- Rencontre avec les différents partenaires lundi prochain pour enclencher les procédures menant à ce rendez-vous crucial
Le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, met les bouchées doubles pour apporter des changements dans le système éducatif. Après avoir rencontré les différents partenaires pour écouter leurs préoccupations par rapport à la rentrée scolaire 2025, il a annoncé la tenue des Assises de l’éducation pour le mois d’avril de l’année prochaine. Les différents partenaires ont ainsi été invités à venir présenter leurs propositions, qui seront analysées, dans le sillage d’une nouvelle réforme.
Deux thèmes sont au programme de cet atelier de travail des partenaires de l’éducation, avec le ministre Gungapersad et ses techniciens, lundi prochain. Il s’agit de l’indiscipline et des changements nécessaires pour transformer le système. Chaque collaborateur, dont des syndicats, des managers, des enseignants et des représentants du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC), entre autres, a été invité à faire une présentation Powerpoint, pour élaborer ses idées.
C’est le secteur primaire qui fera l’objet des discussions dans la matinée. Avec les résultats du Primary School Achievement Certificate (PSAC) attendus ce jeudi, le secteur se prépare déjà à des changements à être apportés en 2025. Vishal Baujeet, président de la Government Teachers’ Union (GTU) accueille favorablement cette démarche du ministre Gungapersad. « Nous avons souvent demandé des rencontres de ce genre car le système éducatif évolue et parfois, nous ne sommes pas préparés aux changements. Je trouve que c’est une bonne initiative de nous donner l’occasion de nous exprimer sur nos difficultés et de présenter nos idées, pour la bonne marche de l’éducation au niveau du primaire», dit-il.
Le président de la GTU est d’avis qu’il n’est pas approprié que les techniciens travaillent de leur côté, et les enseignants, qui sont dans le concret, soient de leur côté. « Avec cette rencontre, dont le but est de préparer les Assises de l’éducation, qui aura lieu en avril prochain, les différentes parties auront l’occasion de s’exprimer. Nous espérons pouvoir trouver un consensus,à la fin pour le bien-être de l’enfant mauricien », ajoute-t-il.
Déjà un premier changement a été annoncé pour cette année, après les résultats du PSAC. Dorénavant, l’examen de rattrapage concernera trois matières, au lieu d’une, comme c’était le cas jusqu’ici. « Le ministre a dit qu’il veut donner une deuxième chance à ces enfants qui n’ont pas réussi. Nous espérons qu’avec les Remedial Classes qui seront organisées, ces enfants pourront réussir leur PSAC, au lieu d’avoir à refaire une année entière », dit-il encore.
Les partenaires du secondaire seront appelés à présenter leurs propositions sur l’indiscipline et la réforme, dans l’après-midi. Pour Harrish Reedoy, président de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, cette rencontre est une bonne occasion pour tous les partenaires d’exprimer leurs préoccupations et leurs idées. « D’abord, j’estime que c’est une bonne chose d’avoir invité tous les enseignants, les recteurs, administrateurs, ainsi de suite, à donner leur point de vue. Ainsi, les syndicalistes ne monopoliseront pas les débats. Chacun aura son mot à dire, même s’il sera sans doute difficile de prendre en ligne de compte toutes les idées émises. Il y aura sans doute consensus sur certains points », fait-il comprendre.
Harrish Reedoy estime que cette rencontre constitue aussi une bonne mise en jambe pour les assises d’avril 2025. « Toute réforme commence par des consultations. Il est important d’écouter ceux qui représentent le grassroot, avant de laisser travailler les techniciens. Car ce sont eux qui seront dans la mise en pratique. Si la réforme inclut les premiers concernés, il y aura plus de chance qu’elle soit une réussite. Car il y a des réalités du terrain », indique-t-il.
L’UDRRU a déjà proposé l’interdiction du téléphone portable dans les collèges comme mesure contre l’indiscipline. Ce point sera de nouveau discuté lors de la rencontre. « Je sais que c’est une mesure qui risque d’être très impopulaire. Mais d’autres pays sont en train de le faire. Peut-être que nous pouvons commencer avec les petites classes, pour voir comment cela évolue », concède-t-il.
La Federation of Managers (FOM) des collèges privés a aussi été invitée à présenter ses propositions. Ramdass Ellayah exprime sa satisfaction concernant cette ligne de communication du nouveau ministre de l’Éducation, avec ses partenaires. « Nous avons déjà eu une première rencontre avec le ministre et nous avons eu l’occasion de présenter nos griefs. Le ministre a été à l’écoute, il y a eu des discussions, sur les réformes rapides à apporter, pour corriger les erreurs du passé. »
Ces consultations, ajoute-t-il, viennent donner un signal fort sur le renouveau dans le secteur de l’éducation. « Ces dix dernières années ont été très difficiles pour les collèges privés, confessionnels et non-confessionnels. Particulièrement avec la suppression des subventions, le système d’admission et l’ingérence de la Private Secondary Education Authority dans les day-to-day operations de nos collèges. Bref, c’était un chaos », ne manque-t-il de faire ressortir. Avec l’engagement du nouveau ministre, ajoute-t-il, les managers peuvent envisager la rentrée 2025 avec davantage de sérénité.
Il insiste que les collèges privés représentent un partenaire important de l’éducation, avec environ 50 000 élèves. « Puisque la fédération reste un partenaire incontournable du secteur éducatif secondaire à Maurice, nous souhaitons collaborer davantage avec les différents acteurs du milieu pour faire de l’école un modèle inspirant où chaque élève trouve sa place pour réaliser ses rêves et faire avancer notre société », rassure-t-il.
Les présentations des différents partenaires à cette rencontre de lundi prochain, seront débattues et ensuite, analysées par les techniciens. Les Assises de l’éducation prévues en avril, permettront d’approfondir les différentes propositions avant de finaliser un projet de réforme.
Inscription dans les collèges catholiques
Comme chaque année, au lendemain des résultats du PSAC, les collèges catholiques organisent un exercice d’inscription. C’est donc le vendredi 13 que les parents souhaitant faire admettre leurs enfants dans un collège catholique doivent se rendre dans les collèges respectifs.
L’exercice se fera de 9h30 à 11h pour les lettres A à L et de 11h30 à 13h pour les lettres M à Z. L’enfant doit avoir obtenu un Aggregate de 4 à 14 comptabilisés dans les quatre meilleures matières. Le minimum requis dans chaque matière est de 1 à 4. Les demandes doivent se faire uniquement dans les collèges se trouvant dans la même zone éducative que l’école primaire de l’enfant. Les parents sont invités à consulter le site internet du SeDEC pour cela.
Les documents suivants sont nécessaires pour la demande d’inscription : extrait de naissance de l’enfant, son Result Slip, la lettre d’admission dans un collège du ministère, la carte d’identité du parent ou du Responsible Party. Les enfants ayant déjà obtenu un collège catholique sur la liste du ministère, ne sont pas éligibles à une nouvelle demande.
En fonction des places disponibles, et spécifiquement pour les collèges suivants : Lorette de Bambous Virieux, Saint Esprit Rivière Noire, BPS Fatima Goodlands, Saint Mary’s West Petite Rivière, Collège Père Laval Sainte Croix, et le Collège La Confiance Beau-Bassin, un enfant ayant obtenu un Grade Aggregate de plus de 14 units peut aussi se faire inscrire. Dans ces cas précis, il n’y aura pas de minimum requis pour chaque matière.