Reporté aux calendes grecques, le projet d’extension du projet Metro Express vers le nord de l’île semble refaire surface. C’est du moins l’impression qui se dégage à la lumière des informations que nous a données la cellule de communication de Métro Express Ltd (MEL) faisant état de l’élaboration d’un Master Plan en ce sens, de concert avec le ministère de Transport et du Métro. « Effectivement à Metro Express, nous allons élaborer un Master Plan avec la collaboration du ministère de Transport Terrestre et du Metro Leger pour étendre le Metro léger à travers le pays. Toutes les possibilités d’extensions dans les autres régions du pays, à savoir le Sud, l’Est, l’Ouest et le nord sont à l’étude. A ce stade, il n’y a pas de préférence pour quelque région spécifique. » nous a déclaré la cellule de communication.
Si officiellement MEL dit ne privilégier aucune région spécifique pour développer son réseau, il n’empêche que dans les milieux gouvernementaux, après la percée vers l’Est jusqu’à Cote d’Or pour des raisons purement politiques, c’est le Nord qui a la côte d’amour pour son impact électoral.
MEL ne confirme pas explicitement, dans cette éventualité, si les autorités mauriciennes songent à échafauder un plan alternatif au tracé initial rendu public en 2016 qui inclut le prolongement de la ligne de chemin de fer vers le nord à partir de la zone autour l’Aapravasi Ghat, à Port-Louis, classé au rang de patrimoine mondial de l’Unesco.
La pierre d’achoppement demeure l’attente interminable liée au feu vert que doit donner l’Unesco pour relier les stations du Caudan et du Port-Louis Waterfront à la future station d’Aapravasi Ghat, condition préalable pour l’extension vers le nord, selon le plan initial rendu public, en octobre 2016, par les consultants de Singapore Enterprise Coorperation (SCE).
La cellule de communication de MEL a répondu sans ambages à cette question. Il ressort que le ministère des Arts et du Patrimoine culturel n’a pas encore fait parvenir son dossier et son plan d’action au Comité du patrimoine mondial afin de convaincre ce dernier que la construction d’une ligne ferroviaire autour de la zone tampon de l’Aapravasi Ghat ne dénaturera pas les caractéristiques uniques du site de débarquement des travailleurs engagés. « MEL collabore pleinement avec le ministère des Arts et du Patrimoine culturel et d’autres autorités pour finaliser les plans requis à l’intention du comité du patrimoine mondial de l’Unesco. Sa finalisation prend malheureusement pas mal de temps. C’est la raison pour laquelle nous sommes toujours en attente de l’approbation de l’Unesco », souligne MEL.
À la question de savoir si on doit s’attendre (dans le Master Plan) que les autorités mauriciennes échafaudent les contours d’un tracé alternatif au cas où l’Unesco mette son veto, MEL soutient que « dans le Master Plan, en effet, nous allons prendre en considérations toutes les données, études et options pour déterminer les alignements les plus aptes. » Notons par ailleurs que le tracé Rose-Hill-Ébène-Réduit sera opérationnel à partir du 23 janvier 2023, à 6 h. « Ce trajet entre Rose-Hill et Réduit se fera en sept minutes seulement », indique MEL. Aussi, les passagers en provenance de Curepipe ou de Port Louis pourront s’arrêter à la station centrale de Rose-Hill et prendre un autre train pour se diriger vers Ébène ou Réduit.
L’exercice d’appel d’offres visant à désigner le constructeur du prolongement de la ligne vers Côte-d’Or bat son plein. À ce stade, cinq compagnies indiennes ont été sélectionnées par le gouvernement de l’Inde, ainsi que l’Exim Bank, pour la réalisation de ce projet. Le soumissionnaire gagnant devrait etre désigné en février. La construction sera enclenchée en avril 2023 et prendra fin en 2025.