Suite à l’annonce de l’arrêt des opérations par la troupe Komiko à Bagatelle, le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck en a rencontré Alexandre Martin, de Wesley Duval et de Marvin Anthony. Miselaine Duval est intervenue par visio-conférence du Canada où elle séjourne actuellement. Dans une déclaration au Mauricien, le ministre Teeluck a annoncé une nouvelle réunion élargie hier avec but de trouver une solution. « Nous privilégions le théâtre Serge Constantin comme leur nouveau lieu de localisation. Nous allons travailler un calendrier pour pouvoir accommoder la troupe Komiko sans incommoder les autres », a-t-il déclaré.
Le Théâtre Serge Constantin, à Vacoas, qui appartient au ministère des Arts et du Patrimoine culturel, est un lieu très sollicité par des artistes et autres organisations pour des événements, souligne M. Teeluck. « Ils ont besoin d’un autre lieu pour travailler. La particularité de Komiko, c’est qu’elle propose des spectacles de manière régulière, sur une base hebdomadaire. La réunion devrait nous permettre de dégager un calendrier pour qu’ils puissent continuer à travailler sans embarrasser les autres groupes qui sollicitent le théâtre. Notre priorité est de leur offrir un nouveau lieu de localisation afin qu’ils puissent continuer à travailler. Je suis sûr que cela peut se faire sans problèmes. »
Les échangfes devront également porteri sur le genre de soutien financier que le ministère de tutelle pourra apporter à la troupe. « Nous en discuterons demain pour voir quelles sont les options qui se présentent ». À une question du Mauricien, il a indiqué ne pas être au courant si la troupe a fait une demande sous un des plans proposés par le ministère. Pour ce qui est du premier plan d’action post-Covid 19, il indique que le soutien était réservé aux troupes qui travaillaient sur des textes à l’étude au secondaire. Pour lui, la situation devant laquelle se trouve Komiko aujourd’hui montre qu’il « faudrait repenser le secteur ».
De son côté, Miselaine Duval rappelle que Komiko existe depuis 25 ans et a opéré à Rose-Hill pendant 7 ans avant de délocaliser à Bagatelle. « Nou finn travay et en 2010, noun lans teat prive parski nou anvi viv de nou metie. » Elle note les défis financiers auxquels il faut faire face notamment quant à la location d’une salle pour travailler. Elle indique que Komiko est une entreprise qui emploie des comédiens à plein temps. Il y a aussi des contractuels qui le font par passion pour la création et la production.
Elle a eu un mot spécial pour ses fans, grâce à qui, dit-elle, Komiko a pu opérer comme théâtre privé. « Si pena zot, pena nou », dit-elle. Elle souligne que le secteur est l’enfant pauvre de l’économie et que la troupe opère comme un business avec les difficultés auxquelles toutes entreprises ont à faire face. En outre, la troupe s’engage dans d’autres types de production comme l’animation, la publicité ou en prêtant la voix de ses comédiens à d’autres projets.
« Repenser le secteur »
Compte tenu de la situation difficile à laquelle fait face Komiko, Avinash Teeluck indique que « cela nous amène à repenser le secteur. Nous devons voir s’il faut changer de formule de soutien aux troupes. Peut-être faudrait-il trouver d’autres manières de les soutenir financièrement ou pour promouvoir le secteur. Aujourd’hui le gouvernement dépense gros pour la rénovation des théâtres du Plaza et de Port-Louis. Éventuellement, ce sera des lieux de représentations. Il faudrait repenser le secteur aujourd’hui pour que demain lorsque ces lieux seront prêts pour accueillir des spectacles, nous ayons suffisamment de représentations par des troupes locales ».