Élections législatives : le poids du programme électoral

Comme un contrat où les candidats aux élections générales s’engagent auprès de la population à réaliser les mesures promises une fois au pouvoir, le programme électoral est censé être ce sur quoi les électeurs se basent pour décider pour qui voter. Mais qu’en est-il vraiment ? Quel est son poids dans la victoire de l’un ou de l’autre ?

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Si dans une démocratie représentative, comme le souligne Faizal Jeeroburkhan, le programme électoral devrait être l’arme principale des partis politiques dans la joute électorale et un engagement à honorer pour préserver leur crédibilité, force est de reconnaître, ajoute-t-il, que « les Die Hard et les Roder Bout n’en sont nullement préoccupés ».

En revanche, les électeurs avertis et patriotiques, qui luttent pour le bien du pays et de la population, dont le nombre est en chute libre, « y sont plus attentifs ». Pour lui, l’espoir repose sur les jeunes partis extra-parlementaires « qui viennent avec des programmes électoraux plutôt bien recherchés et travaillés mais qui n’attirent pas l’attention des électeurs, du moins pour le moment ». Au final, la qualité des élus « sera le reflet fidèle de la qualité des électeurs ».

Le politologue et historien, Jocelyn Chan Low, dira sans détour : « depuis longtemps, les programmes électoraux ne sont plus importants pour l’issue des élections. » Une des raisons est qu’il n’y a plus de grandes différences idéologiques entre les partis. « La politique mauricienne a changé depuis ces 30 dernières années. Ce sont des querelles de personnes davantage que des querelles d’idéologie. Les programmes et les hommes sont interchangeables. Aujourd’hui, il n’y a plus de projet de société alternatif mais on se concentre sur des mesures pour amadouer la population », résume-t-il, trouvant que ces programmes ne sont du reste souvent que du verbiage et ne sont pas mis en pratique. « La population ne vote plus en termes de programme. Elle n’y croit plus », tranche-t-il.

Pour Stefan Gua, de Rezistans ek Alternativ (ReA), les partis politiques ont la responsabilité de présenter leurs projets politiques à travers leur programme électoral. Toutefois, il se veut réaliste, montrant que s’il est bien d’avoir un programme, il faut aussi pouvoir amender la Constitution pour mettre en pratique les promesses. Pour cela, exhorte-t-il, « il faut un ralliement de la force de l’opposition parlementaire et extraparlementaire pour donner la chance à une majorité de trois-quarts de faire cet amendement ».

La politique est-elle basée plus sur les idées ou sur la Character Assasination ? s’interroge-t-il par ailleurs. « Pour ReA, le pays avancera quand la politique sera basée sur les idées. Cela ne peut se cantonner aux seuls politiciens et partis politiques. Les médias ont un rôle prépondérant pour permettre d’éclairer les électeurs à travers des débats d’idées. »

Faizal Jeerooburkhan : « Les électeurs avertis et patriotiques plus attentifs »

Alors que tout ce que la population a envie d’entendre parler à la veille des élections, c’est le contenu du programme électoral des partis politiques, ce sont davantage des attaques et des vitupérations auxquelles elle a droit. Le programme électoral, est-il ce qui détermine la victoire ou la perte d’une alliance ? Les électeurs y accordent-ils de l’importance ?
Dans une démocratie représentative, les programmes électoraux doivent être l’arme principale des partis politiques dans leurs bataille électorale pour répondre aux attentes et aspirations des citoyens. Publiés bien avant les élections, ils permettent aux électeurs de les assimiler et de mieux évaluer les propositions et les priorités des différents partis et candidats. C’est un engagement que les politiciens sont tenus d’honorer pour préserver toute crédibilité.

Cependant, nous constatons l’absence de programme chez les deux principales alliances. À la place, nous assistons à des manœuvres politiques zet labou accompagnées d’une surenchère politique irresponsable et dangereuse. L’alliance au pouvoir compte plutôt sur ses nombreuses réalisations infrastructurelles et les aides sociales généreusement accordées malgré la situation économique périlleuse. Elle compte surtout sur les récentes mesures fer la bous dou rendues possible par l’énorme War Chest réservé pour son financement et l’utilisation des ressources de l’État.

Aussi, plus de 50% des mesures annoncées dans le dernier programme électoral du gouvernement n’ont pas abouti alors que de gros projets non programmés ont été complétés en priorité, comme le Metro-Express. Les citoyens, par manque de formation et d’engagement, se laissent facilement embobinés par des discours trompeurs et bien ciblés des politiciens. Nous sommes devenus sans le réaliser un peuple assisté, quémandeur, insatiable et endetté.

Les Die Hard et les Roder Bout ne sont nullement préoccupés par les programmes électoraux. En revanche, les électeurs avertis et patriotiques qui luttent pour le bien du pays et de la population, dont le nombre est en chute libre, sont plus attentifs aux programmes électoraux. L’espoir repose sur les jeunes partis extraparlementaires qui viennent avec des programmes électoraux plutôt bien recherchés et travaillés mais qui n’attirent pas l’attention des électeurs, du moins pour le moment. Finalement, la qualité des élus sera le reflet fidèle de la qualité des électeurs.

Nous sommes littéralement à la veille des élections et nous n’avons pas vu de programme électoral du gouvernement sortant encore. Même s’il est vrai qu’il a l’avantage d’un bilan, le gouvernement ne part-il pas ainsi avec un désavantage ?
Le programme électoral est le cadet des soucis de ce gouvernement. Pourquoi s’inquiéter quand l’argent coule à flots pour s’approprier des votes ? quand les circonscriptions 4 à 14 sont apparemment dans la poche, quand nous pouvons amadouer les retraités, les handicapés, les jeunes, les femmes, les travailleurs au bas de l’échelle, les fonctionnaires, les pêcheurs, etc. en brandissant des allocations, des augmentations de salaires ? Quand nous pouvons construire en l’espace de quelques mois des milliers de logements à travers le pays pour être livrés avant les élections ? Quand nous pouvons asphalter les routes et débroussailler les endroits publics laissés à l’abandon pendant le mandat ? Quand nous pouvons attirer les votes des milliers de familles avec des fours à micro-ondes, des molletons, etc. ?

Si certaines des mesures sociales sont amplement justifiées pour soulager ceux au bas de l’échelle sociale victimes de la cherté de la vie due à l’inflation importée, de la dépréciation manœuvrée de la roupie et de l’augmentation du fret, un programme électoral digne de ce nom aurait permis aux électeurs de mieux jauger la capacité du gouvernement à résoudre les problématiques d’ordre constitutionnel, politique, économique, social et environnemental durant le prochain mandat. Mais ce n’est pas un désavantage pour le gouvernement si tout cela est toléré et même acclamé par la majorité des électeurs.

Que pensez-vous des mesures électorales des autres partis principaux ? Répondent-elles aux défis pressants du pays ou sont-elles des mesures justes pour attirer les votes des citoyens ?
L’alliance de l’opposition parlementaire a réagi viscéralement et avec légèreté en faisant monter les enchères avec ses 20 propositions. Certaines de ces mesures répondent effectivement aux soucis majeurs des citoyens et sont plutôt valables : la baisse des prix des carburants, des médicaments et de l’électricité ; l’Internet gratuit ; la loi anti-transfuges et l’introduction de la Freedom of Information Act, etc.

D’autres propositions soulèvent des questions quant à leur pertinence, leur efficacité. C’est probablement le résultat d’un exercice bâclé, qui passe sous silence les nombreuses problématiques socio-économiques et environnementales qui menacent le pays.

Les partis de l’opposition extraparlementaire semblent plus concernés par les grands défis à surmonter pour le développement effectif et durable du pays et pour le bien-être des citoyens. Ils font des propositions valables pour réformer la Constitution, pour promouvoir et consolider la démocratie, la justice, la bonne gouvernance, la transparence, la redevabilité, la méritocratie, la liberté des citoyens ; pour combattre la fraude et la corruption, etc. Ils ne proposent pas de bribe électoral et ils ne traînent pas de casseroles. Ils proposent de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions publiques.

Cependant, ils n’arrivent toujours pas à se regrouper en une force politique unique. En se présentant séparément, ils risquent de faire le jeu des partis politiques traditionnels.

Un message aux électeurs…
Votre vote a une valeur inestimable. C’est une arme redoutable entre vos mains : vous pouvez l’utiliser soit pour faire progresser, soit faire reculer le pays. Votez pour des personnes intègres, sincères, crédibles et compétentes qui ont vraiment à cœur le développement durable du pays.

En conclusion…
L’enjeu de ces élections est de taille aussi bien pour nous que pour les générations futures. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Nous devons insister auprès des politiciens potentiels pour qu’ils viennent avec leur programme basé sur les problématiques majeures et les solutions pour nous convaincre. Ils doivent non seulement répertorier ce qu’ils comptent accomplir, mais aussi nous dire pourquoi, comment, avec quels moyens et dans quel délai ils comptent les accomplir. Ils doivent donner suffisamment de temps aux citoyens pour étudier, analyser et débattre le programme.

Jocelyn Cham Low (politologue) : « La population ne vote plus en termes de programme »

Alors que tout ce que la population a envie d’entendre parler à la veille des élections, c’est le contenu du programme électoral des partis politiques, ce sont davantage des attaques et des vitupérations auxquelles elle a droit…

Depuis longtemps, les programmes électoraux ne sont plus importants pour déterminer l’issue des élections parce qu’en gros, les partis politiques adhèrent à la même philosophie en termes d’unité nationale, justice sociale, démocratie… Ils diront la même chose partout. Deuxièmement, en termes de programme économique, en général, il n’y a pas de grande différence. C’est pour cela, d’ailleurs, élections ou pas, les investisseurs savent qu’il y a un consensus sur la stratégie du gouvernement et de l’opposition. Toutefois, il y a des nuances.

Mais, du fait qu’il n’y a plus de grandes différences idéologiques, les programmes ne sont plus importants. Il faut voir dans l’histoire du pays, à quel moment les programmes ont été publiés. Souvent, deux semaines avant les élections. La population a presque fini de faire son choix et c’est là que les programmes électoraux sont rendus publics. Quand vous prenez le MMM de 76, le parti prônait la nationalisation de certains secteurs de l’économie par rapport au PTr et au PMSD. Il y avait de grandes divergences. Où sont les grandes divergences aujourd’hui ? Par ailleurs, ces programmes électoraux, souvent, ne sont que du verbiage et ne sont pas mis en pratique.

Le programme électoral n’est donc pas ce qui détermine la victoire ou la perte d’une alliance à Maurice ?
Définitivement. Les élections tournent autour d’autres enjeux : les promesses (augmentation de la pension, transport gratuit ) ; qui sera le Premier ministre, sa personnalité. L’alliance PTr/MMM/ND n’a pas parlé de programme le 1er mai. Ils ont annoncé des mesures et pas un programme cohérent autour des réformes dans plusieurs secteurs de l’économie, la société et la politique.

Là, c’est des « cadeaux » à la population. La politique mauricienne a changé depuis ces 30 dernières années. Ce sont des querelles de personnes davantage que des querelles d’idéologie. Si nous faisons une étude des personnes qui sont dans des partis politiques, nous verrons qu’aujourd’hui elles sont PTr, demain MMM pour ensuite rejoindre le MSM. Il n’y a plus de grande différence d’idéologie et même plus de différence au niveau des politiciens. Un coup, ils sont ici, un autre coup, ils sont là-bas. Ils sont interchangeables. Les programmes et les hommes sont interchangeables.

Dans les années 70, un programme électoral était basé sur un projet de société. Le MMM présentait un projet de société alternatif. Aujourd’hui, il n’y a plus de projet de société alternatif, mais nous ne nous concentrons que sur des mesures pour amadouer la population.

Les dernières mesures budgétaires sont-elles en quelque sorte un programme électoral, une feuille de route du gouvernement sortant ?
Pas vraiment, le budget, c’est une continuité. En gros, au niveau social, le gouvernement s’est infléchi un peu à gauche avec le salaire minimum, l’extension du Welfare State. Mais ces mesures progressistes, soit l’attention particulière aux plus vulnérables, datent d’avant le budget. C’est une continuité depuis quelques années. Mais, dans le fond, c’est toujours la même philosophie.

L’inflexion vers la gauche ne s’applique pas au niveau de la liberté. Le programme électoral va donc dire la même chose : extension de l’État-Providence ; extension des infrastructures, etc. Comment l’opposition va-t-elle répliquer ? En faisant la même chose. Les programmes et les hommes, une fois de plus, sont interchangeables.

Même si le gouvernement sortant a un bilan mais pas de programme électoral encore, ne pensez-vous pas qu’il part avec un désavantage, que la population va le juger là-dessus ?
Je ne crois pas, la population ne vote plus en termes de programme. Elle n’y croit plus. Croit-elle dans les politiciens ? Est-ce qu’elle va croire dans les programmes si elle ne croit pas dans la personne ? Est-ce que la population va croire que le leader du PTr va combattre la corruption après ce qu’il a fait ? Les gens ne croient plus dans les programmes.

Un changement n’est pas pour de sitôt ?
Je crois que la population sait que le programme électoral ne se résume qu’à des promesses et que les programmes interchangeables. De fait, ce qui les intéresse, ce sont les mesures, les augmentations. Les politiciens des partis parlementaires ne sont plus crédibles. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les sondages qui montrent que 70% des sondés veulent autre chose. Donc, ils ne sont pas crédibles. Ils se sont tellement essayés à toutes sortes d’alliances. Donc, le programme électoral, d’après moi, ne changera pas grand-chose.

Sur quelle base les électeurs voteront-ils donc, selon vous ?
Ils vont voter dans leur intérêt. Il y a l’aspect ethnique ; si l’alliance est susceptible d’améliorer leur situation économique, et surtout sur le Premier ministre. Est-ce qu’un est plus crédible que l’autre ? Finalement, à Maurice, on vote un Premier ministre.

Quelle est votre analyse de la situation socio-économique du pays ? Quelles sont les priorités de la population en général ?
Les priorités sont le coût de la vie ; la drogue ; l’insécurité y relative ; le changement climatique. Il y a un problème aussi avec la jeunesse. J’ai été enseignant pendant 36 ans. Quand nous voyons qu’autant d’élèves ne peuvent avoir cinq Credits ou quatre Credits au niveau du SC, c’est impensable. Cela veut dire qu’il y a un problème de discipline, d’assiduité, etc.

Un message aux électeurs…
Nous sommes en campagne électorale. Il y a beaucoup d’intox et de manipulations de part et d’autre pendant cette période. Un électeur doit évaluer et ne pas tomber dans le piège des fausses informations avant de faire son choix. Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande.

Stefan Gua (Rezistans ek Alternativ) : « Le pays avancera quand la politique sera basée sur les idées »

Alors que tout ce que la population a envie d’entendre parler à la veille des élections, c’est le contenu du programme électoral des partis politiques, ce sont davantage des attaques et des vitupérations auxquelles elle a droit. Le programme électoral est-il ce qui détermine la victoire ou la perte d’une alliance ? Les électeurs mauriciens y accordent-ils de l’importance ?

Je pense que les partis politiques ont une responsabilité de présenter leurs projets politiques à travers leur programme électoral. Il y va aussi de la responsabilité des médias pour aider à vulgariser ces propositions de sorte qu’il y ait des débats autour et que les électeurs cernent mieux les enjeux ; ce que les divers prétendants au pouvoir proposent comme projet politique. Comme en 2014, le MSM avait présenté des mesures sociales (augmentation de la pension) qui ont attiré une grande frange de la population. En ce sens, le programme électoral sert à déterminer certains votes.

À la GWF, nous sommes à l’écoute des propositions pour la classe des travailleurs et une meilleure répartition de la richesse, pour ensuite déterminer quel parti est davantage dans leur intérêt. Mais, à Maurice, nous avons un électorat assez clivé : certains qui votent par tradition indépendamment de ce que le parti présente comme programme.

Dans les propositions des divers manifestes électoraux, beaucoup mettent l’accent avec raison sur la question démocratique car ils ont réalisé qu’il y a un problème dans ce gouvernement qui est la concentration du pouvoir entre les mains du Premier ministre et la mainmise sur les institutions publiques. Il y a ainsi une forte composante qui veut se pencher sur cette question d’ordre démocratique.

Pour lutter contre cela, il faut une majorité de trois-quarts au Parlement car il faudra des amendements constitutionnels. C’est un point central que ReA met en avant pour dire que s’il est bien d’avoir des programmes, il faut aussi être réaliste si nous voulons apporter des changements. Il faudra amender la Constitution. C’est pourquoi nous maintenons cet appel : il faut un ralliement des forces de l’opposition parlementaire et extraparlementaire pour donner la chance à une majorité de trois-quarts de faire cet amendement.

Nous sommes littéralement à la veille des élections et nous n’avons pas vu de programme électoral du gouvernement sortant encore. Même s’il est vrai qu’il a l’avantage des projets réalisés et des mesures budgétaires un peu en guise de feuille de route, le gouvernement ne part-il pas ainsi avec un désavantage ?
Oui et non. Lors du dernier budget, il y a une orientation. Celle-ci est sur la base du bilan de ses deux mandats successifs et sur le contexte économique local. Nous avons déjà une idée de l’orientation de ce gouvernement, de la nature des propositions.

En ce sens, je ne pense pas que ça soit un désavantage. Mais, nous devons pouvoir lire entre les lignes de ce budget le danger qui menace le pays. Par exemple, le budget ne révise pas la politique monétaire au sujet de la dépréciation de la roupie. Le gouvernement peut donner plus d’argent, mais cet argent ne vaudra pas grand-chose si la roupie continue de se déprécier. Par rapport à l’écologie de même, l’orientation du budget soulève des questions par rapport à la possibilité d’enlever des plantes endémiques et l’extraction de sable pour la réhabilitation des plages notamment.

Le gouvernement peut apporter du Business Facilitation Programme, mais il ne peut priver le peuple d’une meilleure qualité de vie. Quand il ouvre la totalité des secteurs de l’emploi aux étrangers, cela revient à abaisser les conditions de travail car dans les amendements de la Workers Rights Act, il y aura un recul dans les conditions de travail après de longues années de combat. L’employeur ira vers une main-d’œuvre à moindre coût. C’est une grande menace contre les employés du pays.

Que pensez-vous des mesures électorales des autres partis principaux ? Répondent-elles aux défis pressants du pays ou sont-elles des mesures juste pour attirer les votes des citoyens ?

Dans certains cas, elles répondent aux préoccupations des citoyens. Mais, dans le fond, personnellement, je n’ai pas vu une question centrale : la politique des terres. Nous allons aujourd’hui de plus en plus vers la libéralisation de notre patrimoine foncier à travers le Property Development Scheme, le Smart City Scheme. Nous sommes en train de compromettre nos terrains agricoles pour des projets immobiliers pour des riches étrangers.

Pour ReA, c’est une question centrale. Si nous voulons nous pencher sur la question de notre dépendance à l’importation, il faut savoir que les riches étrangers consomment des produits importés. Nous devons résoudre le problème de financement de l’État car la plus grande part de collecte d’argent allant à l’État provient de la taxe sur la consommation, qui pèse plus lourd pour les petites gens que pour les riches.

Nous ne voyons pas les autres partis venir dire qu’il faut taxer les plus riches mais on entend parler de la baisse de la Corporate Tax. Or, nous savons que c’est souvent lié au business de l’offshore. On ne peut permettre que notre politique fiscale taxe moins les riches. Nous n’avons rien contre les mesures sociales, mais la question est comment on les finance. Le budget ne peut être financé autant par la consommation, mais plus sur ceux qui font des profits mirobolants.

Un mot de la fin…
La politique est-elle basée plus sur les idées ou sur le Character Assasination ? Pour ReA, le pays avancera quand la politique sera basée sur les idées. En outre, cela ne peut se cantonner aux seuls politiciens et partis politiques. Les médias ont un rôle prépondérant pour permettre d’éclairer les électeurs à travers des débats d’idées.

L’alliance PTr/MMM/ND a annoncé ses 20 mesures, par exemple, pendant plusieurs semaines, il y a eu des débats sur la gratuité du transport public. Cela contribue à l’avancement. Avec la Character Assassination, il n’y a pas de progrès. La société civile aussi peut organiser des débats sur leur vision politique et les partis peuvent l’intégrer à leur programme.

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