La mainmise d’AHL et la pratique de la politique de petits-copains
à outrance dénoncées par les employés
Le branle-bas en cours à Airports of Mauritius Ltd (AML) inquiète les employés. Ces changements, qui interviennent dans le sillage de la fusion d’AML et Airports Terminal Operations Ltd (ATOL), engendrent la frustration, mais la crainte également. Non seulement en raison de la politique de petits-copains à outrance qui est pratiquée, mais aussi de par les rumeurs persistantes qui circulent quant à la possible disparition de leur entreprise, AML, qui deviendrait alors un simple département d’Airport Holdings Ltd (AHL).
Rien ne va plus à AML. Cela, depuis l’annonce d’une fusion entre AML et ATOL, qui a vu d’ailleurs la nomination récente de Pawan Baichoo, proche du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et ancien advisor au ministère du Travail, devenu N°1 d’AML. En effet, cette nomination fait d’ailleurs des vagues à l’aéroport du fait que le nouveau CEO, selon les employés, “pa konn narye dan zafer airport”. Les employés déplorent ainsi le chaos au sein d’AML, ne comprenant pas les mutations actuellement en cours, avec plusieurs des employés d’AML qui se voient transférés à AHL. “Qu’est-ce qu’AHL a à voir avec le fonctionnement quotidien de l’aéroport ?” se demande le personnel, qui dénonce dans le sillage la mainmise du CEO d’AHL, Ken Arian, à travers le CEO nouvellement nommé sur le fonctionnement d’AML. “AML est le seul exploitant de l’aéroport à Maurice agréé par le département de l’aviation civile. AHL peut-elle être à la fois Airport Holding et Airport Operator ?” se demandent les employés.
Ces derniers s’étonnent de même qu’en marge de la fusion d’AML et d’ATOL, une structure organisationnelle est en cours de préparation par le personnel d’AHL et d’ATOL sous l’égide du CEO Pawan Baichoo.
Proche de Ken Arian
L’élaboration de cette nouvelle charte organisationnelle a été confiée, apprend-on, à un proche de Ken Arian. Il ressort d’ailleurs que tout est mis en œuvre afin que cet ancien officier employé sous contrat à ATOL et étant simplement titulaire d’un diplôme en Quality Management soit nommé directeur des ressources humaines et d’administration dans le cadre de la nouvelle fusion.
Plusieurs autres employés disposant des qualifications et expériences nécessaires en ressources humaines sont éligibles pour le poste de directeur des ressources humaines, soulignent les employés d’AML, qui s’insurgent que cet homme de main devrait être nommé à ce poste sans qu’il n’y ait d’appel à candidatures uniquement en raison de sa proximité avec Ken Arian. “C’est la cour du roi Pétaud à AML et à l’aéroport surtout”, déplorent les employés, qui craignent la disparition de leur compagnie. Selon certaines sources, AML devrait être engloutie par AHL, au sein de laquelle elle deviendra un simple département. Une crainte qui s’accentue du fait que, d’ores et déjà, certains hauts gradés d’AHL se permettent, avec la bénédiction du CEO d’AML, de venir donner des instructions aux employés d’AML. Et surtout que, parallèlement, plusieurs directeurs d’AHL ont entrepris un déménagement au siège social d’AML.
Dans le sillage de ce chaos, les proches de l’ancien directeur d’AML, Rajeev Lollbeeharry, muté au poste de Chief Airport Operations Officer, se disent victimes de représailles et ont été transférés à des postes inférieurs à leurs grades, alors qu’AML procède actuellement à des recrutements, sans pour autant qu’il n’y ait des avis officiels de postes vacants. Pour rappel, il ressort que Rajeev Lollbeeharry aurait refusé de se plier aux pressions ministérielles, dont de la circonscription N°8, “pou nom nou dimounn”, dans le cadre de l’exercice entamé de promotion en interne à AML. Exercice qui a d’ailleurs été annulé. Cependant, les employés d’AML notent que ces dernières semaines, “zot pe fer plas pou zot dimounn”. Ils s’inquiètent par ailleurs de l’avenir du fonds de pension de leur entreprise, en marge de la fusion d’AML et d’ATOL. D’autant que c’est AHL qui a nommé un consultant pour effectuer un audit de ce dossier.