Le ministre de l’Énergie, Patrick Assirvaden, indiqué en premier lieu que l’ancienne auditrice en chef de la Central Water Authority (CWA) avait soumis sa démission le 3 juin dernier au directeur général de l’époque, Prakash Maunthrooa. Répondant à une interpellation parlementaire du député Farhad Aumeer, il explique que celle-ci l’avait informé qu’elle était victime d’abus verbaux, d’intimidation, de harcèlement et d’actes de représailles depuis qu’elle avait été chargée d’effectuer un audit de conformité sur le programme interne de remplacement des tuyaux mené par la CWA pour l’exercice 2023-2024.
Le ministre soutient qu’elle a également fait référence aux « accusations sans fondement, discriminatoires et diffamatoires » portées contre elle par l’ancien directeur-général et le directeur-général adjoint de la CWA dans deux mémos qui lui ont été adressés. Ces actions, selon elles, « ont été entreprises dans le but de la punir pour avoir rempli ses responsabilités vis-à-vis de la CWA ». La principale concernée a en outre déclaré, selon le ministre, que le plan d’audit interne de l’autorité centrale de l’eau pour 2023-2024 n’avait pas été approuvé par le Board « sur la base d’affirmations inexactes faites par le directeur général de l’époque ».
Patrick Assirvaden continue : « elle a aussi ajouté dans sa lettre de démission que, malgré ses tentatives de régler les problèmes susmentionnés par les voies appropriées, aucune mesure significative n’avait été prise pour les raisons sous-jacentes. » De fait, l’auditrice en chef lui a déclaré qu’elle n’avait d’autre choix que de démissionner de son poste.
« Les malheurs de l’auditrice ont commencé lorsqu’elle a soumis son rapport sur le programme de remplacement de tuyaux internes, et qui devait être entrepris par la CWA d’avril 2023 à décembre 2024. Il prévoyait un financement de Rs 700 millions en deux tranches de Rs 350 millions du ministère », dit-il.
« Le plus intéressant, c’est que le rapport de l’audit de cette dame a relevé un catalogue d’omissions coupables de la part de la CWA, du management et du Premier ministre d’alors, qui a recommandé que la deuxième tranche ne soit pas déboursée par mon ministère jusqu’à ce que les mesures correctives et les recommandations contenues dans le rapport soient mises en œuvre par la CWA », a-t-il poursuivi. Afin de rester dans la transparence, le ministre a décidé de déposer une copie du rapport d’audit, daté du 9 janvier 2024.
Patrick Assirvaden a par ailleurs noté que, de janvier 2023 à ce jour, 128 membres du personnel de la CWA ont démissionné, tandis que neuf sont en congé sans solde. Deux cas de licenciement déguisés ont en outre été signalés. Il annonce qu’une enquête sera initiée sur le rapport de l’audit interne et sur la démission des 128 membres de la compagnie. Ce rapport de l’audit explique comment le management et l’ancien directeur général ont « divisé et subdivisé » un projet de Rs 700 millions pour contourner les règlements.
« Ce que vous lirez dans ce rapport est inquiétant et scandaleux. Clairement, ce rapport fera l’objet d’une enquête dès que le nouveau board sera constitué. Le document montre comment Rs 700 millions se sont volatilisées dans une opacité totale. L’ancien directeur général et le management auront tôt ou tard à répondre de cela », a conclu le ministre.