.
Au grand étonnement de ceux engagés dans les discussions avec les responsables de la compagnie d’État en ce qui concerne les conditions des emplois, le management fait comprendre qu’il n’y aura guère de révision salariale, soit « zéro augmentation » dans la conjoncture.
D’ailleurs, pour confirmer le désaccord qui prévaut entre certains départements de MK et l’administration, la Mauritius Airline Pilots’ Association (MALPA) s’est tournée vers le ministère du Travail, ne pouvant arriver à un consensus pour une révision des conditions d’emplois. Les informations recueillies hier par Le Mauricien indiquent que MALPA aurait vainement tenté d’avoir un accord avec la compagnie, soit le rétablissement, entre autres, de leurs conditions de travail d’avant la pandémie du Covid-19.
Ainsi, l’aspect clé de ce Referral au ministère du Travail tournerait autour du Collective Agreement de 2024, la MALPA ayant rejeté la proposition du Management Cartier. Il s’agit en effet d’instituer un Performance Management System pour déterminer le quantum d’augmentation salariale dont bénéficierait un pilote de la compagnie aérienne ou encore le paiement de boni après chaque cinq ans.
Cette formule a été catégoriquement rejetée, les pilotes soutenant qu’une telle proposition n’était en règle au chapitre de « safety and liability implications, in addition to its vagueness and incompleteness ». Chaque pilote doit se conformer aux Standard Operating Procedures (SOP) et qu’il ne pouvait être question de mesurer la performance individuelle du pilote ou du co-pilote d’un avion.
La MALPA maintient aussi qu’il y a un non-respect de la compagnie sur le plan du Service Agreement avec le département Flight Operations, soit les conditions de travail qui n’impliquent pas des gains monétaires. Ces facilités comprennent, entre autres, le respect des jours de congé. Le syndicat dénonce le fait que le management persisterait à imposer un calendrier de charge qui ne serait pas idéal pour le corps des pilotes. D’autant plus que les pilotes doivent s’en remettre au Fleet Manager pour les besoins de leur roster.
Un autre point soulevé par la MALPA est la question de Bypass Pay, soit la compensation versée aux pilotes qui n’ont pas bénéficié de promotion aux dépens des autres avec moins d’années de service au sein de la compagnie. Cette réclamation avait, selon la Malpa, initialement été acceptée mais il semblerait que la compagnie aurait finalement choisi de faire machine arrière.
Le syndicat des pilotes met aussi en avant les récents recrutements de First Officers, les co-pilotes, avec un salaire de 7 000 euros alors que certains Captains n’empochaient pas ce pactole. La MALPA aurait exprimé son désaccord avec le Management au sujet de cette pratique.
D’autre part, comme indiqué dans l’édition de Le-Mauricien de mercredi, le CEO Charles Cartier avait convié les syndicats à un déjeuner de travail, mais seulement deux parmi les huit associations syndicales avaient répondu présentes, avec la MALPA figurant parmi les absents, pour démontrer leur déception après l’échec des discussions avec le Management.
Affaire à suivre…