Le rôle clé des enseignants et les nouveaux Challenges

Les enseignants façonnent l’avenir des enfants et, par là même, l’avenir du pays. La Journée mondiale de l’Enseignant vient mettre en relief ce rôle essentiel qu’ils jouent dans la société mais aussi la complexité et les défis liés à leur mission.

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Directrice de la crèche et de l’école maternelle, Bethléem, Sylvette Paris-Davy, qui détient un diplôme en psychopédagogie de la petite enfance, souligne que l’enseignement de qualité commence dès la crèche. « La crèche doit être un vrai milieu de vie et toutes les auxiliaires de puériculture qui s’occupent des plus petits méritent aussi cette gratitude. La crèche permet à l’enfant de se construire. C’est un travail qui demande beaucoup d’amour, de compassion, d’empathie relationnelle ». Le métier d’enseignant, ajoute-t-elle, participe à la construction de la personnalité et des compétences de l’enfant. Elle confie que cette importante mission comporte aussi de nombreux défis liés notamment au fait qu’aujourd’hui, « des parents n’ont pas beaucoup de qualité de temps avec les enfants ».

Pour être enseignant, opine la directrice de Bethléem, « il faut avoir des dons. Il faut pouvoir nourrir l’enfant de paroles qui l’humanisent. »

Zibya Issack, enseignante au secondaire et détentrice d’un PhD en littérature francophone, fait valoir que « l’enseignant soutient, forme, façonne, transforme. Superman et Wonderwoman n’existent pas qu’à Hollywood. Ils sont aussi dans les salles de classe. Il est donc important de reconnaître les efforts des profs et de leur rendre hommage. » À l’ère numérique et de la digitalisation, prenant davantage de place dans l’enseignement, observe-t-elle, le comportement des enfants change, de même que les défis : « Ils sont de plus en plus rusés, audacieux et livrés à eux-mêmes. L’enseignant doit donc s’adapter aux nouvelles attentes des élèves. » N’empêche, pour elle, l’enseignement est par essence un métier de vocation. « Il ne faut pas oublier que l’éducation a pour fonction d’inculquer le savoir-être, le savoir vivre-ensemble. L’école ne se résume pas à ce lieu où il faudrait être les meilleurs mais c’est aussi ce lieu où nous voulons que le meilleur de la vie soit acquis », ajoute Zibya Issack.

Jyotee Ramkhelawon-Baligadoo, enseignante et détentrice d’un MA en English Language and World Englishes, est également d’opinion que l’influence des enseignants s’étend au-delà de la salle de classe. D’où l’importance, dit-elle, de les soutenir dans cette tâche ardue. Elle est d’avis que « nous devons toujours enseigner à nos enfants à être résilients et les pousser à exploiter leur potentiel. Le rôle des éducateurs est de mettre l’accent sur l’autonomie, la créativité et la pensée critique, en incitant les élèves à présenter leurs réactions personnelles et à prendre des décisions selon le contexte donné ». Au-delà des changements au fil du temps, les objectifs de l’enseignement demeurent les mêmes, soit visant le bonheur, la liberté et la paix, d’après elle. Pour maintenir un enseignement de qualité, elle suggère que l’admission aux formations d’enseignement et les processus de recrutement soient rigoureux.

SYLVETTE PARIS-DAVY (directrice de Bethléem) : « Pour être enseignant, il faut avoir des dons »

Le thème 2024 de la Journée mondiale des Enseignants est : Un hommage à ceux qui façonnent l’avenir. Pourquoi est-il important de rendre hommage aux enseignants ?
C’est tout à fait normal. L’enseignant est celui qui apporte à l’enfant ce que nous appelons la construction de sa personnalité et de ses compétences. C’est un travail qui exige beaucoup d’amour, de compassion, d’empathie relationnelle. Savoir comprendre un enfant, c’est reconnaître qu’il est un être humain à part entière. Il a des émotions, des sentiments.
L’enseignant doit lui montrer sa propre attitude par rapport à l’empathie relationnelle pour que l’enfant puisse s’en nourrir. C’est une nourriture affective, sociale qui contribue au bien-être de cet enfant qui va devenir progressivement plus grand et plus éveillé. L’enseignant mérite donc cette gratitude.

En effet, les enseignants ont un rôle clé dans la formation des futures compétences du pays. C’est pourquoi cette journée rappelle l’importance d’un enseignement de qualité. Cet enseignement de qualité, diriez-vous, commence dès le pré-primaire ?
Cela commence déjà depuis la crèche. Aujourd’hui, presque toutes les mères de famille travaillent. J’attire ici l’attention : la crèche doit être un vrai milieu de vie et toutes les auxiliaires de puériculture qui s’occupent des plus petits méritent aussi cette gratitude. Elle permet à l’enfant de se construire. À cet âge, c’est encore plus demandé car l’enfant comprend tout mais n’a pas la parole. Il grandira, évoluera et ira en moyenne section, en maternelle et là l’enfant développera plus de capacités de compréhension pour intégrer tout ce qui tourne autour de ses apprentissages.

L’enfant doit s’épanouir, s’éveiller et se sentir en parfaite santé émotionnelle. Et, tout se joue depuis la conception jusqu’à ce que l’enfant intègre le primaire. Il part avec tous ces ingrédients qu’il a acquis sur le plan de l’amour, de l’affection, de la parole, de la compréhension, de l’épanouissement. Il cultivera tout cela davantage lorsqu’il ira à l’école primaire.

Au primaire, l’enseignant va découvrir ce que cet enfant a acquis durant sa tendre enfance, comment cet épanouissement a été favorisé avec l’éducatrice. C’est là la différence entre l’éducatrice et l’enseignant. L’enseignant enseigne, l’éducatrice permet à l’enfant de se développer dans tous ses domaines d’apprentissage. Elle peut aussi déceler les difficultés de l’enfant comme des problèmes socio-émotionnels, de compréhension, de langage. Au primaire, l’enfant rentre bien construit et poursuit son développement.

Quels bons souvenirs avez-vous de vos enseignants au primaire et au secondaire ?
J’aimais beaucoup apprendre et j’étais toujours intéressée à développer le savoir et à pouvoir comprendre. J’ai toujours de bons souvenirs de mes enseignants qui étaient très aimables et très à la portée des enfants. Certains, certes, n’étaient pas très gentils parfois mais nous les enfants, nous faisions des petites bêtises et nous reconnaissons cela. Il y avait quand même une approche humaine dans cette relation. Mais, j’ai toujours aimé mes enseignants. Je connais toujours leurs noms.

Les enseignants dévoués qui avaient vraiment le souci de la réussite de leurs élèves, qui savaient repérer en eux des talents et les motivaient pour aller plus loin sont-ils encore nombreux ?
Par rapport à la formation, inculquée aux jeunes, que ce soit au MIE, à Bethléem, nous pouvons dire que tout le monde n’a pas la même perception de ce mot ‘enseigner’ et de la notion d’être éducateur auprès des enfants. Il y a des parents qui viennent chercher de l’aide auprès de moi car leurs enfants qui quittent le primaire ne savent pas écrire, ne comprennent pas la lecture et les chiffres. Ils sont laissés-pour-compte. C’est dommage.

J’ai déjà entendu des enseignants dire qu’ils sont là pour enseigner mais si l’enfant assimile, tant mieux, au cas contraire, ce n’est pas leur problème. Cela me trouble énormément quand j’entends des choses comme cela. C’est dommage pour l’enfant.
Si cette journée vise à reconnaître la beauté du métier et la contribution inestimable des enseignants au développement du pays, elle met aussi en avant la complexité et les défis liés à cette mission. Quels sont les défis de ceux qui forment les enfants aujourd’hui ?
C’est difficile ! Nous avons beaucoup de défis à relever parce qu’il y a des parents qui n’ont pas beaucoup de qualité de temps avec les enfants. C’est reconnu et c’est là où le bât blesse. L’enfant vient à l’école et il n’a pas fait ses devoirs. Il faut qu’il y ait une relation triangulaire dans chaque famille : le père, la mère et l’enfant, et non le papa qui dit d’aller voir maman et vice versa.

Une famille avec deux enfants veut dire deux enfants différents et uniques et nous avons besoin de trouver du temps pour chacun. Cette relation triangulaire doit primer. C’est là que nous pourrons vraiment relever les défis. Les enfants iront à l’école les devoirs faits. Il sera heureux en classe et coopérera avec sa maîtresse et la vie serait tellement bien. En réalité, nos enfants viennent avec beaucoup de problèmes.

En dehors de l’enseignement purement académique, l’enseignant a-t-il le temps aujourd’hui de transmettre d’autres types de connaissances telles des valeurs citoyennes, la capacité de s’adapter à un monde en constant changement ?
Tout cela fait partie de notre approche pédagogique. Il faut reconnaître l’enfant en tant qu’individu à part entière et nous avons besoin de relever ce défi. S’il vient, qu’il est mal dans sa peau, il parle mal, nous avons besoin de travailler avec les parents, de leur faire prendre conscience du comportement de leur enfant et ne pas attendre que cela devienne pire. Cette éducation doit être inculquée pour que nous ayons des enfants qui obéissent, coopèrent et respectent car ce sont des valeurs essentielles.

À partir de là, viennent gentillesse, manière de vivre. Tout se construit autour de cette éducation. Pour être enseignant, il faut avoir des dons. Nous pouvons être enseignants mais nous n’arriverons pas à donner à l’enfant cette nourriture pour qu’il puisse se construire. Il faut le nourrir de paroles qui l’humanisent.

ZIBYA ISSACK (Enseignante) : « Un enseignant soutient, forme, façonne, transforme… »

Le thème 2024 de la Journée mondiale des Enseignants est : Un hommage à ceux qui façonnent l’avenir. Pourquoi est-il important de rendre hommage aux enseignants ?
Après la famille, nous retrouvons l’enseignant. Celui-ci occupe un éventail de fonctions cruciales. Il n’est pas qu’un enseignant de classe. Il est bien plus que cela. Entre le mentor, le conseiller, le travailleur social, le confident et parfois même le ‘pompier’ qui calme les esprits surchauffés entre clans d’élèves, l’enseignant a un impact profond sur la vie de ses élèves. Il aide à former la personnalité du jeune tout en forgeant son caractère. Un enseignant soutient, forme, façonne, transforme. Superman et Wonderwoman n’existent pas qu’à Hollywood. Ils sont aussi dans les salles de classe. Il est donc important de reconnaître les efforts des enseignants et de leur rendre hommage.

En effet, les enseignants ont un rôle clé dans la formation des futures compétences du pays. C’est pourquoi cette journée rappelle l’importance d’un enseignement de qualité. Les plus anciens aiment à vanter l’enseignement qu’ils avaient reçu dans le passé. Comment compareriez-vous l’enseignement actuel à celui d’hier ?
À chacun son style. À chacun sa manière de faire, de procéder. Chaque génération d’enseignants a ses spécificités, ses qualités. La digitalisation de l’enseignement prend de l’ampleur de nos jours. Le mode d’enseigner a donc changé. Et puis, il faut comprendre que les enfants changent et les défis aussi.

Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas comme ceux d’hier. Ils sont de plus en plus rusés, audacieux et livrés à eux-mêmes. L’enseignant doit donc s’adapter aux nouvelles attentes des élèves. Cependant, le métier d’enseignant reste celui de préparer les élèves pour l’avenir. Il faut donc toujours avancer tout en étant fier de ce que nous avons accompli plus tôt.

Quels bons souvenirs avez-vous de vos enseignants au primaire et au secondaire ?
Il y a des enseignants que nous croisons et d’autres que nous rencontrons. Ceux qui m’ont réellement marquée, dont je tairai les noms, étaient avant tout, passionnés, à l’écoute, dynamiques. Ils ont su me valoriser, me rassurer, me soutenir. Ils sont aussi parvenus à éveiller l’esprit critique en moi, à susciter mon intérêt pour leurs matières. Ils ont toujours su m’encourager et m’encadrer. Leurs paroles qui ont jadis résonné dans ma tête me font encore raisonner aujourd’hui.

Les enseignants dévoués qui avaient vraiment le souci de la réussite de leurs élèves, qui savaient repérer en eux des talents et les motivaient pour aller plus loin sont-ils encore nombreux ?
Oui, ils sont encore nombreux à créer un environnement chaleureux, à encadrer les élèves et les préparer à faire face aux défis de demain. Les jeunes d’aujourd’hui sont les parents et les acteurs sociaux économiques de demain et les membres du corps des enseignants en sont conscients. Ils veulent tous voir réussir leurs élèves.

Il faut comprendre qu’au-delà de l’enseignement, il y a la passion. L’enseignement a été, est et sera fondamentalement un métier de vocation. Le but de chaque enseignant à travers les générations reste le même : celui d’intégrer chaque enfant indistinctement

Si cette journée vise à reconnaître la beauté du métier et la contribution inestimable des enseignants au développement du pays, elle met aussi en avant la complexité et les défis liés à cette mission. Quels sont les défis des enseignants aujourd’hui ?
Le métier de l’enseignement a certes beaucoup évolué. Les enseignants doivent s’accoutumer aux nouvelles technologies. Aussi faut-il accepter que l’enseignement n’est plus à sens unique, mais à double sens. Nous sommes dans le co-apprentisage.

Aujourd’hui, avec l’avènement de l’internet et des outils technologiques, nous parlons de la démocratisation du savoir. Tout le monde a accès au savoir et parfois, les élèves en savent plus que leurs enseignants ! Donc, oui, les enseignants découvrent aussi de nouvelles choses à travers leurs élèves. L’un apprend de l’autre ; c’est le co-développement.

En dehors de l’enseignement purement académique, l’enseignant a-t-il le temps aujourd’hui de transmettre d’autres types de connaissances telles des valeurs citoyennes, la capacité de s’adapter à un monde en constant changement ?
Il y a d’abord le cursus scolaire à terminer et les examens à passer. Néanmoins, un effort est fait pour innover pédagogiquement. De nouvelles matières ont été introduites à l’instar de Life Skills pour justement contribuer encore plus à l’épanouissement des enfants. Il ne faut pas oublier que l’éducation a pour fonction de leur inculquer le savoir-être, le savoir vivre-ensemble et faire ainsi de l’école un lieu propice au développement de l’enfant.
L’école ne se résume pas seulement à ce lieu où il faudrait être les meilleurs mais c’est aussi ce lieu où nous voulons que le meilleur de la vie soit acquis. Indéniablement, l’enseignant marche avec son temps. Il s’adapte à toutes les situations qui s’offrent à lui car l’enfant reste sa priorité. C’est lui son gagne-pain !

JYOTEE RAMKHELAWON-BALIGADOO (Enseignante) : « Accent sur l’autonomie, la créativité et la pensée critique »

Le thème 2024 de la Journée mondiale des Enseignants est : Un hommage à ceux qui façonnent l’avenir. Pourquoi est-il important de rendre hommage aux enseignants ?
Je tiens d’abord à souhaiter à tous les professionnels de l’éducation une bonne Journée des Enseignants. Cette reconnaissance bien méritée souligne le rôle essentiel que jouent les enseignants dans l’orientation des apprenants, en favorisant leur croissance physique, intellectuelle et socio-émotionnelle. Les élèves sont ainsi préparés à contribuer positivement aux communautés locales et mondiales.

Célébrer les enseignants, c’est les valoriser. Lorsqu’une société respecte les enseignants, ses apprenants sont plus susceptibles d’avoir une attitude positive en classe. Cela suffit à éliminer plusieurs barrières pédagogiques, favorisant ainsi un environnement d’apprentissage sain. Nous ne pouvons pas nier le fait que l’influence des enseignants s’étend au-delà de la salle de classe. Il est donc de la plus haute importance de les soutenir dans cette tâche ardue.

En effet, les enseignants ont un rôle clé dans la formation des futures compétences du pays. C’est pourquoi cette journée rappelle l’importance d’un enseignement de qualité. Les plus anciens aiment à vanter l’enseignement qu’ils avaient reçu dans le passé. Comment compareriez-vous l’enseignement actuel à celui d’hier ?
Rosy retrospection, comme le diraient les psychologues. Cependant, si nous revenions aux paroles de Pink Floyd dans les années 1970 sur les enseignants comme étant « just another brick in the wall », nous ajusterions notre façon de voir les choses. Chaque époque a ses spécificités, et il s’agit moins de comparaison que de réflexion.

Il est important de combiner les approches utiles du passé avec de nouvelles stratégies adaptées au contexte d’enseignement d’aujourd’hui. Par exemple, si les violences physiques et verbales amenaient les élèves à suivre les cours tranquillement autrefois, nous savons aujourd’hui que cela est néfaste, surtout parmi une génération où le niveau d’anxiété chronique est élevé.

Cependant, les préoccupations sociétales modernes ont conduit les écoles à baisser les normes académiques à travers le monde. C’est peut-être la raison pour laquelle nous pensons que l’enseignement dans le passé était plus efficace. Nous devons toujours enseigner à nos enfants à être résilients et les pousser à exploiter leur potentiel.

À cette fin, l’enseignant moderne opte pour des méthodes alternatives, telles que le renforcement positif et l’enseignement interactif, qui nécessitent plus de travail et de patience. Bien que les temps changent, nos objectifs demeurent similaires : nous recherchons toujours le bonheur, la liberté et la paix. La plupart des enseignants s’efforcent de faire de sorte que leurs apprenants y parviennent.

Quels bons souvenirs avez-vous de vos enseignants au primaire et au secondaire ?
J’ai adoré mes années au collège. Mes enseignants ont laissé dans ma vie une trace indélébile. Ils étaient enthousiastes et très compatissants. Je me souviens de mon enseignant de français qui nous a fait découvrir le film Dead Poets Society à l’école. Je retiens toujours le message : « Carpe Diem ». Ils avaient le don d’attiser ma curiosité, et leur sens de l’humour rendait l’apprentissage agréable. Je retiens aussi leur devise : « Nous vous apprenons non pas à réussir dans la vie, mais à réussir votre vie. »

Les enseignants dévoués qui avaient vraiment le souci de la réussite de leurs élèves, qui savaient repérer en eux des talents et les motivaient pour aller plus loin sont-ils encore nombreux ?
Oui ! Lors de la Journée des Enseignants, les réseaux sociaux révèlent souvent à quel point certains peuvent être durs envers les éducateurs. Mais, la majorité jongle avec plusieurs casquettes et se prépare quotidiennement à interagir avec les élèves, chacun possédant une personnalité unique et un état d’esprit différent.

En effet, la plupart apprécient leurs élèves et fournissent volontiers un effort supplémentaire pour eux. Ils doivent, cependant, disposer d’un environnement de travail adéquat et des ressources nécessaires pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour maintenir une telle qualité d’enseignement, l’admission aux cours d’enseignement et les processus de recrutement doivent continuer à être rigoureux.

Si cette journée vise à reconnaître la beauté du métier et la contribution inestimable des enseignants au développement du pays, elle met aussi en avant la complexité et les défis liés à cette mission. Quels sont les défis des enseignants aujourd’hui ?
Les défis sont multiples. Nos apprenants de l’ère digitale sont très distraits par leurs appareils, et beaucoup sont plus motivés à consulter la dernière vidéo Tiktok que de lutter contre le changement climatique. Malheureusement, la plupart du contenu qu’ils ‘consomment’ en ligne est de mauvaise qualité. L’enseignant doit les ressaisir dans un monde où les « shorts » et les « tiktoks » l’emportent.

En effet, l’enseignant doit pouvoir montrer aux étudiants comment utiliser ces plateformes comme outils pédagogiques. Un éducateur qui dicte des notes, c’est aujourd’hui dépassé. Avec des outils tels que ChatGPT, les réponses sont facilement disponibles. Le rôle des éducateurs est de mettre l’accent sur l’autonomie, la créativité et la pensée critique, en incitant les élèves à présenter leurs réactions personnelles et à prendre des décisions selon le contexte donné.

Comme disait Tagore: “we cannot limit a child to [our] own learning, for she was born in another time.” Un autre défi est la nécessité de s’engager avec empathie auprès des élèves qui luttent contre divers problèmes sociaux, de la toxicomanie aux problèmes de famille. Une conversation informelle peut révéler qu’un apprenant a des pensées suicidaires ! Ainsi, beaucoup sont démotivés et ont tendance à être très perturbateurs. Nous devons non seulement les soutenir sur le plan émotionnel, mais aussi veiller qu’ils réussissent académiquement, parfois en enseignant en ligne !

En dehors de l’enseignement purement académique, l’enseignant a-t-il le temps aujourd’hui de transmettre d’autres types de connaissances telles des valeurs citoyennes, la capacité de s’adapter à un monde en constant changement ?
Cela fait partie intégrante de notre tâche. Nous le faisons explicitement par le biais de leçons de Life Skills, par exemple, ou implicitement à travers le Hidden Curriculum. Les activités parascolaires nous permettent aussi de sensibiliser l’apprenant à des problèmes urgents. Nous pouvons toujours nous améliorer avec le soutien des parents et des institutions.

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