La communauté des photographes et vidéastes mauriciens monte au créneau contre une concurrence qu’elle juge déloyale et appelle à des mesures urgentes pour protéger les talents locaux. Elle réclame la mise en place d’une liste officielle de prestataires accrédités ainsi que l’application stricte du Copyright Act et un Occupational Classified List, afin de mieux encadrer le secteur et préserver les droits des professionnels mauriciens.
Selon Y.L, photographe de longue date, un nombre croissant d’expatriés décrochent des contrats juteux auprès de grands établissements de l’île, reléguant ainsi les talents locaux au second plan. Cette situation, jugée préoccupante, soulève des questions sur l’équité des opportunités offertes aux travailleurs mauriciens face à une concurrence étrangère souvent favorisée par des moyens financiers et des réseaux de contacts plus étendus.
Il déplore que de nombreux étrangers opèrent sans permis à Maurice. « Nous, en tant que Mauriciens, lorsque nous travaillons à l’étranger, nous devons nous conformer à des réglementations très strictes, notamment en matière de permis de travail. Ces pays protègent également leur savoir-faire local. De plus, il existe une Occupational Classified List. À Maurice, tout reste flou », regrette-t-il.
Il s’interroge également sur le recrutement de photographes étrangers et sur les conditions qui leur permettent d’obtenir des postes, même sans permis. Face à cette situation, il plaide pour la mise en place d’un Global Talent Visa afin de mieux encadrer l’industrie et d’assurer une régularisation du secteur.
Face à ce que la communauté des photographes/vidéographe considère comme une dérive menaçant leur survie professionnelle, il a adressé une lettre officielle aux ministères des Arts et de la Culture, du Travail ainsi qu’au bureau du Premier ministre. Ils y exposent leurs inquiétudes et appellent à une intervention rapide des autorités pour réguler le secteur, garantir un accès plus juste aux contrats et éviter que le marché ne soit accaparé par des prestataires étrangers au détriment des professionnels locaux.
Une lettre a d’ailleurs été déposée aux ministères des Arts et de la Culture, du Travail, ainsi qu’au bureau du Premier ministre pour faire part de leurs inquiétudes.