Paul Bérenger: « Nous célébrons la culture kreol à un grand moment d’unité et de respect mutuel pour tous » Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et le Premier ministre adjoint, Paul Bérenger, qui participaient à leur premier événement officiel depuis l’installation du gouvernement, ont procédé hier à l’allumage du feu de camp marquant le lancement du Festival International Kreol (FIK) ek Sware Tipik. Un deuxième feu de camp a été allumé cette fois par le ministre du Tourisme, Richard Duval, et celui de la Culture, Mahen Goondeea. La soirée a été placée sous le signe de l’unité, du mauricianisme, de la culture kreol et de la langue kreol.
« C’est la culture créole qui rassemble tous les Mauriciens. C’est une richesse. Ena plis kiksoz ki rasanble nou ki diviz nou », a déclaré Navin Ramgoolam. « Nous célébrons la culture kreol à un grand moment d’unité et de respect mutuel pour tous. L’élection qui vient de se terminer a été un modèle d’unité et de respect des uns pour les autres. Cette célébration prend une signification spéciale cette année », ajoute Paul Bérenger. Le Premier ministre adjoint, qui participait pour la première fois à un festival international kreol, a mis l’accent sur le caractère sacré du village du Morne. Il a raconté qu’il y a 20 ans, alors qu’il était Premier ministre, il avait tenu à se rendre sur le sommet de la montagne du Morne afin de se laisser rattraper par le passé, par la lutte menée par les esclaves marron, dont certains ont essayé de regagner leurs terres natales de Madagascar par des pirogues de fortune. « Nous célébrons le festival kreol à un moment où le pays réalise dans quelle difficulté il se trouve. Malgré les moments difficiles, le défi de célébrer la culture kreol a été maintenu », fait-il ressortir.
« La langue kreol ne date pas d’aujourd’hui, mais laissons le passé s’occuper du passé. Aujourd’hui, la langue kreol n’est pas la langue d’une communauté, mais la langue nationale. Tous les Mauriciens parlent kreol, et de plus en plus, en attendant que le kreol fasse son entrée au Parlement, nous parlons tous le kreol. Nous saluons la langue kreol héritée de nos ancêtres et qui est devenue la langue nationale », a poursuivi Paul Bérenger, qui a eu une pensée spéciale de solidarité avec les habitants d’Agalega, victimes du passage d’un cyclone qui a fait beaucoup dégâts cette semaine.
Le festival dépasse de loin une communauté
De son côté, Navin Ramgoolam a expliqué que le festival dépasse de loin une communauté. « Il célèbre une culture plus qu’une communauté. La culture kreol est indissociable de la communauté créole », dit-il, ajoutant que « le but du festival est de rassembler toute la population mauricienne autour de la culture kreol, qui symbolise la culture mauricienne ».
« La culture kreol, c’est une richesse. Les gens ne réalisent pas souvent qu’il y a plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous divisent. Il y a des gens qui aiment miser sur la division, mais nous, nous voulons rassembler. Il nous faut de nouveau rassembler les Mauriciens. Les dernières élections ont été une victoire de l’unité nationale. Les Mauriciens ne sont pas entrés dans le piège de la division et du couper-trancher. Je prends l’engagement que je rassemblerai tout le monde autour du drapeau quadricolore, le drapeau national qui appartient à toutes les communautés et à tous les Mauriciens, et pas uniquement à une section », s’est-il appesanti. « Et Le Morne est un symbole de résistance contre la frustration. »
Pour sa part, le ministre du Tourisme, Richard Duval , déclare qu’à travers le Festival international créole, les artistes retrouvent leur dignité. Le ministre des Arts et de la Culture, Mahen Gondeea, a, lui, insisté sur le fait que « la culture créole est avant tout une expression de la résilience et de la persévérance, qui a fait qu’on a aujourd’hui une société qui vit en harmonie ».
Ainsi, le son de la ravanne a résonné sur la côte du village du Morne pendant toute la soirée, animée par une quinzaine d’ensembles de séga typique. Zanzak, Misik dans lapo, Zenfan l’ambrasure, Menwar, Abaim, Andy Janvier, Ravann Agalega, Tambour Chagos, l’esprit ravann,l’empire Sega Tipik, Ramann Koze, Zanfan ti Rivière, Valo, Ravann san frontière, José Legris, Frico labelle ont ainsi fait une démonstration de leurs talents devant un public composé en grande partie d’habitants de la région, de touristes et de journalistes étrangers.