Réenregistrement des SIM Cards : flou sur le Liveliness Detection Tests menés par deux entités étrangères

L’ingénieur Parmesh Pallanee, assigné par la défense, contre-interrogé par les représentantes de l’État et d’EMTEL.

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La contestation constitutionnelle en Cour suprême des Regulations rendant obligatoire le réenregistrement des cartes SIM, logée par Me Pazhany Rangasamy, avoué, a repris, hier, devant la cheffe-juge, Rehana Mungly-Gulbul, et le juge David Chan Kan Chong. Cette affaire avait été mise en suspens après que la cheffe-juge était partie en congé-maladie.

À l’audience d’hier, un flou a prévalu quant à des Liveliness Tests, entrepris par deux entités étrangères, dont l’identité n’a pas été révélée. Un expert en téléphonie convoqué par la défense, Parmesh Pallanee, qui avait déposé en Cour le 13 mai dernier, a été contre-interrogé par Me Geereesha Topsy-Sonoo, représentant l’État.

Topsy-Sonoo : Quand avez-vous enregistré votre carte SIM la dernière fois ?

Parmesh Pallanee : Un an ou deux.

GTS : Même avec ce précédent processus d’enregistrement, il était possible de faire le Tracking du portable ?

PP : Oui.

GTS : Qu’en est-il du présent processus d’enregistrement ?

PP : C’est possible.

GTS : Vous aviez dit que la photo en couleurs permet de faire le Tracking du portable. Comment ?

PP : La photo en couleurs est convertie en une Biometrically Enabled Photo. Elle est comparée à une photo déjà existante dans une base de données par un Liveliness Detection Test. Il y a un algorithme unique à chaque personne. On ne sait pas où ces photos biométriques sont stockées et si elles sont exposées. Ensuite, de par les caméras de Safe City, et avec cette photo biométrique, on peut facilement identifier une personne, même si elle est dans une foule.

GTS : Vous êtes d’accord que l’ICTA ne garde pas ces photos ?

PP : Oui, mais on ne sait pas ce qui se passe dans l’intergiciel (Middleware) de l’ICTA, qui se trouve au Government Online Centre (GOC).

GTS : Vous aviez dit qu’il était possible de Reroute cette photo par cet intergiciel ?

PP : Oui.

GTS : Il n’y a pas de preuve de cela. C’est uniquement votre avis.

PP : Oui

GTS : Le Middleware facilite seulement la communication entre diverses entités. Elle ne recueille pas de données ?

PP : Il n’y a aucune confirmation de cela.

GTS : Les données transmises au Middleware sont encryptées, avec des mesures de sécurité ?
PP : Le système n’est pas Foolproof. On peut décrypter un mot de passe.

[…]

GTS : Durant l’exercice d’enregistrement de 2002, une photo et le Liveliness Test étaient requis ?

PP : Non, cela n’était pas requis alors. Cette fois-ci, ce seront deux entités basées en dehors de Maurice qui effectueront le Liveliness Detection Test.

GTS : Ce test n’est pas effectué à Maurice ?

PP : Le processus est initié ici. Mais les données doivent être transmises à ces entités pour les besoins de Liveliness Test.

[…]

GTS : Vous est d’accord que quel que soit le processus d’enregistrement utilisé, il peut y avoir un hacking ?

PP : Oui.

PP : Vous aviez mentionné le Cloning et le Mirroring d’un portable. Mais même sans aucun processus d’enregistrement de cartes SIM, il peut y avoir ce Cloning et ce Mirroring d’un téléphone portable ?

PP : Oui.

Parmesh Pallanee a également été contre-interrogé par l’avocate représentant Emtel, Me Jennifer Konfortion.

Me Konfortion : La photo, l’adresse et le numéro de la carte d’identité sont envoyés par l’opérateur au Middleware de l’ICTA ?

PP : Seulement la photo. Et cela pour les besoins de comparaison.

JK : Selon les instructions fournies par mon client, Emtel, on envoie seulement le numéro de la carte d’identité, la date de naissance et le genre à l’ICTA. Saviez-vous cela ?

PP : Non.

JK : Emtel n’envoie aucune photo au Middleware.

PP : Je n’étais pas au courant.

JK : Quelle est alors la pertinence de vos préoccupations ?

PP : […]

JK : Vous êtes au courant qu’un logiciel dans le portable peut déjà effectuer le Liveliness Test ?

PP : Non.

JK : Il n’y a aucune tierce partie impliquée. Vous êtes d’accord ?

PP : Oui, basé sur ce que vous êtes en train de me dire.

JK : Emtel prend une photo et la compare avec une photo dans la Central Population Database. Cet exercice se fait au serveur d’Emtel à Arsenal. Il n’y a aucune préoccupation que cette photo soit envoyée à un tiers ?

PP : Non.

JK : Cette photo est encryptée et stockée au serveur d’Emtel, qui ne peut la communiquer à une tierce partie sans un Judge’s Order.

PP : Oui.

JK : Sur un Judge’s Order, l’équipe chargée de récupérer la photo ne peut la décrypter. C’est une autre équipe qui doit la décrypter ?

PP : Oui.

Parmesh Pallanee a ensuite été réinterrogé par Me Sanjeev Teeluckdharry, représentant les intérêts de Pazhany Rangasamy.

Me Teeluckdharry : Quel est le rôle de deux agences étrangères mentionnées par vous ?

PP : Ils font le Liveliness Test.

ST : Pouvez-vous dire le nom de ces deux agences ?

La cheffe-juge est alors intervenue pour demander quelle est la pertinence de ces questions, et a « disallowed » cette question.

Un Principal Prisons Officer a ensuite été appelé à la barre des témoins. Ce dernier a fait état de nombre de téléphones portables qui ont été saisis en prison, de 2014 à 2024. 113 portables avaient été saisis en 2014, mais seulement 17 portables ont été saisis jusqu’ici, en 2024. Il a aussi expliqué que des portables sont mis à la disposition des détenus pour qu’ils puissent passer des appels à leurs proches ou autres personnes, avec des cartes prépayées, cartes qui sont payées de leur poche. Ces conversations se font sous surveillance. Selon lui, il n’y a pas de prise de courant dans les cellules et que ces prises se trouvent dans les Yards et les ateliers. Les Jamming Devices pour brouiller les communications illicites ne se trouvent pas dans toutes les prisons, et il ne pouvait en préciser le nombre. Il a aussi ajouté que ces appareils sont souvent en panne ou sont obsolètes. Il a admis que l’application Hotspot, qui permettent l’accès à l’Internet, n’existe que dans les bureaux de la prison.

L’ASP Sanjay Goburdhun, délégué par le commissaire de police, a refusé de divulguer le nombre de déclarations reçues dans le sillage de la saisie des portables en prison, après avis du State Law Office (SLO). Il affirme qu’il s’agissait d’une information confidentielle.

Une fonctionnaire déléguée par le bureau du Directeur des Poursuites Publiques a pour sa part expliqué que les informations requises par Me Teeluckdharry sur le nombre de poursuites entamées pour possession d’item prohibés en prison, comme les portables, les cartes Sim et les chargeurs, n’ont pas encore été compilées.

Aucun représentant du bureau du Clerk de l’Assemblée nationale n’était présent à l’audience d’hier.

À la reprise dans l’après-midi, Me Teeluckdharry a réclamé un ajournement pour permettre à ces deux derniers témoins de venir déposer en Cour. Ce qui a été accepté par la cheffe-juge. L’audience reprendra à une date qui sera communiquée ultérieurement.

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