Le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques relègue l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) au second plan dans l’affaire de détournement de fonds de Rs 80 millions au préjudice de l’ex-Bramer Banking Corporation Ltd.
Cette enquête, qui remonte à 2011, a pour principal suspect le fils du commissaire de police, Chandra Parkashsing Dip, celui-là même qui a bénéficié de la grâce présidentielle dans un précédent délit similaire. Cela s’est passé la semaine dernière devant la Financial Crimes Division de la Cour intermédiaire.
Ainsi, dès demain matin le DPP compte loger de nouvelles charges formelles contre le fils du commissaire de police, de même que d’inclure un autre complice sur le banc des accusés.
Chandra Dip devrait faire face à une accusation de blanchiment de Rs 25 millions dans ce procès et se trouve au banc des accusés avec ses trois présumés complices : Dharmendra Mulloo, Sheik Mohamed Khadafi Jany et Mohammad Irfaan Hausmuddy. Le fils du CP était absent et son représentant légal, Me Shailesh Seebaruth, des Glover Chambers, a fait prévaloir que son client avait des soucis de santé et a soumis un certificat médical en ce sens.
La représentante du DPP dans cette affaire, l’Acting Senior Assistant DPP, Me Princilla Veerabudren, a fait comprendre, mardi, devant la magistrate Darshini Gayan qu’elle réclamait une Discontinuance of Proceedings (DOP) dans le procès intenté contre les quatre accusés dans cette affaire.
Le DPP aurait pris en considération qu’il y a deux affaires en cours simultanément devant la Financial Crimes Division, celles référencées CN1/23 et 31/22 et une autre affaire de police mise en suspens en attendant la décision dans le cas CN 31/22.
La Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) article 6 (4) préconise que : « Notwithstanding any other enactment, where the investigations into a money laundering offence and the offence which generated the proceeds alleged to have been laundered have been conducted by different investigatory authorities, a single information may be lodged in the manner specified in subsection (2). »
Le bureau du DPP a ainsi décidé de fusionner toutes les infractions pertinentes en une seule poursuite dans l’intérêt de la justice et afin de ne pas faire perdre de temps à la cour, car les témoins seront appelés à produire les mêmes preuves par les deux autorités d’enquête.
Le DPP aurait passé en revue ce dossier en relevant qu’il y aurait bien davantage d’éléments à charge que ceux mis en avant par l’ICAC.
Le fils du CP aurait agi de mèche avec un dénommé Younousse Kotoaroo, ancien officier de la Bramer Bank, pour ces prétendus virements bancaires. Par la suite, l’argent est passé pour le compte de plusieurs sociétés, dont certaines étaient fictives.