C’est dans une grande ferveur que de très nombreux fidèles sont venus prier Sainte Marie-Madeleine tout au long de la semaine, dans le cadre de l’exposition du reliquaire de « l’apôtre des apôtres » dans quatre paroisses du diocèse de Port-Louis. Comme à Pointe-aux-Sables où les femmes étaient particulièrement nombreuses, mercredi soir, à la messe présidée par le cardinal Maurice Piat en l’église placée sous le vocable de celle qui a suivi le Christ jusqu’au bout.
Pour les uns, elle est, d’abord, le premier témoin de la résurrection du Christ. Pour d’autres, la courageuse disciple qui, en compagnie de l’autre Marie, mère de Jésus, et de quelques autres femmes, de même que de Jean, « le disciple que Jésus aimait », suit ce dernier jusqu’au pied de la croix. Pour d’autres encore, c’est la femme aimante qui, mieux que tous les autres, avait assimilé comme il se doit toutes les subtilités de l’enseignement du maître. Juste pour dire que ce personnage des Évangiles ne laisse personne indifférent.
Lors de son homélie, mercredi soir, à Pointe-aux-Sables, durant la messe présidée par l’évêque de Port-Louis, le père Olivier – dominicain qui est le gardien du reliquaire de Sainte Marie-Madeleine, à Sainte Baume, dans le Sud de la France – a souligné que la grâce dont a bénéficié celle que l’on a surnommé « l’apôtre des apôtres » est celle du pardon. « Du chemin de la dissemblance, elle est passée à celle de la ressemblance avec son Seigneur. Et de la mésestime, elle est passée à l’estime de soi ».
Il a poursuivi en expliquant comment Marie-Madeleine s’est mise à l’écoute profonde du Verbe sortant des lèvres du Christ. Une parole qu’elle méditera durant 30 ans dans la grotte de la Sainte Baume, dans le Sud de la France, non loin de Marseille où, selon la tradition, elle a vécu dans le souvenir de Jésus et des apôtres. La tradition veut, en effet, qu’elle soit venue dans le coin en compagnie de Marthe, de Lazare et d’autres disciples pour évangéliser.
Le prédicateur a, par ailleurs, plaidé pour que l’on n’oppose pas Marie-Madeleine à Pierre car, devait-il dire, « les deux ont eu des rôles différents à exercer ». Le père Olivier a aussi expliqué que, tout comme Marie, la mère de Jésus, Marie-Madeleine a, de même, été perçue comme « la nouvelle Eve ». Celle qui a rencontré Jésus, « le nouvel Adam ». Celle qui n’aime pas l’autre « pour le posséder », mais « qui est prête à se sacrifier pour lui ».
La célébration de ce mercredi soir a aussi été l’occasion de rappeler la très ancienne pratique de vénérer des reliques. Ainsi, le père Olivier devait souligner que, déjà, les premiers pères de l’Église priaient dans des catacombes à Rome sur le tombeau des martyrs chrétiens. C’est de là que, a-t-il rappelé, vient la tradition d’incruster des reliques de saints ou de saintes dans des autels.
Le prédicateur a, de plus, souligné la différence entre la vénération et l’adoration. « On n’adore que le Seigneur, alors que l’on vénère les saints et les saintes qui ne sont que des médiateurs qui intercèdent en faveur des fidèles auprès du Seigneur Dieu, en vue de l’obtention d’une grâce ».
À noter que la célébration de mercredi soir en l’église Sainte Marie-Madeleine a aussi été l’occasion de rendre hommage au cardinal Piat qui célèbre, ce mois-ci, le 30e anniversaire de son épiscopat.