* Reeaz Chuttoo de la CTSP): « Pa finn gagn nanye »
* Saleem Bacsou de l’UBIW: « C’est la confusion totale ».
La colère gronde parmi les salariés en dépit de la satisfaction affichée par les ministres. C’est du moins la réaction qu’obtiennent les dirigeants syndicaux à la fin du mois d’août, suite à l’annonce de l’application d’un exercice de relativité salariale avec effet rétroactif à compter du 1er juillet. « Pa finn gagn nanye », a laissé entendre, hier, le président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo.
Pour lui, il est clair « que les employeurs ont démarré un exercice de lobbying auprès du gouvernement pour venir dire que tout ce qu’un travailleur a pu obtenir entre janvier et juin dernier doit être retiré de cet exercice de relativité salariale ». Or, dit-il, si les employeurs continuent dans cette voie, cela se répercutera de manière négative sur les accords collectifs dans les entreprises. C’est-à-dire, cela va conduire à la disparition de la relativité salariale dans les accords collectifs existants et créera davantage d’anomalies dans les grilles salariales.
« La raison est simple. L’ajustement salarial proposé par le gouvernement n’est pas lié au salaire global d’un travailleur. Donc, si un salarié touche une somme de plus de Rs 20 000, il pourrait avoir droit à Rs 2 925. Il peut donc quitter un accord collectif pour obtenir un élément de Rs 400 à Rs 500 », avance Reeaz Chuttoo. Il devait affirmer qu’un puissant lobby opère actuellement au sommet du gouvernement. Ce qui fait qu’à la fin du mois d’août, « personn pa’nn gagn nanye. Regulations pa’nn sorti, pa’nn Gazetted. On a beaucoup de problèmes. Travayer pe ankoler », affirme Reeaz Chuttoo. C’est pourquoi, dit-il, la CTSP réclame une rencontre avec le Premier ministre Pravind Jugnauth. Il est fort probable que cette rencontre interviendra assez rapidement, souligne le syndicaliste. Même son de cloche du côté du Mauritius Labour Congress (MLC).
Dans une déclaration, hier, le président du MLC, Haniff Peerun, a déclaré que les fonctionnaires ainsi bien que les autres catégories de travailleurs sont déçus à la fin du mois d’août. Il devait souligner que l’impact de l’ajustement salarial dans les salaires des fonctionnaires est quasiment nul. « L’ajustement de 5 % dans les salaires des fonctionnaires ne Meet pas the Expectation pour faire face à la hausse continue du coût de la vie, intervenant quotidiennement. » Il est totalement faux de dire que les prix des légumes sont en baisse, a-t-il ajouté. Un demi-kilo de « lalo » se vend à Rs 150 actuellement.
Le problème reste donc entier, il n’y a pas donc un changement dans l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Il faut savoir que certains fonctionnaires, en particulier ceux affectés dans la force policière, travaillent dur pour joindre les deux bouts à la fin du mois. Le pire dans tout cela est que certains policiers demandent à travailler les dimanches pour être payés au double. La décision d’appliquer une allocation de 5 % sur les salaires des fonctionnaires demeure pour moi un effet d’annonce, car dans la pratique, beaucoup de problèmes surgissent en ce moment, a déclaré Haniff Peerun.
Le porte-parole de la General Workers Federation (GWF), Ashok Subron, souligne que le « feedback obtenu auprès des travailleurs à la fin du mois est ki pa finn gagn nanye ». Le président de la GWF, Clency Bibi, devait faire ressortir pour sa part que si « les employeurs attendent que les réglementations soient Gazetted pour faire le nécessaire, ils auront alors à ajuster le salaire des employés du secteur privé par trois fois à la fin du mois de septembre, puisque l’exercice de relativité salariale est appliqué à partir du mois de juillet dernier. »
Le président de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW), Saleem Bacsou, ne peut que constater que les travailleurs de l’industrie du transport sont très déçus. Il avance que les employeurs ont signifié leur intention de retirer tous les ajustements salariaux auxquels les travailleurs ont eu droit de janvier à ce jour dans le cadre de cet exercice de réajustement salarial. Pour l’heure, conclut-il, les travailleurs du transport sont « dans la confusion totale ».