Venita Purbhoo, 47 ans, remue ciel et terre pour se rendre au Kusum Spine and Neuro Rehabilitation (KSNR) de Delhi pour trouver des jambes prothétiques qui lui permettront de retrouver sa mobilité et sa pleine autonomie. Sa pension d’invalidité ne lui permettant pas de financer sa prise en charge par le centre spécialisé indien, elle a bénéficié de la solidarité des Mauriciens et de sa mère âgée. Pour se rendre en Inde, il ne manquait qu’une valise et son billet d’avion à Venita Purbhoo. Elle a trouvé la valise.
Venita Purbhoo a trouvé une valise, mais il lui manque l’essentiel : le billet d’avion pour qu’elle puisse embarquer pour l’Inde. Elle attend, dit-elle. Elle attend qu’un bienfaiteur lui offre le précieux sésame qui pourra lui sauver la vie. Marcher à nouveau, grâce à des prothèses de jambes adaptées à ses moignons, sera pour l’habitante de Calebasses une renaissance. En effet, cela fait des années que Venita Purbhoo tente vainement de repartir en Inde, précisément Delhi, pour trouver de nouvelles prothèses.
Entretemps, ses appels dans la presse, sur les réseaux sociaux, partagés et soutenus par de nombreux Mauriciens, n’ont pas été vains puisque Venita Purbhoo a pu récolter Rs 250,000. “Ma mère m’a aussi aidée”, précise-t-elle. Avec sa pension d’invalidité comme principale source de revenu, la quadragénaire se dit dans l’incapacité de financer la totalité de la somme dont elle a besoin pour son déplacement vers la capitale indienne. Pour arrondir ses fins de mois, elle fait des samoussas et autres snacks qu’elle vend. Malgré des commandes, l’argent qu’elle reçoit, explique-t-elle, n’est pas suffisant pour l’aider à acheter son billet d’avion.
“ Je suis une personne indépendante”
Plus que jamais, Venita Purbhoo veut partir pour Delhi. “En dépit de mon handicap, je suis une personne indépendante. Si je remue ciel et terre pour obtenir mon billet, c’est parce que je dois continuer mes activités, et sans de bonnes prothèses, je n’y peux rien”, dit-elle. Les prothèses dont elle dispose, explique-t-elle encore, ne sont pas adaptées à la forme de ses moignons. “Ils ont rétréci”, dit-elle. Et poursuit : “Pour les porter, je dois enfiler plusieurs chaussettes pour créer une épaisseur. Ce qui n’est vraiment pas pratique et encore moins agréable à la longue. Les porter devient un supplice pour moi.” C’est au centre spécialisé Kusum Spine and Neuro Rehabilitation que Venita Purbhoo doit se rendre. Elle y est attendue pour trois mois, le temps que durent sa thérapie et son adaptation avec ses nouvelles prothèses.
En 2016, Venita Purbhoo, mère de trois grands enfants, est amputée de sa jambe gauche suite à une infection. Deux ans plus tard, elle doit subir l’amputation de sa jambe droite. “Après mon opération, j’ai reçu des prothèses, puis je me suis rendue en Inde pour ma réhabilitation”, raconte-t-elle. Mais il était trop tôt pour porter des jambes prothétiques. En effet, la forme du moignon compte dans le choix d’une jambe prothétique. Depuis, avoue-t-elle, son quotidien en fauteuil roulant est devenu difficile.
“Je m’y accommode, mais je dois porter mes prothèses lorsque je sors pour faire des achats ou pour autres besoins administratifs”, dit Venita Purbhoo. Elle raconte aussi qu’elle fait le ménage et la cuisine, en fauteuil roulant, tout en s’occupant de sa mère âgée de 71 ans. Si elle se rend en Inde, dit-elle, elle ne quittera pas son fauteuil roulant. “Comme en 2019. J’ai pris l’avion seule et une fois à l’aéroport en Inde, j’ai poursuivi mon séjour en fauteuil roulant”, confie-t-elle.