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Le prix de l’essence passe de Rs 44.90 à Rs 47.30 (+5,35 %) le litre

Hausse de 7,78% du diesel qui passe de Rs 35.35 à Rs 38.10

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Le Petroleum Pricing Committee (PPC) a offert un cadeau surprise aux automobilistes et consommateurs mauriciens hier en approuvant une hausse des prix de l’essence et du diesel, qui sont désormais vendus respectivement à Rs 47.30 contre Rs 44.90 le litre et Rs 38.10 contre Rs 35.35 le litre. Le prix de l’essence accuse une hausse de 5,35 % alors que celui du diesel augmente de 7,78 %. L’on constatera qu’un en an, le prix du litre d’essence a connu une majoration de 21,7%, soit de Rs 38.85, prix fixé le 6 janvier dernier, à Rs 47.30. Alors que celui du mazout a augmenté de 29,1%, soit de Rs 29.50 le litre à Rs 38.10 au cours de la même période.

Le communiqué diffusé par la STC hier soir souligne que les prix de référence utilisés en août dernier lors de la dernière réunion du PPC sont de USD 525.34 la tonne métrique pour l’essence et USD 61.85 le baril de diesel. Il souligne que le Price Stabilisation Account (PSA) connait un déficit de Rs 216,5 millions comme annoncé le 4 août dernier. Depuis, les prix (FOB) sur le marché mondial ont pris une tendance ascendante. Ce qui a porté le déficit du PSA à Rs 333 millions.

Les prix de référence utilisés pour le dernier exercice, qui tient en compte les prix entre septembre et novembre et les prix prévus entre décembre et février prochain, sont de USD 600.39 la tonne métrique pour l’essence, soit une hausse de 14,29% et USD 72.22 le baril pour le diesel, soit une hausse de 16,77%.
Les compagnies pétrolières paieront le litre d’essence à Rs 37.3664 et le litre de diesel à Rs 29.5724. Les prix en gros seront de Rs 45.4660 pour l’essence et de Rs 36.3020 pour le diesel.

Des spécialistes avancent que cette dernière révision des prix des produits pétroliers devra alimenter la tendance à la reprise de l’inflation. Que ce soit lors de la dernière réunion du Monetary Policy Committee ou dans le Staff Report du Fonds monétaire international sur la dernière édition des Article IV Consultations, des mises en garde contre des risques de dérapage sur le front de l’inflation ont été émises.

Ainsi, les conclusions du FMI en novembre dernier sont que « fiscal risks are increasing ». Et d’ajouter : « The clearance of legacy non-performing assets associated with past bank restructurings, as well as recently announced measures to support the export sector, can potentially translate into higher budget outlays. Higher inflation could result in a higher wage bill, while profits from SOEs could be lower (﴾i.e. Bank of Mauritius, State Trading Corporation)﴿. The fiscal costs of the ageing population (﴾if not contained)﴿, and increased dependency ratios, would also negatively impact the sustainability of the pension and health systems. »

Le document du FMI est également revenu sur l’importance de la stabilité des prix dans le contexte économique, en demandant à la Banque de Maurice de revoir sa politique en matière d’inflation. « Announcing a medium-term inflation objective will prove instrumental in the implementation of a new policy framework. An inflation objective of about 3% could serve as the foundation for the Bank of Mauritius’ policy actions and communication. More fundamentally, setting price stability as the overriding policy objective in the medium-term will allow the BOM to better navigate the inevitable policy trade-offs that are set to arise. Strengthening the operational independence of the central bank will improve its capacity to deliver on the price stability mandate, while allowing more flexibility of the exchange rate will help address the emerging inflationary pressures and improve resilience to shocks », peut-on lire dans l’IMF Executive Board Assessment.

Xavier-Luc Duval (leader de l’opposition) :
« Augmentation exagérée »

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, rappelle avoir déjà mis en garde contre une hausse des prix des produits pétroliers dans le sillage du blocage des produits pétroliers à Mangalore « par la faute du gouvernement » et le recours à d’autres sources pour alimenter le marché mauricien. « Évidemment, je trouve que cette hausse est injustifiée. Nous comptons présenter une motion de “disallowance” aussitôt que possible afin d’étudier les raisons de la hausse conséquente du CIF ».

Cader Sayed-Hossen (PTr) :
« Hausse scandaleuse »

Cader Sayed-Hossen, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, estime que cette hausse des prix des produits pétroliers est « scandaleuse ». Il souligne que « Maurice est un des rares pays à avoir augmenté les prix des produits pétroliers à trois reprises en une année », soit en février, août et décembre. Ce qui représente une hausse totale de 20 % juste pour 2017.
S’agissant du FSA, qui est actuellement déficitaire, Cader Sayed-Hossen observe qu’en 2014, ce fonds disposait d’un montant de Rs 3 milliards. Il soupçonne qu’au fil des années, près de Rs 6 milliards normalement destinées à ce fonds « ont été transférées au Consolidated Fund » afin de « maquiller le déficit budgétaire ». Pour lui, la fluctuation des prix sur le marché mondial « n’est que conjoncturelle » et devrait « se stabiliser par la suite ».
Quant à la hausse du CIF, il l’attribue à la rupture de contrat de Betamax, qui a forcé le gouvernement à avoir recours à d’autres transporteurs. « Tout cela démontre l’incompétence et l’ignorance de ce dossier dont fait montre le gouvernement ».

Reza Uteem (MMM) :
« Hausse disproportionnée »

Pour Reza Uteem, la façon dont le PPC calcule les prix « entraînera automatiquement une hausse disproportionnée » des prix des produits pétroliers à Maurice. Cela est dû aux levies et taxes imposées par le gouvernement. La question qui se pose, selon lui, est de savoir si l’augmentation du CIF, qui contribue à la hausse des prix, n’est pas le résultat de la décision gouvernementale de refuser de payer des garanties bancaires à Betamax.

Jayen Chellum (ACIM) :
« Pas justifiée »

Jayen Chellum, de l’ACIM, considère que la hausse des prix n’est pas justifiée, tenant en compte la situation des prix des produits pétroliers sur le marché mondial. Il se demande si la hausse du CIF n’est pas le résultat des problèmes rencontrés par la STC à Mangalore ces dernières semaines. « Nous nous demandons pourquoi le gouvernement s’entête à s’approvisionner en produits pétroliers à Mangalore au lieu d’avoir recours à des pays producteurs du golfe. »

Ashit Gungah (ministre de l’Industrie) :
« Hausse inévitable »

« Depuis 2016, la hausse des prix sur le cours mondial a été constante. Le prix du baril dans le monde a atteint son plus haut niveau depuis 30 mois et la hausse à Maurice est inévitable », a déclaré le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah, qui rencontrera la presse cet après-midi.

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