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Messe de St-Louis – Mgr Durhône : « Triste pour mon pays quand des paroles communales sont utilisées »

L’évêque de Port-Louis met en garde contre des dérapages sur les réseaux sociaux et invite à une campagne électorale saine

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La traditionnelle messe de la Saint-Louis a été célébrée hier dans la capitale, en la Cathédrale Saint Louis, en présence de hauts dignitaires du pays. Dans son homélie, l’évêque de Port-Louis, Monseigneur Jean-Michaël Durhône a invité à suivre l’exemple du Roi Louis IX, qui prônait la non-violence. Il a qualifié le communalisme comme une forme de violence et exprimé sa tristesse face aux dérapages sur les réseaux sociaux. L’évêque a également prié pour que la prochaine campagne électorale se déroule dans le respect de l’adversaire. D’entrée de jeu, l’évêque de Port-Louis a balisé le terrain en affirmant que « l’art de gouverner passe par la justice pour tous. Avec la justice vient la paix. Cela s’exprime par la non-violence. Levanzil Sin Matthieu rapel nou sa koze kreol ki dir ou bate rande pa fer dimal… tou lamonte ena so ladesant… Dan l’Ancien Testament, zot apel sa lalwa la du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent… » Avek Saint Louis, dibout to pei rezonn kouma enn lapel pou servi nou pei Moris dan la non-violans. »

Comme chaque année, la célébration de la Saint Louis – patron du diocèse et de la capitale –, a réuni les hautes personnalités de l’État, dont le président de la république, Prithvirajsing Roopun, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le vice-président, Eddy Boissézon, ainsi que le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo. Plusieurs ministres, députés – de la majorité et de l’opposition confondues – , ainsi que le Speaker, Adrien Duval, le leader de l’opposition, Arvin Boolell et des membres du corps diplomatique étaient également présents à la cathédrale à cette occasion.

Mgr Jean-Michaël Durhône a retracé les grandes étapes de la vie du Roi Louis IX, canonisé par le Pape Boniface VIII le 11 août 1297 et qui prônait la non-violence. « L’art de gouverner passe par la justice pour tous. Avec la justice vient la paix. Cela s’exprime par la non-violence », a-t-il fait ressortir. Et ce, avant de mettre en exergue que l’éveil de la conscience politique et citoyenne invite à voir comment vivre la non-violence à l’exemple du Christ. « Jésus nous dit : si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Ces paroles peuvent paraître déraisonnables ou inhumaines. Il ne s’agit pas de devenir un paillasson, de se laisser marcher dessus. Nous référant à Jésus, sa vie, ses actes et ses enseignements étaient des signes d’amour en dépit de la violence humaine », a-t-il ajouté.

L’évêque de Port-Louis a également souligné que le pays s’inscrit dans des moments importants de la campagne électorale et des élections législatives : « Nous pouvons reconnaître que chaque gouvernement a su jouer le jeu démocratique en organisant des élections législatives. » Comme ses prédécesseurs, le cardinal Jean Margéot et le cardinal Maurice E. Piat, il a appelé à la vigilance. « Je voudrais attirer l’attention sur le communalisme, qui est aussi une forme de violence. À travers les réseaux sociaux ou par d’autres moyens, je suis triste pour mon pays quand des paroles communales sont utilisées et viennent mettre en danger notre tissu social mauricien toujours en construction », déclare-t-il.

Dans la foulée, l’évêque de Port-Louis a invité à prier pour que les candidats puissent présenter leur projet de société, avec pour finalité le bien commun de tous les citoyens mauriciens : « Je prie pour que des adversaires politiques puissent faire valoir leurs idées dans le respect de la personne. Je prie pour que la campagne électorale se déroule dans un climat où ne règnent pas la peur et des tensions. Chaque homme et femme politique, chaque citoyen, a une grande responsabilité pour que Maurice soit un modèle de comportement démocratique à l’échelle nationale et internationale. »

Pour rester dans le ton de sa lettre pastorale, Mgr Jean-Michaël Durhône a demandé à « dibout pou to pei », avec Saint Louis. Il a précisé qu’en tant que citoyen, Saint Louis a aussi pris conscience de sa responsabilité politique. « Que Saint Louis nous soit donné comme modèle de citoyen et d’homme politique travaillant pour le bien commun avec un souci des plus pauvres ! »

Auparavant, Mgr Jean-Michaël Durhône aura fait comprendre que « que ce soit le cardinal Margéot, le cardinal Piat ou moi-même, nous sommes convaincus de ce que le père Philippe Goupille appelle le conflit désarmé. Autrement dit, dans des situations de désaccord avec l’État ou toute autre institution, l’Église ne va jamais prôner des échanges qui dévalorisent ou blessent la dignité ou l’intégrité de la personne. Nous maintiendrons notre préoccupation sur l’enjeu social, culturel ou économique en vue du bien commun. »

En conclusion, l’évêque de Port-Louis exhortera : « avek Sin Louis, dibout pou to pei, kouma enn citoyen St Louis inn pran conscience aussi so responsabilite politique. La non violans ki Zezi ine montre nou, inn ouver bann sime lesperans kott nou kapav travay pou fer nou pei Moris avek Agalega, Chagos ek Rodrigues sant avek fierte nou l’hymne national As one people, in peace, justice and liberty…Nous sommes nés sur cette terre et c’est tout au long d’une vie que nous apprenons à devenir Mauriciens et Mauriciennes. Que Saint Louis nous soit donné comme un modèle de citoyen et d’homme politique travaillant pour le bien commun avec un souci des plus pauvres. »

Comme chaque année, l’évêque de Maurice, Monseigneur Sténio André, ainsi que d’autres dignitaires religieux ont participé à la célébration. La ministre du Commerce, Dorine Chuckowry, et la présidente du PMSD, Aurore Perraud, ont donné lecture des prières universelles pendant la cérémonie religieuse solennelle.

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