Les marchands ambulants opérant dans la capitale envisagent de contester la décision de la Cour suprême de leur interdire de façon permanente d’opérer dans un rayon de 500 mètres du Marché central. Ils ont effectué un sit-in ce matin devant la municipalité de Port-Louis en guise de protestation. « Depuis hier, les policiers nous empêchent d’opérer », soutient le président de la Street Vendors Association, Hyder Raman.
« Nou travay gramatin pou tanto. Si anpes nou travay kouma nou pou nouri nou bann fami », scandaient ce matin quelque 300 marchands ambulants devant la municipalité de Port-Louis. Ils disent ne pas comprendre l’ordre de la Cour suprême interdisant aux marchands ambulants d’opérer dans un rayon de 500 mètres autour du Marché central. Pour les protestataires, cette décision « unilatérale » n’a pas sa raison d’être. Alors que cette interdiction a été décidée par le juge David Chan en 2011, certains réfractaires poursuivaient leurs activités, malgré la présence policière. Or, depuis hier, les membres de la force de l’ordre sont passés à l’action pour faire respecter cet ordre de la Cour suprême, d’où le sit-in devant la municipalité de Port-Louis. « Nous ne bougerons pas tant qu’une solution n’est pas trouvée », ont fait comprendre les 300 marchands protestataires.
Regroupés au sein de la Street Vendors Association (SVA), ils sont quelque 2 000 marchands à opérer dans les artères de la capitale. La grosse majorité écoulent leurs produits entre la gare du Nord et la gare Victoria. Pour le président de la SVA, Hyder Raman, « une solution à l’amiable doit être trouvée ». « Il est inacceptable que dans un État de droit, nous (les marchands ambulants) n’ayons pas le droit de travailler. Nous avons des familles à nourrir ». Une solution temporaire doit être trouvée d’urgence, soutiennent-ils, afin que « tout le monde soit satisfait ». Hyder Raman observe d’ailleurs que les projets de relogement pour les marchands ambulants, promis par la municipalité, n’ont pas encore vu le jour. La SVA envisage d’avoir recours au judiciaire pour contester l’interdiction d’opérer. « Si bizin nou ava deklans enn batay legal ». Présent pour les soutenir, le Private Parliamentary Secretary Abdullah Hossen devait lancer « ti bien kapav dekret enn Temporary Hawkers Zone ziska ki Minisipalite trouv enn solision ».
Depuis que la Cour suprême a communiqué sa décision relative à l’interdiction d’opérer à moins de 500 m du Marché central, celle-ci a été rarement appliquée. Mais, depuis hier, les membres de la force policière, fortement mobilisés, veillent à ce que cette loi soit scrupuleusement respectée. Rappelons que la bataille légale opposait les marchands ambulants à la municipalité de Port-Louis. Le conseil légal de la municipalité, Me Yousuf Mohammed, s’était chargé de la réclamation d’un ordre permanent. La décision de la Cour Suprême devait satisfaire les membres de la Market Traders Association. Lors d’un point de presse en juin dernier, son président Issop Soobedur s’inquiétait de la situation, pointant du doigt le laisser-aller des autorités compétentes face aux réfractaires. La présence accrue des marchands de rue n’a cessé d’agacer ceux regroupés au sein de la Market Traders Association (MTA). Interrogé à ce sujet, le président de la MTA a fait part de son étonnement. « Mo trouv sa enn mirakl ki pena okenn marsan anbilan otour bazar zordi », devait-il lancer, sans faire d’autres commentaires à ce sujet. À l’heure où nous mettions sous presse, les marchands poursuivaient leur sit-in.
À PORT-LOUIS: Sit-in de 300 marchands ambulants
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