La sécurité de l’approvisionnement en électricité fera l’objet d’une réunion de travail présidée par le Premier ministre adjoint, Paul Bérenger. Le ministre des Utilités publiques, Patrick Assirvaden, ainsi que les ingénieurs du CEB et d’autres professionnels engagés dans la production d’électricité y participeront en vue de passer en revue la situation dans le pays quant à la génération de l’électricité.
Lors d’une visite à la centrale thermique de Fort George et à celle des turbines à gaz de Nicolay, le ministre Assirvaden avait fait part de ses inquiétudes concernant les moteurs et turbines vieillissants alors que la consommation de l’électricité avait déjà atteint un Peak Record de 545,7 Mw dès la semaine dernière. Le CEB avait prévu qu’un peak de 544 Mw ne devait être atteint qu’en février prochain.
De ce fait, le mois de février devrait pousser le CEB dans de nouveaux retranchements. D’autre part, les cinq moteurs de Fort George sont opérationnels depuis les 25 et 30 dernières années ainsi que les turbines à gaz de Nicolay sont également âgées de plus de 20 ans. Même les moteurs utilisés par les Independent Power Producers (IPPs) sont opérationnels depuis plus de 25 ans.
Le problème est que ces moteurs qui tournent 24h /24 imposent un entretien régulier afin d’éviter toute panne qui risque d’affecter la population entière. De plus, si certaines pièces de rechange les plus utilisées sont gardées en réserve d’autres ne sont plus disponibles sur le marché et en cas de panne, elles doivent être manufacturées par les fabricants, ce qui peut prendre du temps.
Les échanges du jour devraient permettre de se pencher sur le renouvellement des équipements en prenant en compte la transition énergétique. Les bailleurs de fonds, qu’ils soient publics (banques multilatérales, institutions financières de développement) ou privés (investisseurs, fonds d’investissement), sont de plus en plus réticents à financer de nouvelles centrales au charbon ou des infrastructures dépendantes des énergies fossiles.
Le financement des projets nécessite des négociations difficiles. L’utilisation du gaz naturel liquide est envisagée à Maurice. Il faut toutefois prendre en considération que pour mener à bien un tel projet, il faudra compter trois ou quatre ans.
À la fin de novembre dernier, 38,7% de la production électrique venaient des centrales à charbon des IPP, 44,5% provenaient de l’huile lourde des stations du CEB, l’énergie hydro-électrique produisait 4,15%, l’énergie solaire, 5,5%. La production d’électricité par les IPP à partir de la bagasse s’élevait à 6,45%, l’énergie éolienne à 0,7% et le Land Fill Gas, 0,3%.
Tout en gardant en tête l’importance de la transition énergétique, le gouvernement veut en premier lieu assurer un Base Load, c’est-à-dire la demande minimale constante d’électricité sur le réseau électrique. Par ailleurs, dans le cadre des travaux d’entretien du réseau électrique national, des interruptions d’électricité sont pratiquées à travers le pays surtout durant les week-ends.