Le procès contre les cinq protagonistes impliqués dans la fraude massive au détriment de la défunte Bramer Banking Corporation Limited en 2011 a été pris sur le fond hier en Cour intermédiaire. Chandra Dip, le fils de l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, et trois autres prévenus, qui ont choisi de plaider coupables, seront jugés séparément du cinquième prévenu, Irfaan Hausmuddy. Ce dernier continue de clamer son innocence. Par ailleurs, le nom de Chandni Dip, la mère de Chandra Dip, et l’épouse de l’ex-CP, a resurgi dans cette affaire.
Ces suspects sont accusés de blanchiment d’argent suivant une fraude massive survenue en 2011, au préjudice de la défunte Bramer Banking Corporation. En début de séance, la représentante du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Priscilla Veerabadren, a indiqué au magistrat Abdool Rahim Tajoodeen, qui préside cette affaire, que le Parquet comptait loger une Discontinuation of Proceedings contre Irfaan Hausmuddy et loger de nouveaux chefs d’accusation contre lui.
Ce suspect sera ainsi jugé séparément des autres prévenus dans cette affaire. Il faisait face initialement à une accusation de blanchiment d’argent et à de multiples chefs d’accusation de fraude électronique, en infraction avec la section 10 du Computer Misuse and Cybercrime Act. Ce suspect a ensuite été autorisé à quitter l’enceinte du tribunal. Il devra se présenter en Cour le 12 mai prochain.
Me Veerabadren a ensuite présenté des amendements à quatre des chefs d’accusation contre Muhammad Maulaboksh, amendements auxquels son avocat, Me Mamoojee, n’a pas objecté. Le magistrat Tajoodeen a relu ces chefs d’accusation amendés à Muhammad Maulaboksh, qui a une fois de plus plaidé coupable à chacun d’entre eux.
Selon ces chefs d’accusation Muhammad Maulaboksh, alors directeur de multiples compagnies, aurait reçu à diverses dates en 2011 des montants de plusieurs dizaines de milliers de dollars américains, qui ont été reversés dans les comptes SBM (State Bank of Mauritius) de ces compagnies. Ces transferts d’argent avaient été effectués par fraude électronique, au détriment de la défunte Bramer Bank. Toujours selon ces chefs d’accusation, Muhammad Maulaboksh aurait reçu ces sommes en connaissance de cause, tout en sachant pertinemment bien qu’elles relevaient de « proceeds of crime ».
Une fonctionnaire du département du Registrar of Companies a ensuite été appelée à la barre des témoins. Elle a produit des listes de compagnies, avec leurs directeurs. Les noms qui retiennent l’attention : Muhammad Maulaboksh, son père Taleb, Darmendra Mulloo (co-accusé dans cette affaire) et Chandni Dip. NDLR : Cette dernière est la mère de Chandra Dip, et l’épouse de l’ex CP, Anil Kumar Dip. Elle avait initialement été arrêtée dans le cadre de cette affaire. Ces listes avaient été compilées par les services du Registrar of Companies, suite à des requêtes de la défunte ICAC, désormais remplacée par la Financial Crimes Commission (FCC), à diverses dates en 2012.
L’audience a alors pris fin, et l’affaire a été renvoyée au 16 mai prochain.
Chandra Dip, Darmendra Mulloo, Sheik Jany et Muhammad Maulaboksh font face à de multiples chefs d’accusation sous les sections 3, 6 et 8 du Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act 2002 (FIAMLA), ayant trait au blanchiment d’argent, suivant leur implication dans une fraude massive de plus de Rs 80 millions à la défunte Bramer Banking Corporation, fraude survenue à diverses dates en 2011. Ils sont accusés d’avoir effectué des transferts d’argent illicites vers des sociétés fictives, au détriment des clients de la défunte banque.