Après la prise de position ferme de l’Évêque de Port-Louis, Monseigneur Maurice Piat, contre la légalisation de l’avortement dans certains cas spécifiques, d’autres voix s’élèvent. La semaine dernière un front commun – réunissant la Muslim Youth Federation (MYF), la Muslim Ladies Council (MLC), l’Église Catholique et le Mouvement d’Aide à la Maternité (MAM) – contre l’adoption de cette loi a été mis sur pied. L’objectif : faire pression auprès des autorités pour contrer toute légalisation de l’avortement à Maurice.
« Ce n’est qu’une minorité qui souhaite la légalisation de l’avortement. Notre association, affiliée avec une trentaine d’associations des quatre coins de Maurice représente la voix de la majorité des mauriciens qui se prononcent contre l’avortement », soutient Mariam Goodur, Présidente du MLC. Selon elle, « la vie est sacrée. Seul Dieu peut donner la vie et la reprendre ». « Ceux qui sont en faveur de la légalisation de l’avortement estiment que nous ne pouvons mêler la religion à ce débat. Or, c’est tout le contraire. Dieu nous donne la vie et nous ne pouvons pas la détruire. La religion nous apprend à discerner le bien du mal. Il est impensable de prendre une vie innocente », soutient-elle. Et de faire ressortir que « l’utérus est une cellule qui protège la vie. Ce n’est pas une cellule de mort ».
Rafick Santally, président de la MYF abonde dans le même sens. « Il est tout à fait inconcevable de songer à l’avortement. Dieu seul est habilité à prendre une vie. Nous ne sommes que des humains. Nul ne peut se prétendre de se substituer au Très Haut », dit-il. Il estime par ailleurs que si nous militons pour les droits des enfants, dans la même logique, il est nécessaire de donner à cet enfant le droit de naître. Selon lui, « toutes les religions sont contre la légalisation de l’avortement ». Alors qu’aujourd’hui l’avortement étant illégal, il se pratique clandestinement tous les jours, Rafick Santally s’interroge sur les abus si cette pratique devenait légale. Il souligne également que les statistiques démontrent que le pourcentage des cas de grossesses résultant de viols ou d’incestes est minime, et qu’il n’y a pas de raison de créer une loi pour tuer des vies humaines.
« C’est pour cela que nous plaçons chaque parlementaire devant sa conscience », dit-il. Le Front Commun contre la légalisation de l’avortement a déjà retenu les services des hommes de loi pour rédiger des documents qui soutiendront la prise de position de ce mouvement. Ces documents seront par la suite envoyés aux autorités afin qu’elles prennent en considération l’avis de ceux qui se sentent concernés par ce dossier. « Et si besoin est, nous ferons circuler une pétition à travers l’île afin que les Mauriciens puissent montrer leur opposition à cette loi qui ne doit pas être votée », fait ressortir Mariam Goodur.
Création d’un Front Commun contre la légalisation de l’avortement
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