Le Guide - Législatives 2024

Inondations à Résidence Vétiver, Gros-Cailloux : 126 familles déchantent

Steven Obeegadoo concède des manquements dans la conception et annonce l’institution d’un comité d’enquête

Rien ne laissait de présager un tel scénario lorsque le ministre Steven Obeegadoo avait, le 21 novembre 2021, a procédé à la remise des clés aux 126 familles bénéficiaires de ces logements à l’allure moderne, dont la construction a débuté en août 2018, à un coût estimé à Rs 207,7 millions. Après des années en quête d’un logement décent et accessible à toutes les bourses, les nouveaux propriétaires disent avoir alors savouré cet instant avec bonheur.

- Publicité -

Sauf qu’ils vont déchanter 14 mois plus tard après l’épisode du traumatisme des inondations du 27 janvier, dont les images et les vidéos ont fait le tour des réseaux sociaux. Dans la rue, les gens avaient de l’eau jusqu’aux épaules, alors qu’une dizaine de voitures ont été endommagées. Sans la solidarité sans faille des riverains ce jour-là, l es choses auraient pu tourner au vinaigre, quand bien même la montée des eaux a créé des dégâts considérables chez plusieurs familles abîmant leurs meubles et appareils électroménagers.

De fâcheux événements qui se sont répétés au cours de ces deux derniers mois compte tenu des déluges de pluie qui s’abattent fréquemment dans cette partie de l’île et qui mettent les nerfs des riverains à rude épreuve. Ces derniers n’ont pas été épargnés au cours de la semaine écoulée. Pire, face à la montée des eaux, certains habitants ont même été contraints d’avoir recours à des barrages de fortune ou des sacs de sable pour endiguer le ruissellement et protéger les maisons. Parfois après de longues heures de pluie ininterrompue, la boue s’infiltre partout. Face à ce problème récurrent et au spectre du changement climatique, augmentant la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, les riverains disent vivre en permanence dans la crainte d’une nouvelle catastrophe, ce qui implique parfois de devoir s’absenter du travail pour se parer à toute éventualité.

« Nous l’avions mis en garde en 2019 »

Comment a-t-on pu en arriver là ? Les critiques pleuvent, non seulement sur le ministre Steven Obeegadoo, mais aussi sur la NHDC et sa filiale, la NSLD, le District Council et la National Development Unit (NDU), qui auraient dû savoir, à en croire Rajesh Bhagwan, député de l’endroit, « que la cette zone est formée d’une pente qui n’aurait jamais dû faire l’objet d’une quelconque construction de ces logements. Je dénonce aussi une mauvaise planification, faite à la va-vite. » Rajesh Bhagwan ajoute que lui et ses collègues Franco Quirin et Karen Foo Kune avaient alerté à maintes reprises Steven Obeegadoo, en 2019, sur la dangerosité de construire des logements dans cette zone. Des recommandations qui semblent être tombées dans l’oreille d’un sourd.
Rajesh Bhagwan est d’autant plus en colère que « des résidents, dont certains ont été informés par les autorités qu’ils devront peut-être déménager, avaient tout perdu lors des inondations de janvier dernier. » Il déplore le fait que des solutions à long terme n’aient pas été apportées jusqu’à présent et l’absence, selon lui, du ministre Obeegadoo auprès des personnes lésées. Ce dernier a concédé des manquements dans la conception de cette résidence, vendredi, lors d’un point de presse. Le Premier ministre adjoint précise que des solutions à long terme sont à l’étude et a promis qu’un comité d’enquête a déjà été institué pour identifier les responsabilités.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -