Pédagogie : Du 6 au 11 janvier : Trente enseignants formés à l’enseignement de l’arabe

Trente enseignants de langue arabe du primaire et du secondaire bénéficient d’une formation à son enseignement depuis lundi au Sir Abdul Razak Mohamed Hall, à Phoenix.

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L’objectif est de « soutenir l’enseignement de la langue arabe aux locuteurs non natifs ». Cet atelier de formation animé principalement par Youssef Ismaili, formateur de l’Organisation du monde islamique pour l’Éducation, les Sciences, et la Culture (ICESCO), est entièrement financé par le prince Sultan Bin Abdulaziz Al-Saud Foundation. Organisé sur une base pilote en collaboration avec l’association Blue Crescent, à Maurice, il s’est ouvert lundi en présence de l’ancienne présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim, le ministre délégué des Collectivités locales, Fawzi Allymun, les députés Kushal Lobine et Kevin Luckeeram.

Lors de son intervention, M. Ismaili a souligné que l’ICESCO a choisi Maurice pour accueillir ce projet pilote en raison de sa diversité culturelle, de sa stabilité sociopolitique et de son environnement multilingue, « qui sont propices au développement d’une langue ». Si la langue arabe est perçue jusqu’à ce jour, « principalement comme celle du Coran, et intrinsèquement liée à la religion musulmane à Maurice », M. Ismaili a précisé au Mauricien que l’objectif « est de l’ouvrir à tous les Mauriciens pour qu’ils puissent l’apprendre au même titre qu’une autre langue à l’instar de l’anglais ou le français et éventuellement, pouvoir l’utiliser dans le monde du travail ». Selon lui, cette démarche contribuera à renforcer les liens entre Maurice et le monde arabe.

M. Ismaili observe que bien qu’il y ait des nombreux locuteurs et enseignants de la langue arabe à Maurice, l’aspect pédagogique demande à être renforcé notamment au niveau de l’oral. « Communication skills are very important especially conversation skill. Some teachers read Arabic very well, they understand very well, but they cannot speak with Arabic people », constate notre interlocuteur. Ce projet pilote est également mis en place dans deux autres pays notamment le Tchad et la Guinée Conakry.

Durant ces cinq jours de formation, les enseignants sont introduits au nouveau programme d’enseignement et se familiarisent avec le matériel dont des livres et un ordinateur portable. « La technologie occupera une place importante dans leurs pratiques », a fait ressortir pour sa part le secrétaire général de Blue Crescent Mauritius, Goolam Mohammud. Il annonce ainsi que chaque enseignant bénéficiera d’un ordinateur portable gratuit. À l’issue de cette formation, ils dispenseront des cours sur une période de trois mois à la fin de laquelle une évaluation sera proposée pour mesurer son succès. Les élèves recevront un certificat de l’ICESCO et un deuxième de la fondation Prince Sultan Bin Abdulaziz Al-Saud, d’Arabie saoudite.

M. Mohammud a rappelé que l’association Blue Crescent de Maurice a vu le jour en 1983 avec pour objectif « d’envoyer des personnes malades, surtout pour des maladies cardiaques, non opérables, à Maurice, à l’étranger, plus précisément en Angleterre ». « Nous nous sommes ensuite tournés vers l’éducation lorsque nous avons constaté un manquement au niveau pédagogique concernant l’enseignement-apprentissage de la langue arabe à Maurice. Nous avons ainsi inauguré une collaboration avec ICESCO qui date maintenant de plus de 25 ans et avec d’autres institutions en Arabie saoudite. »

Pour M. Mohammud, « la langue arabe est considérée comme une langue jeune dans le cadre de son enseignement-apprentissage à Maurice »,  et il estime qu’« elle contribuera grandement développement socio-économique du pays- notamment dans le secteur touristique et les BPO, dans le domaine de la traduction- et aura un rôle fédérateur ».

Pour sa part, le ministre délégué Allymun a assuré les partenaires engagés dans cette formation du soutien total du gouvernement. Il a ajouté : « En tant que nouveau gouvernement, nous voulons voir des locuteurs de la langue arabe sur le conseil d’administration de l’Arabic Speaking Union. » À ceux qui militent pour d’autres langues, il a affirmé : « We are here to support. »

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