L’année scolaire 2023 avait commencé par une pénurie aiguë d’enseignants. On n’y échappera pas pour le 3e trimestre non plus. Ainsi, le déficit d’enseignants dans les collèges va ponctuer le dernier trimestre qui est la dernière ligne droite avant les examens décisifs de fin d’année.
Ce sont surtout les matières techniques qui sont les parents pauvres en professeurs, notamment les TIC, le Design et la Technologie, et… la langue Kreol Morisien, qui n’est pas si facile à enseigner et qui évidemment n’attire pas les masses.
Rappelons que la lourde tâche de recruter et d’évaluer les enseignants incombe désormais aux managers qui ont à décider depuis le 21 décembre 2022, qui peut enseigner quoi et jusqu’à quel niveau. Et cela parce que la Private Secondary Education Authority (PSEA) a cessé par voie législative d’accorder la licence d’enseignant. L’amendement trois mois plus tard, permettant le recrutement provisoire de titulaires d’un diplôme engagé dans un cursus PGCE, n’a pas désamorcé la crise.
« La nouvelle réglementation mentionne des diplômes spécifiques pour l’enseignement des matières. Mais comment faire quand on doit enseigner deux ou trois matières en même temps. Sur la licence d’enseignant, il était également précisé jusqu’à quel grade un enseignant pouvait enseigner, selon ses qualifications. Maintenant, c’est à nous de décider », explique Ramdass Ellayah, président de la Fédération des gestionnaires de collèges privés.
“Maintenant, c’est à nous de décider »
Témoignant du poids stressant qui pèse sur les épaules des fonctionnaires/enseignants, à la veille de la rentrée du dernier trimestre, il concède que :« Tout d’abord, il faut dire que les vacances du deuxième trimestre ont été courtes.
Tout devait donc être préparé en peu de temps. Je suis convaincu que tout ira bien. Mais il y a toujours le problème du manque d’enseignants qui nous touche ».
Bref, selon Ramdass Ellayah, les autorités ne s’intéressent pas aux difficultés rencontrées dans les collèges et se limitent à contrôler les finances.
« Dans l’éducation, il y a les conditions de travail, les normes, etc., pas seulement l’argent », poursuit-il. Cette situation met aussi la pression sur les enseignants lorsqu’il faut leur confier sans concertation des responsabilités supplémentaires.“C’est dommage que face à une telle situation, il n’y ait pas eu de dialogue avec les autorités”, conclu-t-il