Après les festivités, retour à la réalité. En marge de la grande rentrée 2012, prévue pour ce jeudi, il n’y a généralement pas de problème pour se procurer les manuels scolaires, disponibles sur le marché. Les parents les plus avisés n’ont pas attendu le dernier moment pour faire le tour des librairies, alors que certains, à moins d’une semaine de la rentrée, se livrent à une course contre la montre afin d’être dans les temps. Comme tous les ans, les bourses souffrent en cette période, notamment pour ceux qui n’ont que de faibles revenus, face aux prix parfois très élevés des livres de classe. Poussant de plus en plus de parents à se tourner vers les livres d’occasion.
Afin d’éviter la course contre la montre habituelle en ce début de janvier, de nombreux parents ont décidé de s’y prendre plus tôt. Ainsi, samedi dernier à Port-Louis, pendant que certains s’approvisionnaient en produits et victuailles pour les fêtes, d’autres se trouvaient à la librairie Bourbon pour trouver les manuels scolaires de leurs enfants. « Dès que j’ai eu mon bonus de fin d’année, ma priorité a été l’achat des livres de classe », explique Monique. Mère de deux garçons respectivement en Form II et Form IV, cette employée d’une compagnie d’assurances raconte avoir déboursé plus de Rs 10 000 pour les livres et autres fournitures. « Pour mon fils aîné, il m’a fallu dépenser plus de Rs 2 000, sans compter son uniforme et son cartable. Mais il me manque encore des livres, qui ne seront disponibles que vers la mi-janvier », confie-t-elle. L’achat du matériel scolaire demeure toujours éprouvant et coûteux pour les parents. « L’éducation est la clé du succès, et même s’il faut que je fasse des sacrifices, je donne à mes enfants tout le matériel nécessaire pour qu’ils aient une bonne éducation », ajoute-t-elle.
Un peu plus loin, dans une autre librairie de la capitale, Rambojou, employé de banque, accompagne sa fille, collégienne en Form III. Ils attendent patiemment leur tour dans la file d’attente. « Tous les ans, nous faisons le trajet depuis Flacq pour acheter les livres scolaires », indique-t-il. Père de trois enfants, dont un étudie la médecine au SSR Medical College, il affirme dépenser une petite fortune pour leur éducation : « Ki pou fer ? Se pou zot lavenir mem. Zordi ledikasyon inn vinn inportan, pa kapav negliz li. »
À quelques jours de la rentrée, l’ambiance a quelque peu changé dans les rues de Port-Louis. Les vendeurs de jouets et de décorations de Noël ont fait place aux marchands de matériel scolaire. C’est d’un pas rapide que les parents effectuent leurs achats afin que tout soit prêt pour la grande rentrée. La librairie Bourbon était pleine à craquer ce vendredi après-midi. À l’extérieur, sous un soleil de plomb, une longue file d’attente. George, qui accompagne ses deux fils, tous deux au collège, prend son mal en patience. « Je suis là depuis 30 minutes. C’est vrai qu’il fait très chaud, et nous sommes épuisés. Mais nous n’avons pas trop le choix », soupire-t-il.
À l’intérieur de la librairie, pas de répit pour les employés non plus. « À cette époque de l’année, c’est une situation normale. Nous sommes habitués à accueillir la foule. Beaucoup de parents préfèrent attendre la fin des fêtes pour venir se procurer les manuels scolaires », explique Josian Dobie, employé à la librairie Bourbon.
Livres d’occasion
Une fois de plus, les livres d’occasion représentent une alternative nécessaire pour les parents ayant du mal à faire face aux prix excessifs des livres neufs. Selon Josian Dobie, de plus en plus de parents achètent des livres « de seconde main ». « À cause de la situation économique difficile dans le pays, ces livres sont un moyen pour les parents de faire des économies », dit-il. C’est le choix de Maxime, père de trois enfants : « Avec mes enfants encore au collège, l’achat des livres me revient à très cher. Les livres de seconde main permettent d’alléger mon budget. » Avis partagé par Rimaa : « C’est vrai que les prix sont exorbitants. J’ai déboursé plus de Rs 3 000 pour les livres de ma fille, qui est en Form IV, mais il s’agit quand même de son éducation. Comme on le dit, l’éducation n’a pas de prix. »
Si pour la rentrée 2012, une hausse de 6 à 7% a été notée au niveau du prix de certains manuels de Form I et III, les deux principaux importateurs et distributeurs de livres scolaires, à savoir les Éditions Le Printemps et les Éditions de l’Océan Indien, affirment qu’en général, leurs prix sont restés inchangés. « Certains manuels ont effectivement connu une légère hausse, mais nous avons gardé la majorité de nos livres au même prix. D’autres ont même été revus à la baisse », explique Zaiza Moraby, responsable du marketing aux Éditions Le Printemps.
Vishnu Bucchoo, des Éditions de l’Océan Indien, soutient également que leurs prix n’ont pratiquement pas changé : « Nous avons pris en considération les problèmes économiques, et nous sommes conscients des sommes élevées que doivent dépenser les parents, chaque année, pour les manuels scolaires de leurs enfants. » Selon ses propos, un parent débourse en moyenne Rs 1 000 à Rs 4 000 par enfant.
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MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION: Distribution de manuels scolaires gratuits pour le secondaire
Le ministère informe les parents et étudiants du secondaire que des procédures ont été mises en place pour la distribution de manuels scolaires gratuits aux étudiants nécessiteux du secondaire. Les parents des étudiants du secondaire qui reçoivent une aide sociale ou une pension du ministère de la Sécurité sociale, de la Solidarité nationale et des Institutions réformatrices, doivent s’enquérir auprès de ce même ministère pour savoir si leur enfant est éligible à recevoir des manuels scolaires gratuits. Si l’élève est éligible, le ministre de la Solidarité nationale et des Institutions réformatrices lui remettra une attestation d’éligibilité qu’il devra présenter au recteur de son établissement scolaire pour l’octroi de manuels scolaires gratuits. Pour plus de renseignements, les concernés sont priés de téléphoner au service d’accueil au ministère de l’Éducation et des Ressources humaines aux numéros suivants : 211 2403 (Zone 1), 454 7090 (Zone 2), 627 1526/696 6357 (Zone 3), ou à la MITD House, Phoenix, au 601 5281
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PRIX DES UNIFORMES: Avis partagés
Hormis les livres de classe, les parents doivent également acquérir des fournitures et du matériel, les uniformes inclus. Les magasins spécialisés dans la vente de ces uniformes, pour le primaire comme pour le secondaire, étaient également sur le qui-vive pendant la semaine écoulée. « Nous avons eu beaucoup de clients ces derniers jours. Mais malgré tout, nous avons quand même constaté une baisse dans les ventes », indique Shaheen, responsable du magasin K & K Garments à Port-Louis. À School Shop à Quatre-Bornes, c’est l’effervescence dans le magasin. Selon Carla Prayag, la responsable de l’enseigne, un parent dépense pour un enfant entre Rs 1 000 et Rs 1 200, en général, pour un uniforme complet.
Du côté des parents, les avis sur ces prix sont mitigés. Ainsi Rajini, mère de trois enfants, les estime raisonnables. « Je trouve que les prix sont assez abordables. C’est une dépense que je ne fais qu’une fois par an, donc les prix me vont », dit-elle. Cet avis n’est toutefois pas partagé par Meeganaden, qui trouve que ceux-ci sont assez élevés. « Je prévois un budget pour le matériel scolaire de mes deux enfants. Mais la vie devient de plus en plus chère », lâche-t-il dans un soupir.
MANUELS SCOLAIRES: Les parents dénoncent les prix exorbitants
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