Journée internationale du Tourisme : Le Père Goupille plaide en faveur de la reconnaissance des talents de l’industrie

La Journée mondiale du Tourisme a été célébrée par la Commission diocésaine du tourisme, en collaboration avec la Commission pontificale pour les migrations et le tourisme au Vatican. À cette occasion, une messe, présidée par l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michael Durhône, a été dite à Bel-Ombre, et ce, en présence de plusieurs personnalités. Cette messe annuelle du tourisme était la dernière célébration du père Philippe Goupille en tant qu’aumônier de la Commission diocésaine du tourisme, après 35 ans de bons et loyaux services. Il est remplacé par le vicaire général du diocèse de Port-Louis, le père Georgy Kenny.

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Philippe Espitalier-Noël, Chief Executive du groupe Rogers, a, dans son discours de bienvenue, souligné que Bel-Ombre est intimement liée à la mer, et ce, « de par sa géographie, son littoral et son lagon, ainsi que son histoire maritime et ses traditions de pêche ». Tout en réitérant que, « dans les hauts, la forêt de Bel-Ombre est niché un véritable sanctuaire de la faune et de la flore endémiques de l’océan Indien.».

Il ajoute : « Bel-Ombre, c’est aussi des sourires. Ceux d’enfants, de femmes et d’hommes profondément attachés à cette région, dans laquelle ils vivent, dans laquelle ils travaillent. C’est également une destination touristique prestigieuse démontrant d’un art de vivre tropical et durable. » Il a également rendu hommage à Philippe Goupille pour son engagement indéfectible et ses efforts inlassables en vue de servir et soutenir les valeurs du tourisme mauricien, « et qui nous a inspirés pendant les 37 ans écoulés ».
Le père Goupille a remercié Rogers et Beachcomber pour avoir donné l’occasion de célébrer la messe du Tourisme « dans ce lieu historique de Bel-Ombre, d’où partaient au siècle dernier les voiliers chargés du sucre à être transporté à Port-Louis afin d’être vendu sur le marché mondial ». Après quoi il a retracé l’évolution de l’industrie sucrière vers le tourisme, grâce à la vision d’Amédée Maingard, soutenu par sir Seewoosagur Ramgoolam. « Amédée Maingard a été un pionnier du tourisme à Maurice, malgré les moqueries de son époque », dit-il avec force.

« Amédée Maingard a commencé par le soutien de sir Seewoosagur Ramgoolam, alors Premier ministre, à construire un petit bungalow au Morne Brabant en rêvant du premier hôtel susceptible d’accueillir des touristes. Comme la plupart des prophètes, Maingard a été la risée des grands hommes d’affaires de son temps, qui étaient obnubilés par une économie fondée uniquement sur le sucre. Mais Maingard ne s’est pas découragé. Il a été un peu plus loin en prenant conscience que les touristes éventuels ne pouvaient pas venir dans cette île de l’océan Indien sur les ailes d’un Paille-En-Queue », fait-il ressortir. « C’est ainsi qu’il acquit d’abord un escalier (1967) pour faire descendre les passagers des vols d’Air France et de BOAC, et l’escalier portait fièrement le nom d’Air Mauritius. Par la suite la compagnie nationale a commencé à desservir Rodrigues avec des Piper Navajo pour devenir la compagnie qu’on connaît aujourd’hui. »

Le père Goupille a aussi fait état de la contribution du cardinal Jean Margéot pour faire comprendre à la population que l’industrie touristique est porteuse de très grandes richesses. « Elle est l’occasion de développer notre sens du bien et du beau, et est aussi l’occasion d’un dialogue entre le citoyen mauricien et les touristes, ce qui est enrichissant pour tous. » Le cardinal Margéot avait aussi plaidé pour un tourisme à visage humain, où une attention est accordée à la personne, et pour un équilibre entre le nombre de visiteurs que l’on accueille et la population qui accueille, dit encore le père Goupille.

Il a également fait l’historique de la Commission diocésaine, dont la vocation était d’être un lieu de réflexion et un promoteur d’initiatives pour mettre en pratique des orientations proposées dans la lettre pastorale. Il a, à cette occasion, salué la contribution de Monique Dinan, Suzy Edouard, alors engagée dans la MTPA, et Guy Hugnin, fondateur d’une des premières agences de voyages de la MTTB. « Cette commission avait aussi pour vocation de soutenir les employés du secteur touristique, qui sacrifient souvent leur vie familiale et leurs loisirs pour faire comprendre à nos visiteurs de l’étranger que nous sommes un peuple, et pas seulement une plage. »

Il dira ensuite son souhait que le talent des uns et des autres dans l’industrie touristique, soit reconnu, et ce, « même quand ils nous choquent par leur originalité ». Avant de conclure : « Nous sommes invités à favoriser l’épanouissement de ces talents afin que le fruit de notre travail soit partagé avec tous les citoyens de notre pays. »

Il a enfin salué le dernier né de la Commission diocésaine du tourisme, à savoir le projet Partaz Kiltir Moris. L’objectif de ce projet, qui est aussi soutenu par l’Organisation internationale de la francophonie, « vise justement à permettre une retombée des fruits de l’industrie sur tous les citoyens et tous les habitants des villages où se trouvent nos hôtels ». Le projet est donc une manière concrète de faire confiance aux talents et de les partager.

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