Drogues : Le vice-président Hungley descend au Centre d’accueil de Terre-Rouge

« C’est une urgence nationale : chaque citoyen doit contribuer à ce combat ! »

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Jean Bruneau (Action for Health and Prevention) : « La porte de notre centre est comme celle de Gool, ouverte 24/24h ! »

Le 25 décembre dernier, le vice-président de la République, Robert Hungley, rendait visite aux bénéficiaires et personnel de l’unique centre dédié aux femmes victimes de drogues, d’alcool et de commerce sexuel, La Chrysalide de Bambous. Lundi dernier, 17 février, c’était au tour du Centre d’accueil de Terre-Rouge (CATR) d’accueillir celui qui a déclaré que la lutte contre les drogues sera au centre de ses actions. Au programme l’un des deux plus anciens centres s’occupant des toxicomanes de l’île, avec le Centre de Solidarité, rencontre avec les principaux responsables, animateurs bénévoles et travailleurs sociaux, et visite des lieux.

Robert Hungley ne démord pas de son engagement, pris le jour même de sa prestation de serment en tant que vice-président de la république. Outre des rencontres régulières avec les travailleurs sociaux engagés sur le terrain des toxicomanes et auprès des parents des victimes des drogues, il prend aussi connaissance des innombrables difficultés que rencontrent ceux-ci. Parallèlement, il a entamé un deuxième niveau de son combat : les visites des centres s’occupant desdits patients.
À plus d’une reprise, ce lundi après-midi, Robert Hungley n’aura de cesse d’inviter tous les Mauriciens, de toutes les communautés et couches sociales, à se joindre à l’immense combat contre les drogues. « Nous sommes actuellement dans une situation d’urgence nationale. N’hésitez pas : il s’agit de sauver nos enfants, nos jeunes et leur avenir. La situation est des plus dramatiques ! Les drogues ont littéralement envahi notre pays et toutes nos régions quasiment. Okenn par napa epargne. Je le répète à chaque fois que possible : il faut un sursaut national. Chaque citoyen, chaque patron d’entreprise, chaque travailleur, chacun d’entre nous doit absolument s’engager et donner un coup de main, dans un élan de solidarité national ! » maintient-il.
Le vice-président concède : « nous n’avons pas de solution miracle. Ni moi, ni le CATR et les autres ONG engagées dans ce combat, aucun travailleur social ni l’État, ni personne. Mais ensemble, nous devons entreprendre des actions, faire quelque chose, et nous pouvons aider à faire diminuer ce problème. Nous ne pouvons pas laisser notre jeunesse se faire bousiller de cette manière, et rester insensibles, les bras croisés. » Il a également abordé la question de la présence des drogues dans les prisons.
Argument soutenu et repris par Jean Bruneau, président de l’Action for Healthcare and Prevention, entité du diocèse de Port-Louis qui chapeaute les structures du CATR et du CFRG (Centre Frère René Guillemin). Le premier centre accueille les adultes, tandis que le second est destiné aux adolescents.
Ancien commissaire des prisons, qui compte une fructueuse carrière au sein de la force policière, Jean Bruneau abonde dans le même sens : « La porte de notre centre est ouverte en permanence, et se destine à tous les Mauriciens, de toutes communautés confondues. En fait, notre centre est comme le snack de réputation nationale, Gool : nous sommes présents et disponibles tous les jours ! C’est témoigner de l’urgence de la situation, car des toxicomanes et leurs parents/proches nous sollicitent chaque jour. »
Jean Bruneau indique que les toxicomanes sont des personnes malades. Et qu’ils sont à la recherche d’écoute et d’espoir. « Ici, au CATR, nous leur offrons, autant qu’à ceux qui les soutiennent et les accompagnent, donc leurs proches et parents, également un espace de parole et d’écoute. Tout cela fait partie d’un même processus. Et il y a la partie de traitement et de désintoxication en résidentiel, ainsi que la réhabilitation », dit-il.
Judex Deruisseau, membre fondateur du CATR, au même titre que Cadress Rungen, également à l’origine du Groupe A de Cassis et de Lakaz A, étaient parmi les personnalités présentes pour accueillir le vice-président Hungley. Il a retracé les conditions extrêmement modestes entourant la création du CATR.
« Ici, c’était un garage pour voitures… Quand nous avons démarré ce projet, il y a 40 ans, l’espace où se trouve aujourd’hui le centre était occupé par des voitures en réparation. Mais avec beaucoup de bonne volonté, de cœur et de passion, notre belle équipe a su faire de cet endroit un espoir et une sortie de secours pour d’innombrables Mauriciens, victimes des drogues. »
Dans son plaidoyer, vibrant cri du cœur, l’homme a souligné : « pa ti ena NSIF, Natresa, nanye lerla ! Il n’y avait que notre volonté de défaire notre pays et nos jeunes de la drogue. »
Judex Deruisseau retient encore : « Aujourd’hui, la situation est bien plus problématique et compliquée avec les drogues synthétiques. Et les toxicomanes n’ont plus le même profil qu’il y a 40 ans. De nos jours, nous avons des enfants de 10 – 11 ans, des ados de 14 ou 16 ans, filles et garçons, qui sont tous devenus des esclaves de ces produits nocifs et qui causent du tort autant à leur cerveau autant qu’à leur corps. Bizin fer kiksoz pou sov sa bann zanfan la ! »
L’occasion était propice pour les responsables et administrateurs du CATR de plaider auprès du vice-président Hungley pour du soutien et de l’aide de la part de l’État ainsi que de l’ensemble de la population. « Nos bénéficiaires veulent sortir de l’enfer des drogues. Nous avons l’engagement moral et humain de les aider. Mais seuls, nous ne pouvons pas grand-chose », affirment-ils.

 

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